• En pleine Roumanie nous rencontrons Bruno, Valérie, Elie et Marie. On pédale ensemble encore aujourd'hui !
    Voici nos dernières journées de bicyclettes :

    Vendredi 18 juillet 2008
    Après une courte nuit dans ce camping Roumain, on fait un petit tour dans la ville pour trouver de quoi manger. Il y a encore des gens qui viennent nous voir en nous faisant le signe de l'argent avec les mains et nous demande des euros.

    Sur la route vers le Sud-Est de Timisoara, nous sommes complètement effarés par la quantité de déchets sur les bords de route. Il y a franchement de TOUT et surtout du n'importe quoi. Le pire c'est qu'environ 80% de ces déchets pourrait être facilement recyclé (bouteilles en plastique, en verre, tetrapack, cannettes en acier ou en alu). Amis ambassadeurs de tri, venez faire un tour en Roumanie, il y a du boulot !
     

    Un nouveau phénomène inauguré aujourd'hui : Les routes goudronnées qui laissent soudainement la place à des pistes de terre plutôt Rock'n Roll. En quittant la grande route pleine d'auto, nous ne pensions pas arriver là. Ce qui est marqué comme une route moyenne sur notre carte devient à partir de la petite ville de Tormac un chemin de terre. En arrivant dans la ville, une quinzaine de gamins nous accueillent. Ils nous suivent en vélo ou à pied et s'amusent beaucoup à nous voir sur nos drôles d'engins. Quand nous voyons les pancartes avec la « route » à suivre, on pense qu'il y a erreur. On demande aux enfants, puis aux adultes, tout le monde nous indique le même chemin. Les enfants nous escortent pendant 2 km sur cette piste en nous promettant que le village prochain est goudronné (seulement le village). Après avoir salué et remercier tout le monde, nous nous sommes séparés. Les enfants sont retournés chez eux, et nous montons le campement sur des chaumes avec les Carpates à l'horizon.

     

    Samedi 19 juillet 2008 (70 km)

    L'asphalte en pointillés.
    Après une nuit tranquille sous une pluie continue, nous démarrons la journée sur le chemin le plus défoncé du voyage. Grâce au relief de plus en plus marqué, les grandes mono-cultures de maïs sont de plus en plus rares et la nature devient de plus en plus intéressante. De grandes étendues de prairies, avec des bergers qui mènent leur troupeau, des paysans qui stockent le foin sous forme de meules (un savoir-faire disparu de France depuis que tout le monde presse le foin en bottes carrées ou rondes). La très faible mécanisation agricole semble laisser la nature et la biodiversité prospérer en paix. MAIS, l'omniprésence de déchets d'emballage, l'incinération des ordures et du plastique dans les villages les plus reculés où la collecte n'est pas organisée, les décharges sauvages un peu partout, finissent par tout polluer. C'est vraiment dommage pour le pays, pour les enfants qui grandissent là dedans, pour la planète.

    Aujourd'hui, près d'une ancienne ferme d'Etat, où (on le rappel) l'agriculture appartenait plus au secteur industriel qu'au secteur primaire, nous nous sommes aperçu que rien n'avait changé. De nouveaux bâtiments industriels subventionnés par l'Europe (c'est écrit dessus), fabriquent de la volaille ! Toute la filière est présente. Il y a un grand bâtiment où des poules entassées fabriquent des oeufs, un autre bâtiment où l'on fabrique de la viande de poulet et un autre grand bâtiment neuf où l'on fabrique des poussins.

    Quelques kilomètres plus tard, juste avant de quitter la route bitumée pour une nouvelle portion de terre, nous passons à coté d'une iiimmmense décharge. l'odeur est abominable ! à l'entrée, une maison et des gens qui viennent nous regarder passer.

    Le soir nous trouvons un campement perché à flan de colline surplombant un village. Loin des routes, nous pensons être tranquille, mais la Roumanie n'est pas la France ou l'Allemagne, et même loin des voitures, nous avons eu la visite d'un berger et d'un homme avec des chevaux.

    Dimanche 20 juillet (61 km)

    Même en essayant de partir tôt (8h30), nous souffrons vite de la chaleur. A midi nous décidons de manger à l'ombre d'un arbre, puis d'y faire une sieste. Cette dernière sera écourtée par la visite d'un jeune Tzigane qui nous racontera quand il est venu vivre en Roumanie avec sa famille à l'age de treize ans puis, comment il a acheté sa voiture 200 euros à un Lyonnais (la voiture est toujours immatriculée en France mais dans la Marne, pas du tout la région de Lyon). Nous avons croisé plusieurs voitures françaises en Roumanie, mais à chaque fois, les conducteurs étaient de purs Roumains. On se demande s'il n'y a pas un trafic de voitures volées la dessous... Bref, nous reprenons la route plus tôt que prévu et sous les grandes chaleurs. Rejoindre le Danube ne se fait pas sans peine et nous perdons beaucoup d'eau pendant la grande côte de 10 km où des gens s'arrêtent pour nous photographier (on aurait cru une étape de montagne du tour de France, mais en vélos couchés).
    A destination, la petite ville de Moldova Noua ne nous semble pas très accueillante, avec ses barres de HLM partout, on a déjà vu mieux. Toutefois en s'arrêtant boire boire boire dans un café, nous rencontrons Ioan, un roumain qui parle très bien Français car il a travaillé en France dans des carrières, près de Lyon. Il se propose de nous héberger, ce que nous acceptons volontier. Avec sa soeur, son Beau-frère et son neveu, nous passons un bon moment agréable à boire et discuter. Nous apprenons beaucoup sur la Roumanie (Histoire, culture, guerre, ...). Nous visitons le coin et nous allons boire un coup dans un bar situé sur les hauteurs, la vue sur le danube et le couché de soleil est splendide !

    Nous passons une nuit assez perturbée chez Ioan car dehors, dans la rue, des meutes de chiens errants se battent. On entend hurler, japper toute la nuit.
    Alice "En parlant de chien, Il y a un problème avec le vélo de Cédric. depuis hier, les chiens sont devenus comme fous en le voyant. Nous n'avons jamais eu de problèmes avec eux et aujourd'hui nous avons (enfin surtout Cédric), subit 3 attaques ! Les chiens semblent en vouloir personnellement à Cédric. Pourquoi ? est-ce une odeur ? un bruit ? une hormone ?"

     

    Lundi 21 Juillet (17 kms)

    Aujourd'hui c'est la fête, nous rencontrons d'autres voyageurs ! A Baya en Hongrie, nous avions rencontré Bruno et Valérie qui voyageaient dans la même direction que nous. Eux sont passés en Serbie, nous, directement en Roumanie. On s'est donné rendez-vous dans cette petite ville et nous nous y retrouvons comme prévu avec en plus Elie et Marie, deux autres Français qui suivent le Danube à vélo pendant les vacances. Nous passons tous les 6 de bons moments et le soir nous campons sur le bord du Danube.

     

    mardi 22 juillet (80 km)

    Après une nuit d'orage, nous passons la journée sous un ciel plus que couvert avec une petite bruine qui nous rafraichit beaucoup par rapport à la canicule de la veille. Nous suivons ce qui sera dans quelques années la GRANDE route touristique de Roumanie, actuellement en travaux. Le Danube coule dans une vallée très encaissée et profonde où la forêt tente de s'accrocher aux parois rocheuses. Le paysage est magnifique bien qu'un peu bouché par les nuages bas qui s'accrochent aux montagnes. Comme nous roulons tous les 6 à des rythmes différents, nous nous donnons rendez-vous dans un village pour le soir. Lorsque nous arrivons, nous nous retrouvons autour d'une bonne bière dans un bistrot, puis on cherche un endroit pour camper. Finalement on trouve une bonne place au bord du Danube grâce à la police des frontières. On passe une excellente soirée sur une plate forme en compagnie d'un fameux pêcheur et des 2 policiers. On essaye de raconter des blagues en Anglais. La pluie ne s'arrête pas de la nuit et cesse seulement au petit matin. 

     

    mercredi 23 juillet (63 km)

    Le temps est meilleurs le matin. On s'arrête tous les 6 sur un pont pour la photo souvenir devant la gigantesque sculpture de l'empereur Dercebal sur une falaise. Puis nous bicyclons gaiement tous les 6 le long du Danube en pensant aux célèbres thermes de Herculane. L'après-midi le temps se gâte sérieusement et la pluie tombe fort alors que nous cherchons désespérément les fameuses thermes Romaines. Nous pensions trouver de grandes thermes, dans de grands bâtiments, avec de grands bassins ! mais en fait la célèbre therme se trouve, d'après les nombreux renseignements que nous avons collectés et selon ce que nous avons pu en voir, sous un pont où passe les voitures, au bord d'une rivière, au pied d'une falaise. Un peu perplexe devant ce que nous pensions être de gigantesques thermes, nous retournons en ville et trouvons finalement d'autres bassins, dehors, au bord de la rivière. Très rudimentaires, petits, mais conviviaux, des bassins en béton recueillent de l'eau provenant d'une source chaude jaillissant au fond d'un tunnel de 200 mètres environ. Equipés de nos lampes frontales, nous sommes allés au fond de ce trou, mais nous n'y sommes pas restés longtemps car c'est un vrai hammam naturel.
    Après le hammam, le bain. Et après le bain, le bistrot, et après le bistrot, le bivouac planté ce soir à coté d'un stade de foot tranquille au bord de la ville.

    Les chiens ont cessé leurs attaques, le problème venait très probablement des freins à disque avant du vélo de Cédric. Mal réglés, ils devaient produire un son désagréable pour les chiens.

     

    Jeudi 24 juillet (94 km)

    Grosse journée. Nous nous rendons compte que rouler en vélo couché n'est pas très compatible avec des vélos debouts. D'une part nous sommes chargés comme des mulets (les plus chargés des voyageurs), et ensuite, le vélo couché va plus vite dans les descentes donc on peut rouler avec le reste du groupe. Mais dans les montées, on roule très largement moins vite. Pendant que les vélos debouts roulent à 15 km/h en côte, nous sommes à 7km/h. Nous sommes par conséquent toujours à la traine alors que l'on fourni plus d'effort car roulant moins vite, on pédale plus longtemps. C'est assez frustrant.

    Aujourd'hui le temps est chaud à très chaud. Pour nous réhydrater nous prenons tous les 6 une bonne bière avant le campement dans une forêt infestée de moustiques. Après la canicule du jour, nous avons droit à l'orage de la nuit.

    Fait marquant : partout où nous pédalons en Roumanie, nous voyons des chiens errants. Solitaires ou en meutes, ils trainent autour de nous dès que nous nous arrêtons casser la croute.
    Cédric : "Depuis que j'ai réglé mes freins avant pour ne plus me faire agresser par les chiens, ça va mieux mais maintenant, ce sont les chevaux qui réagissent à mon vélo. Dès que je croise une charrette (et elles sont nombreuses) le cheval s'emballe et traine l'attelage dans le fossé. C'est assez gênant."


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  • Nous voici donc en train de decouvrir la Roumanie avec nos petits velos.
    Voici les premieres photos, il y en aura d`autres !!!
    http://picasaweb.google.fr/portraitdeplanete/Roumanie 


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  • Mercredi 16 Juillet (45 km) Bienvenue en Roumanie !

    Après un très bon repas chez nos hôtes et une interview pour le journal local, nous reprenons la route vers la Roumanie. Le passage de la frontière se fait sans problème. Les douaniers Hongrois nous demandent le passeport pour sortir du pays et les Roumains nous disent bonjour, ne demandent rien, et nous font de grands signes de bienvenue.

    Notre première pause dans une station service où nous pensions regonfler nos pneus, nous met tout de suite dans le bain. Cédric « En appuyant mon vélo sur une grosse benne à ordure à coté du compresseur, j'ai pas pu m'empêcher de jeter un oeil dedans (c'est mon coté ambassadeur de tri). Mais quand j'ai vu cet enfant de 8 ans assis en tailleur au milieu des ordures, dans la benne !!! ça m'a fait quand même un choc ! » Nous lui avons présenté nos vélos et il a essayé de nous aider à faire marcher le compresseur, en vain. Les villages qui suivent sont complètement différents de tout ce que nous avons pu voir jusqu'à aujourd'hui. Même si d'un point de vue « urbanisme », ça ressemble un peu à la Hongrie, se qui est normal puisqu'il n'y a pas si longtemps cette partie de la Roumanie était Hongroise. Les maisons sont très belles ou très délabrées. Les gens d'ici sont plus pauvres, et tout est moins motorisé. A part les bagnoles toujours trop présentes sur les routes, ici les tondeuses sont herbivores (chèvres, vaches et chevaux), les débroussailleuses sont les faux, les tracteurs sont les chevaux, etc. Dans les villages, des dizaines de corniauds de chiens se baladent et sont parfois en putréfaction sur le bord de la route. Le soir, peu avant de trouver un campement au milieu des champs de maïs, nous avons demandé de l'eau à des jeunes filles dans un village situé à coté d'une ancienne ferme d'Etat. La Roumanie est très marquée par son histoire récente, l'exemple avec cette ferme gigantesque aujourd'hui en ruine. Quelques familles très modestes y habitent, mais la plus grande partie des bâtiments sont en ruines. A en croire les enseignes encore présentes sur les grilles, Les gens qui travaillaient là étaient plus des ouvriers spécialisés que des paysans « secteur 1 : Mécanique tracteur », secteur 2 : production avicole », « secteur 3 : production maraîchère ».


    Jeudi 17 juillet 2008 (60 km)

    Est-ce qu'on a une tête de porte-monnaie ?

    Aujourd'hui, nous « bicyclons couchés » vers Timisuara. Il fait très chaud et on respire un paquet de saloperies. Tout d'abord sur la route il y a des camions qui fument comme c'est pas permis ! (à un moment on croyait qu'il y avait le feu dans un village, en fait c'était juste une camionnette pleine de pastèques). Ensuite, on brûle pas mal de plastiques par ici, on a même l'impression que dans certaines maisons on cuisine au feu de pneus, vu la fumée noire et puante qui sort des cheminées. On  ne vous parle pas de la dioxine qu'il doit y avoir dans les terres des maraîchers autour des villages.

    Lors d'une pause, nous nous sommes offerts une limonade que nous aurions pu vraiment apprécier si un gentil couple ne nous avait pas harcelé pour que l'on donne notre argent. L'homme en particulier, savait parler Italien, Allemand, Anglais, Hongrois, mais heureusement, pas Français. Il savait nous demander de l'argent dans toutes ces langues, Il voulait qu'on lui paye à boire, du chocolat, un repas, ... Il nous a harcelé un bon moment pendant qu'à la table voisine, un vieil homme nous faisait discrètement des signes très clairs comme quoi il ne fallait pas céder, que ces gens sont fous et qu'il fallait qu'on leur colle le poing dans la face s'ils continuaient. Nous en sommes resté là et nous sommes repartis sans rien donner.

    A timisoara, c'est la ville comme on aime pas ! A part un bout de piste cyclable sur 500 mètres, nous naviguons le reste du temps entre les files de voitures, les gros nids de poules et les trottoirs. Si les automobilistes sont sympas en dehors de la ville, ici c'est la jungle, il faut s'imposer à coups de siffler contre klaxons. On trouve UN magasin Bio complètement hors de prix pour les gens d'ici et même pour nous les « portes-monnaies sur pattes ». En plus il n'y a pas beaucoup de choix. On se contentera d'un pamplemousse et d'un pot de sauce tomate. A l'extérieur du magasin un homme observe nos vélos de près. Peut-être cherchait-il quelque chose à prendre ? toujours est-il qu'il s'appelle Elie, parle l'Anglais et pense que « c'est bien de manger bio, car le corps en a besoin pour voyager loin ». Avant le voyage, nous avions commencé à correspondre en Espéranto avec Aurora. Maintenant que nous arrivons dans sa ville, elle nous envoie un message comme quoi elle est malheureusement absente. Nous aurions aimé la rencontrer. Dommage. On contacte d'autres Epérantophones à Timisoara, mais personne n'est présent car c'est les grandes vacances. On finit au Camping de la ville (qui nous a été déconseillé par une policière). Le seul camping pour touristes, entre une grosse route et la ligne de chemin de fer, 15€ la nuit pour un minimum de confort et un maximum de bruit. Mais c'est pas grave on prend la vie du bon coté, on se dit qu'on va se coucher tôt jusqu'à ce que ...

    Cédric : « Je vais prendre ma douche et trouve un papa hollandais dans la salle d'eau, tout nu, il essaye de gérer la crise entre ses trois enfants et court de la douche aux lavabos, des lavabos à la douche, bref il est à fond. Moi je m'agace sur les robinets qui, froids ou chauds, ne proposent que de m'ébouillanter, jusqu'à ce que papa hollandais pousse un cri de terreur !!! Je me fais pas trop de soucis et imagine qu'il a crié ainsi car il est à bout de nerf et qu'il n'arrive pas à gérer ses diables de gamins. Finalement je sors de la douche pour aller voir si c'est mieux chez les filles quand je vois mon papa plié en deux, le pied trempant dans un bidet, du sang partout parterre. Maman hollandaise vient vite à son secours mais ça ne suffira pas, l'histoire se terminera à l'hospital »

    Nous acceptons sans problème de garder les enfants jusqu'à leur retour (à minuit). Bilan de la cascade à papa, un pied ouvert et une clavicule de cassée. C'était leur 2ème jours en Roumanie. Et nous qui voulions nous coucher tôt ...


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  • Jeudi 10 juillet (65 km)

    Après une bonne nuit et un réveil au son des claquements de becs des cigognes, l'angoisse de la veille d'être viré de notre campement sauvage disparaît avec la visite de tous les gens du village. On passe par curiosité, pour voir les deux zigotos que nous sommes. Un paysan qui ramassait le reste de foin qui n'avait pas été pressé, est venu nous saluer. Pour se faire comprendre, on utilise les quelques phrases que nous a traduit Eni, puis bien sur, les gestes.

    Avec tout ça nous décampons tard dans la matinée. Dans la ville la plus proche nous trouvons un café-internet où nous mettons quelques nouvelles sur le blog.

    Plus tard, sur le bord de la route au milieu d'une immense zone de maïs, on trouve un chaton sur le bas coté, il n'est pas mort et il miaule très fort. Traumatisé, plein de tiques, les yeux gonflés, on dirait qu'il est là depuis plusieurs jours. Tenter un sauvetage en le ramenant dans un village est impossible, il ne se laisse pas prendre.

    Ce soir, nous devons trouver le camping de Fadd (s'il existe). Arrivé dans le village à la tombée de la nuit : pas de camping ! On s'arrête demander à une grand-mère qui nous dit « Dumbolro » en nous montrant une direction, puis elle nous répète la même chose en nous montrant la direction inverse. Ce n'est que plus tard, alors que la nuit nous entoure, une femme qui maîtrise l'anglais nous oriente correctement. Nous comprenons que la grand mère avait raison dans les 2 sens. Il y avait la route à suivre au début, puis la direction du camping à vol d'oiseau (c'est pas la même chose).

    Dans le camping qui est en fait à plus de 5 kms du village de Fadd, nous nous installons vers 23h (il fait nuit depuis 2 heures). Heureusement il y a tout le confort. Douches, toilettes, éviers de cuisines, eau chaude, tables, bancs, lumière... Cependant, quelque chose nous frappe, le camping, s'il est confortable, est presque vide (seulement 2 tentes). Pourquoi ? Nous comprenons l'arnaque peu avant minuit, lorsque la discothèque extérieur à 100 m de notre tentes, commence à faire péter les Watts !!!! Quasiment impossible de dormir, même avec les boules quies. Le boucan cessera à 5 h du matin pour être reprit par les oiseaux de l'aube puis par la débroussailleuse du camping.


    Vendredi 11 juillet (65km)

    Ce soir on arrive chez nos hôtes Esperantophones. Nous y sommes très bien accueillis et invités au festival de la soupe de poisson. C'est encore une famille où tout le monde parle Esperanto à la maison. Comme pour la première famille en Hongrie, leur habitude de la langue nous impose une concentration extrème pour comprendre ce qui se dit.



    Samedi 12 juillet : Pas de vélos aujourd'hui car c'est la fête de la soupe de poisson !

    Vous prenez une ville de la taille de Châteauroux (Baja > 40000 habs) vous y mettez 2000 habitants pour faire la cuisine. à chacun vous mettez une marmite, de quoi faire du feu et bien sur les ingrédients pour la fameuse soupe de poisson, c'est à dire : du paprika, de l'oignon, de la tomate de l'eau et bien sur, du poisson (de la carpe importé peut-être de la Brenne où elles sont nourries aux soja OGM). A 18h, le maire de la ville lance le signal pour que les quelques tonnes de bois s'enflamment sous les marmites. Imaginez un instant, alors qu'il fait ici une chaleur à crever (en France on serait en alerte rouge, plan canicule etc...) des centaines de feux démarrant au même moment dans toutes les rues ! la chaleur, la fumée, les yeux qui piquent, mais tout le monde est content. Nous passons une agréable soirée en compagnie de nos hôtes qui avaient à leur table l'ambassadeur de Lutuanie et autres diplomates. Leur présence à d'ailleurs attiré la télé locale qui en a profité pour nous interviewer sur notre voyage, l'Espéranto nous permettant de nous exprimer plus correctement.

    Après la soupe et l'alcool qui a coulé à flots. Nous faisons un tour dans les ruelles où la fête bas son plein ! On découvre des bals traditionnels improvisés, les musiciens en bout de tables, les danseurs sur le bitume. On retrouve l'ambiance des fêtes de notre Berry de départ.


    Dimanche 13 juillet (85 kms)

    Nous enfourchons les bents au moment le plus chaud de la journée et nous rencontrons à peine partis, Bruno et Valérie, 2 autres voyageurs autour du monde Français ! La probabilité de se rencontrer était infime car ils roulent plutôt le matin de bonne heure pendant que nous faisons la grasse mat' et ils se reposent l'après midi pendant que nous pédalons sous un soleil de plomb.

    On mange ensemble puis on se donne RDV dans le sud de la Roumanie.

    La chaleur est accablante. Heureusement il y a des petites fontaines dans chaque village. Lors d'un coup de chaud, nous nous arrêtons boire un verre à l'ombre d'un bistrot. On tombe sur une tribue de piliers de comptoir assez alcoolisée mais très sympa. Ils ont tous essayé de nous expliquer le bon chemin. L'un d'eux parlait un peu Esperanto.


    La route 55 : la route de la mort. Sur 8 kms, 12 galettes de hamsters écrasés.

    Chats, Renards, Perdix, Faisans, Lièvres, Sangliers, tortues, chouettes, tout le monde y passe et à en croire le nombre de croix et couronnes de fleurs au bord de la route, on commémore plus ici les accidents mortels que les apparitions de la vierge.

    Par chance, on est dimanche, il n'y a pas de camions et peu de circulation.


    Seuls au monde dans un camping abandonné au milieu de la forêt !

    Nous arrivons à Ottomos, là où sur notre carte, il est écrit la présence d'un camping. Évidemment, dans le village, on ne voit aucun panneau, la nuit tombe et 2 hommes nous arrêtent pour nous offrir un coup à boire (on doit avoir la mine desséchée). Ils ont l'air sympas et téléphonent au camping (enfin c'est ce que l'on imagine). Après une bière, ils décident de nous y conduire. A la sortie du village, les deux compères nous montrent du doigt un panneau avec un nom Hongrois et dessous écrit en petit « 1 km ». Avec nos vélos chargés à bloc et nos 85 km de la journée dans les jambes, nous commençons à suivre 2 mecs sur une moto, en plein milieu d'une forêt, au crépuscule et surtout sur un chemin si sableux qu'il faut qu'on s'y mette parfois à 2 pour pousser un vélo. Finalement, en plein milieu de la forêt, une grande clairière avec se qui pourrait ressembler à un camping, ou un ancien goulag. Toujours est-il que nous sommes accueillis par une femme qui nous prendra 1500 forints pour dormir dans son camping abandonné. Sans eau potable puisque celle-ci provient d'un puit à quelques mètres des toilettes à l'ancienne, c'est à dire, un trou dans le sol sableux où s'entassent les tonnes de crottes et d'urines qui finissent par polluer la nappe. Même si les toilettes sont propres, l'odeur est insuportable et nous ne vous parlons pas des mouches et du paysage dans le fond des toilettes. En France, nous avions dans notre maison des toilettes sèches. Souvent quand nous abordions le sujet, les gens trouvaient ça un peu dégueulasse, c'était pour eux un retour à l'ancien temps, ça sent mauvais, bref, pour beaucoup les toilettes sèches, c'est le vieux trou qu'il y avait avant chez les parents, les grands parents ou ici dans ce camping. Mais les toilettes sèches de notre maison n'avaient rien à voir avec cela car elles étaient nettoyées toutes les semaines et après chaque besoin on remplaçait les 10 litres d'eau potable de la chasse d'eau par 2 poignées de sciures et de copeaux de bois. Le mélange de bois (riche et Carbone) et de « pipi caca » (riche en azote) permet de fabriquer un bon compost qui peut être ensuite mélangé à la terre du jardin. La encore, beaucoup sont « dégoûtés » à l'idée de faire pousser des salades sur du compost issu des toilettes sèches. Mais savent t-ils que derrière la chasse d'eau, il y a la station d'épuration et qu'après un retraitement coûteux pour essayer de dépolluer l'eau, les boues sont répandues dans les champs, ou sont servies comme repas complémentaires aux élevages industriels de porcs ou de volailles ?

    Pour en savoir plus : le livre de Christophe Elain, un petit coin pour sauver la planète.


    lundi 14 juillet (95 km)

    Après une nuit trop calme loin de tout dans ce camping où nous avons eu la visite nocturne de chiens errants à la recherche de nourriture. Nous sommes repartis par le même chemin sableux, direction Mako, une ville proche de la frontière Roumaine. Aujourd'hui il fait très lourd et on sent l'orage approcher.

    A Szeged, on fait une pause près d'une belle fontaine place de la mairie. Les moineaux viennent presque nous voler le pain dans le creux de la main. Ensuite nous reprenons la route, mais pas la bonne. La route numéro 43 nous emmène directement à Mako. Comme c'est une route importante pleine de camions et de fous du volant, nous bénéficions sur plusieurs kilomètres d'une piste cyclable en bonne état et bien balisée. Puis d'un coup, plus rien, on se retrouve sur cette route hyper dangereuse. Notre écarteur de dangers, même rallongé, ne sert à rien. Nous savons qu'il y a une rivière plus au nord et on distingue une digue au loin. On décide de tenter le coup, car s'il y a une digue il y a peut-être un chemin qui la longe. BINGO !!! Un super chemin de sable bien tassé sur la digue, bien roulant, nous sommes tous les deux, on profite du paysage, on discute, on observe plein de gibiers et notamment une quantité assez phénoménale de lièvres. De violentes rafales de vent nous poussent mais l'orage nous rattrape et il a l'air très violent ! comme nous avons toujours beaucoup de chance, on trouve 3 km avant Mako une gare désaffectée qui nous servira d'abris pendant l'un des pires moment de l'orage.

    La tempête terminée on reprend notre route en essayant un chemin plus tranquille que la numéro 43. Nous étions à coté de Mako et voilà qu'on roule 4 km sur une route au milieu des champs. L'orage fait demi tour et nous revient droit dessus. Au loin, des bâtiments, on fonce sous la pluie pendant que ça pète de tous les cotés. Soudain un poteau électrique proche de nous est foudroyé ! Nos muscles se figent, on accélère !!! Et on arrive ... en Roumanie ! On s'est planté de route. Nous faisons donc demi-tour, après avoir attendu 15 minutes la fin de l'épisode orageux. Nous sommes trempés et comme un malheur n'arrive jamais seul, Alice crève son pneu arrière presque devant 2 voitures de la police. A 10 mètres des policiers, on commence les réparations sous leurs yeux amusés.

    L'orage nous revient droit dessus, ça devient de moins en moins drôle. Quand nous leur demandons un portable pour prévenir Mihaly qui nous attend à Mako ce soir, ils nous répondent qu'il y a des cabines téléphoniques à 5 km de la .... à Mako ! Merci la Police, on s'en souviendra !

    On pédale comme des fous et on arrive vite à Mako où Mihaly nous attend depuis longtemps à l'entrée de la ville. Il prend nos sacoches et nous le suivons jusqu'à chez lui. Enfin au sec, l'orage reprend dehors, mais nous passons une très agréable soirée à discuter et manger un bon repas préparé par Suzanne, sa fille.


    mardi 15 juillet

    Nous devions rester une seule nuit chez Mihaly mais ils est tellement sympa que finalement nous restons une journée de plus. Avec Suzanne, Il nous fait découvrir sa ville, puis la therme municipale. Nous restons une bonne partie de l'après midi dans l'eau chaude ferrugineuse et nous discutons de tout. Nous apprenons beaucoup de choses sur la vie, l'histoire, la politique en Hongrie. Comme en France, le gouvernement Hongrois privatise les services publics et rend la vie de plus en plus difficile pour les classes sociales les moins aisées.

    Le soir après un bon repas, on s'amuse à se traduire en Esperanto des blagues et des jeux de mots Hongrois ou Français. Ca ne veut souvent plus rien dire du tout mais c'est très marrant et on rigole bien.


    Mercredi 16 juillet

    Au revoir la Hongrie, bonjour la Roumanie.



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