• Cambodge Episode 1 : De Poipet à Siem Reap et les vieux temples khmers

    Du 28 mai au 03 juin 2009 (358 km)

        Après avoir bien amusé les douaniers thaïlandais avec nos vélos, voici que du coté cambodgien, les policiers nous courent après, pour nous prendre la température. Tous les fonctionnaires se cachent derrière leur masque de chirurgien et avec ces histoires de virus, grippe et autres maladies contagieuses, le bilan de santé est devenu obligatoire au passage des frontières. Un homme nous prend la température avec un thermomètre jamais nettoyé, enfoncé dans l'oreille. Nous devons répondre à un questionnaire et déclarer si nous avons un traitement en cours ou bien une infection quelconque.

    Cédric : ''Comme mon pied va beaucoup mieux, évidemment, pour ne pas prendre le risque d'être refoulé, je déclare que je n'ai rien à déclarer.''

    Au passage, les gars nous donnent des masques. Un cadeau bien utile contre la poussière soulevée par les 4x4 et les camions. Le Cambodge est d'apparence plus pauvre et sale qu'en Thaïlande. Une quantité incroyable de fruits et de légumes traverse la frontière vers le Cambodge, sur des vieux charriots de bois tirés et poussés par des hommes. On se croirait presque revenus en Inde ou au Moyen-Age sauf que les fruits transportés sont issus de l'agro-industrie chimique la plus moderne et polluante qui soit.

    Nous pédalons les premiers kilomètres dans un nuage de poussière soulevé par les vieux camions. Nous devons nous forcer à reprendre de vieux réflexes car ici, enfin, on roule à droite. Au bout d'une vingtaine de kilomètres, nous doublons un mec avec de grandes rastas attachées sur la tête, un peu comme un sadou de Kathmandou. Le gars est perché sur un vieux cyclo-pousse en bois repeint en vert. Nous nous arrêtons et non sans un drôle de pressentiment, nous lui adressons un grand ''bonjour''. Bingo !!! Du tac au tac, le gars qui commençait à nous interpeller en anglais se met à parler un bon français. Il n'y a que les français pour voyager sur des engins pareils ! Nous faisons donc la connaissance de Jean-Pierre, un couturier-cyclo-styliste, barman et baroudeur qui s'est lancé dans la folle aventure de découvrir le Sud-Est asiatique au guidon d'un vieux cyclo-pousse racheté au Cambodge. Nous voyageons jusqu'à Siem-Reap avec J-P. Nous avançons lentement, mais il faut dire que l'on passe la journée à papoter sur les pédales. Le premier soir, nous nous arrêtons dormir dans une famille qui a beaucoup de chance. En effet, le jardin de ces gens a été choisi par une compagnie de téléphonie mobile pour recevoir une antenne relais. Au Cambodge, il faut savoir que les gens se battent pour avoir une antenne relais dans leur jardin. Non seulement parce que c'est très grassement rémunéré (350 dollars par mois), et puis dans un secteur où l'électricité n'est pas distribuée partout, le groupe électrogène de l'antenne fournit de la lumière et des prises de courant pour recharger les téléphones portables. Retenez seulement qu'un instituteur gagne environ 35 dollars par mois.

        Le deuxième jour nous nous arrêtons chez Wendy, un garçon fils de restaurateur à Sisophon. Aménagé sous un hangar en brique et en taule, le restaurant de Wendy est des plus modestes, mais la soupe de nouilles préparée par son père remporte un énorme succès. Vers 7hoo du matin, 12h00 puis 19h00, le restaurant est toujours plein à craquer. Nous sommes assez gênés de ne pas payer pour ce que nous consommons de café glacé et de nourriture mais nous sommes invités et Wendy veut exercer son anglais avec nous.

    Cédric : ''Le lendemain matin avant de repartir, Wendy m'offre une écharpe colorée. En échange, pour le remercier, je regonffle les pneus de son vélo et ... j'explose la valve de la chambre à air avant ! J'ai moins de 10 minutes pour aller acheter une chambre neuve et réparer son vélo sinon, il va être en retard à l'école. Heureusement il y a un revendeur de vélo à 300 mètres. Oouff !! Quel exploit !!! J'arrive à tenir le délai.''

        Pour notre troisième nuit, nous nous arrêtons dans une pagode. L'accueil des moines est assez étrange. Pas curieux, ils ne viennent pas vers nous. Quand nous leur demandons si nous pouvons dormir une nuit dans la pagode, les jeunes moines se contentent de rigoler. Doit-on prendre cela pour un oui ? Sûrement. La nuit tombée, nous nous installons dans la salle sur pilotis, à quelques mètres d'un groupe de joyeuses vieilles nonnes en débardeur, nous préparons nos nouilles en compagnie d'une bande de chatons dont un, a une jambe cassée et manque de passer à plusieurs reprises dans les trous du plancher. En dessous de nous, une grosse truie remue du groin en attendant les restes. Après avoir rempli nos estomacs, ceux des chatons et celui de la grosse truie rose, nous allons nous coucher quelque part au milieu de la salle. Il est environ 23h, Jean Pierre installe son hamac entre deux poteaux et nous installons la toile intérieure de notre tente pour nous préserver des moustiques. 4h00 du matin, nous dormons depuis peu car il fait vraiment très chaud dans la tente. Les nonnes se réveillent, elles parlent fort et balayent la salle. Vers 5h00 du matin, un défilé continu de lampes torches vient nous éclairer à travers la moustiquaire de la tente. Est-ce qu'on peu dormir tranquille ? Des motos, des voitures arrivent et se garent au pied du temple. Soudain, la messe commence. A moitié endormis, nous essayons de nous relever pour voir et comprendre ce qui se passe et là : SURPRISE ! Nous n'avons pas vu tous ces gens arriver et s'installer autour de nous. Au milieu des fidèles venus prier, une tente abrite deux français, dévêtus, en train d'étouffer à cause de la chaleur que conserve la toile ''isothermique''. En attendant la fin de la messe, les chants de prières nous bercent et nous rendorment. Vers 6h15, nous pouvons enfin sortir de la tente, la messe est finie.

    La route qui mène à Siem Reap est toute neuve, elle n'a pas encore été déformée par la chaleur et le passage des camions trop lourds. Nous pédalons sur une large bande d'arrêt d'urgence qui est plutôt une voie réservée au véhicules lents et spéciaux comme les vélos couchés, les triporteurs, les motoculteurs à remorque, les motos avec de grosses cages bourrées de porcelets, les motos avec deux porcs fraîchement saignés, couchés sur le dos sur une planche derrière le chauffeur, ou bien les motos de marchands de volailles qui se promènent avec 80 poulets vivants à l'envers, pendus par les pattes à des tiges de bambous de chaque cotés du pilote.

    Enfin, nous arrivons à Siem Reap. Nous allons dans une petite guest house et après une longue réflexion et une bonne dose d'information, nous décidons d'aller visiter les temples d'Angkor. Nous avons longuement hésité car le prix est très dissuasif. 20 dollars par personne pour une journée, ou 40 dollars pour un permis de 3 jours. Officiellement, l'argent doit être utilisé pour le développement du pays, l'ouverture de nouveaux hôpitaux, la restauration des temples... Malheureusement, le Cambodge est un pays où la corruption atteint un niveau phénoménal ! Reste à vérifier donc, ce que fait le gouvernement avec tout cet argent.

    En route pour trois jours de visites dans ces merveilleux temples. Et c'est vrai que c'est magnifique. Ces constructions datent d'environ 1000 ans et sont disséminées dans la jungle. Plus ou moins grands, plus ou moins en ruines, il se dégage de ces lieux une ambiance parfois étrange si l'on arrive à faire abstraction de la reine ''industrie touristique''. Quand certains temples disparaissent derrière les racines d'arbres immenses, on prend conscience de la force de la nature qui reprend ses droits. On réalise aussi que l'homme doit travailler avec la nature s'il veut réaliser quelque chose de beau. Pour nous, ce mélange de pierres sculptées et de racines de géants est vraiment la plus belle chose à voir à Angkor-Wat. Évidemment le plaisir simple de la contemplation est parfois un peu gâché car à l'entrée de chaque temple, nous sommes harcelés pour acheter des livres, de l'eau, des cartes postales, des tee-shirts, des flûtes, des peintures, des écharpes de soie... La plupart de ces revendeurs sont des enfants. Quelle belle perspective dans la vie. Aucune instruction ou presque, la plupart ne vont pas à l'école. Leur avenir est tout tracé et plein d'ambition : devenir le meilleur vendeur de cartes postales des temples d'Angkor. Ces enfants sont près à tout pour vendre. Ils connaissent même le nom de la plupart des pays riches et leur capitale. Ils sont capables aussi de discuter du prix en japonais, français, anglais, allemand, espagnol... Si seulement ils allaient à l'école.

    « Photos du CambodgeCambodge Episode 2 : Battambang et l'école d'art de Phare Ponleu Selpak »

  • Commentaires

    1
    lacaud
    Lundi 10 Août 2009 à 09:08
    bon anniversaire alice
    Nous te souhaitons un trés bon anniversaire , continué a bien pédaler et à nous faire réver .Bonne santé à tous les deux. Jacques et Daniéle LACAUD
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :