• Nous restons plusieurs jours à Freiburg où nous avons rencontré beaucoup de gens et où nous avons été accueillis chaleureusement.
    Manfred, hôte espérantophone nous fera visiter Freiburg de long en large et en travers !
    Avec lui, on pourrait passer deux ans à visiter le pays ! Il nous aide à planifier les itinéraires, rechercher des adresses en Allemagne, mais aussi en Iran, au Japon, en Chine et en Afrique ! Lui et sa femme sont vraiment très gentils.

    Mardi 6 mai :

    Après avoir une dernière fois respiré l'air de Freiburg et avoir donné une rapide interview en Esperanto pour une radio locale alternative, nous voici donc à l'assaut de la forêt noire, avec ses paysages magnifiques ... et ses côtes ! Allez, c'est parti pour 30 kilomètres de montées NON-STOP !!!
    Heureusement, nous sommes en pleine forme grâce au repos à Freiburg. Si ça continue à monter, on va finir par voir de la neige ... ça n'a pas loupé !Après cette ascension, nous avons eu le droit dans un premier temps de contempler les sommets enneigés puis, dans un second temps, à une longue, savoureuse et froide descente !Durant cette étape, nous nous sommes fait doubler par un monsieur en costume cravate et en vélo-couché ...
    Les côtes succèdent aux descentes et quand on croit que c'est fini, y'en a encore ! Nous sommes au milieu des bois et pas grand-chose où nous pouvons nous arrêter. Nous trouvons une sorte de petite chapelle au milieu de tout ça. Je (Cédric) sonne à une petite porte derrière l'église. Je re-sonne et entends la voix d'une femme qui me demande : Was wollen sie ? Je regarde autour de moi pour voir qui me parle ... personne ! Dieu serait-il Allemand ?
    Eh bien non, c'est une terrienne qui, du haut de son jardin, me demande ce que je veux !
    Elle ( Monica) nous propose de planter la tante dans son jardin en terrasse et plat. Elle nous accueille comme des rois en nous préparant des "saintes nouilles" au thon et tomates ! C'est la première fois que je mange au dessus d'un benitier et que je me douche au dessus d'une fresque de Jésus arrivant au royaume de son père. Ce que ne savent peut-etre pas les grenouilles de bénitier qui viennent à la messe le dimanche, c'est que Monica a une passion : les reptiles. Au dessus de l'église, dans de grands vivariums, elle héberge quelques specimens du genre "sans pattes" et "langues fourchues". Après la tisane, nous sommes allés nous coucher. Au début, nous n'avions demandé qu'un petit bout d'herbe pour dormir et finalement nous sommes reçus comme de vrais amis, chez des personnes vraiment supers. C'est vraiment ces rencontres inattendues qui font que le voyage est un vrai plaisir.


    Aujourd'hui, on a vu les contours de la France, une dernière fois avant quelques années. Du haut de la forêt noire, on voyait le massif des Vosges : c'était la France, celle-ci a disparu sous la brume. D'y repenser, ça m'émeut !!


    Mercredi 7 Mai :

    Après un copieux petit (ou plutôt grand) déjeuner, une photo, un échange d'adresse, une visite de la chapelle et les adieux à Monica. Nous reprenons la côte là où nous l'avons laissé et nous sommes heureux !
    Arrivés à Villingen : quelques courses, on trouve une bibliothèque pour graver un CD avec les photos et l'envoyer en France.
    A Donauescingen, on retrouve la source du Danube et c'est parti pour le suivre pendant un bon bout de chemin.

    Vendredi 9 mai :

    Nous faisons connaissance avec un voyageur Japonais ( Tsuneaki ) qui se déplace en vélo droit ! Nous mangeons ensemble et on discute beaucoup ( il parle Français, Espagnol et Anglais) Cela fait 4 ans qu'il est sur les routes avec 80 kg de bagages ! Le lendemain, nous roulerons ensemble pendant 90 Km. Nous échangeons nos coordonnées et il nous invite à passer chez lui lorsque nous serons au Japon. Il habite juste à côté de Tokyo.




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  • Par Cédric :
    25 avril 2008
           Après que mon père  soit reparti vers la creuse, nous sommes allés visiter les hospices de beaune. on a joué à la grande vadrouille, c'était marrant. Après on a pris direction Auxonnes sur une petite départementale tranquille.
    Alice est en pleine forme, je roule constamment derrière elle jusqu'a ce qu'elle boive de l'eau d'un robinet dans un cimetière, cela lui donnera la tourista ! et oui meme en France on n'est pas a l'abris de ce genre de choses ...
    Dans les petits villages que l'on traverse, on constate que les employés municipaux ne connaissent que le roundup : c'est très laid, de l'herbe jaune partout, tout ça pour faire propre ??? et bien ils ont une drôle de notion du propre !!! c'est comme 90% des tracteurs que l'on croise,  ils ont tous un pulvérisateur au cul !!! et parfois quand on passe a proximité de l'un d'eux dans un champs, on s'en prend plein la figure car qu'il y ait du vent ou pas, ils doivent traiter. Et alors je me pose la question, contre qui dois-je porter plainte lors de mon prochain cancer ??? 
    Arrivée chez Alain et Claudine les deux espérantistes très sympa, on se rafraîchit, on se repose les jambes mais pas la tête car Alain est prof d'esperanto et nous avons droit à un cours intensif ! 

    Samedi 26 avril
             Nous accompagnons Alain et Claudine à la commémoration des 22 ans de la catastrophe de tchernobyl. Défilé dans les rues de Dijon et rendez-vous au Conseil Régional et à la préfecture pour remettre des études montrant qu'il est possible d'utiliser des alternatives au nucléaire.
             Après la commémoration, nous sommes retournés chez nos hôtes, nous avons plié bagages et nous sommes repartis alors qu'il était plus de  plus de 16h30. Il était tard et en plus nous nous sommes rallongé de 4km. Nous devions arriver à GY mais la nuit nous a rattrapé. Du coup, nous avons monté la tente dans un petit champ près d'un village. Au menu de ce soir : nouilles au thon (thon peché à la ligne biensur) et fromage.
     
    Dimanche 27 avril
             Debout à 8h30, décollage à 9h30. Nous avons battu un record. Une heure pour manger, faire la toilette, ranger le matos, plier la tente etc... Nous sommes en pleine forme et nous allons largement rattraper notre retard de 20 kms. On va rouler 102 Kms au total. Nous devions nous arrêter à Vesoul, mais nous n'avons pas trouvé la ville très accueillante, plutôt un peu glauque, donc nous avons poussé jusqu'à Mollans.
     
    Par Alice
              Nous arrivons à Mollans, lieu paisible qui nous change de la Nationale où les grosses voitures décapotables, Porsches et compagnie sont de sortie. L'essence ne doit pas être assez chère!
    Dans un virage, nous stoppons net pour acheter du miel à un petit apiculteur. Du bon miel d'accacia pour notre petit déjeuner!  Nous voyons au loin les Vosges qui se découpent dans le beau ciel bleu. Il y a des coins idéaux pour s'arrêter mais nous sommes si bien partis, de plus le temps pluvieux annoncé pour le lendemain, nous pousse à pédaler de plus belle. Nous arrivons à Lure (à toute allure), suivons la pancarte « camping », notre compteur affiche 100 km, et pensons donc à la bonne douche. Hélas que nenni, le gérant du camping, du haut de sa fenêtre nous informe que le camping n'ouvre qu'au 1er juin. Et oui les caravanes qui y sont, ont le droit car ce ne sont pas des touristes eux ! Ils bossent ! Bref il est 20h, nous cherchons entre une carrière, des lignes à Haute Tension  et une zone industrielle. Un petit chemin s'offre à nous, entre deux champs de colza, au bord de la rivière, de l'autre coté se trouve la carrière interdite au public. Bref après s'être lavés (Cédric un peu avec l'eau de la rivière qui semblait assez saine car riche en larves de trichoptères et éphémères), nous allons nous reposer dans notre tente : Cédric écrit son journal de bord et je commence à m'endormir tôt, pour une fois. Cedric entend une voiture arriver coté carrière, peut-etre des jeunes qui viennent squater et boire une bière ... quand tout a coup Cédric entend un petit "clic" qui ne ressemble pas a un décapsulage. Mauvais présentiment, mais trop tard : PAN , PAN, PAN, PAN, PAN, PAN !!!! Mais il fait nuit ?!! Qui sont ces imbéciles qui tirent près de nous dans la carrière fermée au public? Nous ne sommes pas très rassurés. Ils ont peut être bu? Re-coups de carabine, alors là, prudemment pour ne pas être pris pour du gibier, nous allons vers la route, nous arrêtons une voiture, appelons les gendarmes qui ne viendront pas, ou alors vraiment très tard, nous demandons au conducteur de nous éclairer et décampons pour nous installer juste devant l'entrée du camping. Nous apprendront que dans le coin, des gens braconnent la nuit avec des torches. En effet, c'est plus facile de viser un oiseau qui dort sur sa branche que lorsqu'il vole. Nous espérons grandement avoir fait "capoter" leur soirée à ces "maudits" braconniers. A part cela et après cela nous avons bien dormi.
     
    Lundi 28 avril
    Réveillés par ... la pluie. Une accalmie, nous décampons, tout est plié quand nous rencontrons le fils du gérant qui nous propose  de boire un café et nous propose une douche. Dommage tout est plié, et la pluie repointe son nez. Nous discutons un peu, lui aussi voudrait voyager mais plutôt en faisant Pékin Paris express. C'est sur, ce n'est pas le même voyage, ni la même aventure.
    Et puis comme à notre habitude, nous partons quand il commence à pleuvoir, à croire que la pluie est notre signal de départ. Il pleut de plus en plus, Cédric n'avance pas, est-ce le poids de ses sacoches, de son vélo ou les 110 km de la veille. Heureusement l'étape d'aujourd'hui n'est que de 30 km... dans les Vosges! Nous arrivons à Vescemont petit village situé sur le territoire de Belfort chez  Monique et Daniel, des cousins de Cédric. Le soir nous passons une agréable veillée devant la cheminée parabolique construite par Daniel.
     
    Mardi 29 avril
             Journée de repos, enfin!  Nous admirons le Lion de Belfort ainsi que les faucons crécerelles qui nichent dans les fortifications de Vauban à Belfort. On achète quelques bricoles qui nous manquait comme de l'impermeabilisant pour la tente.
     
    Mercredi 30 avril
             Départ vers Mulhouse. Il est 13h00, au revoir et merci à Monique et Daniel pour cet accueil. Cédric a été très content de les content de les revoir et aurait bien aimé voir le reste de la famille Alsacienne.
    Voici la pluie, nous pouvons y aller. Il fait froid en plus. Changement de tenue, celle de la pluie. C'est parti pour 65 km. Nous trouvons des pistes cyclables, super !! mais aucun bistrot d'ouvert pour se réchauffer. Les cigognes nous survolent et grâce à notre vélo couché, nous n'avons pas à nous tordre le cou pour les admirer. Ca descend, mais toujours pas de bar après 40 km. A 15h00 nous mangeons à Notre Dame du Chêne, et là, c'est un va et vient permanent de personnes qui viennent se recueillir, allumer un cierge, cela n arrête pas ! Et bien sur, c'est toujours dans ces moments là quand nous sommes prêts à partir que quelqu'un nous demande des choses sur les vélos. Cédric refait plusieurs fois l'historique du vélo couché. Il ne pleut plus mais il ne fait pas super chaud non plus. Un bar, chouette ! un petit thé va nous requinquer. Nous appelons Diane qui est là et qui est d'accord pour nous accueillir. Elle nous explique le chemin pour aller chez elle. Nous voila dans Mulhouse. Une premiere fois, je manque de tomber à cause de mes cales mais la deuxième fois, je tombe vraiment au ralenti, à un feu. Il faut faire quelque chose c'est trop dangereux, alors Cédric diminu le serrage de toutes nos cales. Je ferai attention aux freins avant qu'il ne soit trop tard!
             Nous trouvons l'appartement de Diane, facile le balcon est orné de drapeaux de prières  tibétains et d'un autre « Bure Stop » (Bure lieu qui a été choisi pour enfouir les déchets radioactifs pour des milliers d'années, non pas pour la qualité de son sol (failles, zones sismiques,...) mais parce que c'est une région vieillissante et sans travail. C'est aussi plus facile au gouvernement d'imposer ce lieu à la population locale quand la démographie n'est pas élevée. Tous les ans, il y a un festival pour montrer son désaccord. C'est au mois d'août à vérifier. Donc voici la solution du retraitement des déchets. Les scientifiques ont trouvé cela comme solution: les mettre dans un trou, le fermer et surtout dans 100 ans les oublier! Bravo! Déjà que Cogema ne sait plus où sont les sites d'extraction de l'uranium dans la Creuse, en France après 30 ans! Cela promet un bel avenir à nos chers enfants. Un mot arrêtons l'énergie nucléaire et remplaçons la par moins de gaspillage et d'autres façons de produire.)
             Après cet aparté, thé, cake, soupe et discussion prolongee avec Diane et son ami Jean Luc. Les chats restent cachés sous le lit nous ne les verrons presque pas. Nous appelons en espéranto Bernhard pour lui demander s'il peut nous accueillir chez lui à Freiburg. C'est laborieux avec cette langue que nous ne maîtrisons pas encore très bien mais c'est OK.
     
    Jeudi 1er mai
             Nous voulons aller à la 27 ème foire bio de Colmar, nous avons exactement 35 minutes pour nous préparer et prendre le train de 10h27. Je cours dans les rues par moment, Diane a pris son vélo pour aller plus vite et acheter le billet collectif. 7 minutes d'avance mais on attend un copain qui lui arrivera à 10h25! Les vélos sont dans le train et en voiture Simone. Les montagnes vosgiennes d'une fenêtre et de l'autre la plaine d'Alsace avec pour fond les montagnes de la Foret noire.
             Petit tour dans Colmar avec la navette. Dans la foire, "beaucoup de trucs pour bobos" dixit Cédric. Il y a quand même 5 associations contre le nucléaire: Les enfants de Tchernobyl, Stop Fessenheim, CSFR, Criirad et le Réseau Sortir du Nucléaire. En ce qui concerne les OGM, il y a Greenpeace, les verts mais je n'ai pas vu le stand de Vigilance OGM 36, heu 68! Petite parenthèse, vous avez encore jusqu'au 13 mai pour écrire aux députés que vous ne voulez pas d'OGM ni dans les champs, ni dans les assiettes. De plus, il y a une grande farandole blanche autour de l'Assemblée Nationale pour empêcher que les votes du Sénat viennent contaminer ceux des députés. Il faut être nombreux!
             Dans la foire bio, des vélos étranges font le plaisir des petits et des grands. Retour au bercail, nous soupons ensembles et nous laissons Diane toute seule avec ses chats, car ceux-ci ont fait le cirque la veille dans la nuit à cause de nous. Et oui nous avons perturbé leurs habitudes. Alors comme elle se lève à 4h00 du matin au moins qu'elle passe une bonne et courte nuit.
             Jean-Luc nous emmènera donc chez lui à coté de nids d'hirondelles, du coq et de l'église qui sonne tous les quarts d'heure.
     
    Vendredi  2 mai
              Petit déjeuner chez Jean-Luc et direction la casa de Diane. Les chats sont toujours cloitres sous le lit, nous pouvons sortir les affaires sans qu'ils ne s'échappent. Il est 11h00 quand nous partons et il ne pleut pas! Merci pour leur accueil généreux. Direction l'Allemagne, nous passons par Fessenheim. Nous rencontrons l'éclusier d'EDF car il y a des écluses et un barrage dans le canal (même plusieurs). Il est alsacien et a déjà vu beaucoup de vélos couchés qui grimpent les Vosges mais il reste dubitatif sur les bienfaits du vélo. Il préfère le vélo droit et trouve qu'en Allemagne les gens sont plus respectueux des vélos, ce qui est vrai. Des bateaux arrivent nous en profitons pour voir fonctionner l'écluse et en même temps nous regardons la plus vieille centrale nucléaire de France. Elle est bien sous le niveau du canal. Espérons qu'elle ne soit jamais inondée. Elle est souvent arrêtée à cause de problèmes. Ils vont bientôt la fermer, c'est ce qu'il y aurait de mieux à faire. Cote Allemand, les toits des maisons sont tres souvent equipes de panneaux solaires photovoltaïques ou de chauffe-eau solaires. Au loin quelques éoliennes. On voit des vélos partout en ville, moins sur les grands axes. Et à Fribourg, c'est le royaume du vélo. Nous  verrons 2 vélos couchés ! Amsterdam c'est de la rigolade à coté. Le plus difficile a Fribourg, ce n'est pas de trouver une place pour la voiture, mais une place pour son vélo.
             Nous rencontrons Bernhard et parlons espéranto. Nous remarquons que nous devons faire des progrès en vocabulaire mais cela va venir à force de pratique.
             Petite balade dans la ville, glace délicieuse et deux fois moins cher qu'en France. On a l'impression de croquer dans le fruit. Après le dîner, nous lui montrons nos photos et voila. Dodo sous les toits.
     
    Samedi 3 mai
           Bernhard doit partir jouer (il est acteur) alors nous nous promenons, téléphonons à Manfred pour que demain, il nous fasse la visite de la ville et du quartier Vauban en Espéranto! Nous allons devenir bilingues. En ce moment c'est un peu le mélange de l'allemand, l'anglais et l'espéranto mais ça vient! La ville est très jolie et nous sommes allés dans un grand marché où les allemands mangent des Wurtz en sandwichs.
             Voila pour les nouvelles, cela prend du temps et cela n'est pas facile de toujours trouver un ordinateur au bon moment. Nous allons demander de l'aide pour les photos à Bernhard car il est aussi informaticien. Nous repartons manger une glace et visitons la ville.


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  • Mes impressions de cycliste sur les routes françaises sont assez mitigées. Souvent sur les grandes routes, nous jetons un oeil sur nos rétroviseurs. Dès que nous sentons que l'automobiliste veut passer alors qu'une voiture arrive en face, nous zig-zagons un peu pour le faire ralentir et cela marche! Cédric, pour que les voitures s'écartent encore plus, a créé un écarteur d'un mètre qui dépasse largement des sacoches. Et c'est encore plus efficace que le zig-zag! Généralement les coucous avec les klaxons, nous agressent alors que les bonjours de la main ou les appels de phares sont plutôt sympathiques. Dommage que les gens ne disent bonjour qu'a nous, parce que nous sommes voyageurs, et les autres? Certaines voitures s'écartent bien mais ne décélèrent pas, ce qui est assez fatigant pour le cycliste (bruit des roues, pire quand il pleut, aspiration...). En général, les conducteurs font attention mais certains sont trop près, un mètre, ce n'est pas beaucoup et encore moins quand la voiture ou le camion roule vite. Cela est aussi appréciable d'entendre la voiture décélérer derrière nous, c'est rassurant. On sent que le conducteur fait attention à nous. En un mot, j'ai préféré les petites routes de France aux départementales et nationales. Les voitures et les camions prennent beaucoup trop de place sur celles ci et les cyclistes ont du mal à faire la leur. C'est fatigant car il faut être vigilant et le bruit est assourdissant. Les petites routes sont plus calmes et généralement plus belles mais moins directes mais nous avons un peu de temps devant nous! Je sais, il y aura pire mais aussi mieux! A bientôt pour des nouvelles!

    Alice


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    Samedi 28 Avril, c'est le grand jour, le départ, ce cap si difficile à passer pour les parents que nous sommes, ce jour autant attendu que redouté où les larmes vont monter inexorablement, où l'inquiétude, l'angoisse et la fierté d'avoir des enfants aussi courageux pour faire un truc aussi difficile que de pédaler 41000 km sur notre belle planète, bref c'est un flot de sentiments contradictoires avec toutefois une très grande angoisse pour nous autres parents.
    14h30, après un dernier repas chez Annie et Patrick, les voisins et amis d'Alice et Cédric, il est temps pour nous de nous rendre sur la place de la République, face à la mairie de Châteauroux pour dire au revoir aux quelques amis et famille qui auront fait le déplacement. Grosse surprise en arrivant sur place, c'est plus d'une centaine de personnes qui sont là parmi elles des amis, la famille, les télés locales et des journalistes et quelques curieux. Il y a même des copains musiciens qui jouent des airs du Berry pour nos deux voyageurs. Les émotions sont intenses et les larmes commencent à couler.
    15h00 il est temps de partir après quelques tours de place et de rond-point pour saluer tout le monde nous prenons la direction d'Issoudun en compagnie de quelques amis cyclistes. Le temps est ensoleillé et doux sur cette courte étape d'une trentaine de kilomètres. Arrivés à Issoudun, nous sommes accueillis par Anne et Jacques où après une bonne bière dégustée à l'Atelier de la Bière nous passerons une soirée très agréable. Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner, nous sommes requinqués pour affronter la deuxième étape qui nous conduira d'Issoudun à Bourges.
    C'est sous une pluie fine et désagréable que nous pédalerons durant une cinquantaine de kilomètres pour arriver chez Alain qui nous accompagne de sa verve et de sa bonne humeur sur son beau vélo-couché vert. Alain et Françoise, sa charmante épouse, nous ont montré que dans le Cher on savait recevoir. Je ne vous dis pas le bon petit repas qu'ils nous ont concocté et les bonnes bouteilles qu'ils ont débouchées pour la circonstance, ce fut un moment vraiment agréable.
    Ce lundi 21 avril, après une dernière averse, il est plus de midi lorsque nous partons tous les quatre Alice, Cédric, Alain et moi sur nos vélos couchés en direction de Nevers. Il y a un peu de soleil et quelques averses mais nous réussissons à nous abriter et nous faisons l'étape sans trop nous mouiller. Après 70 km, nous arrivons chez Emilie et Basile qui tiennent une exploitation de produits laitiers Bio. Alain repart en train vers Bourges et nous nous sommes accueillis par ce jeune couple qui n'a pas hésité à déboucher le champagne pour fêter notre passage. Un bon repas nous a chauffé le corps et le coeur et le lendemain un copieux petit déjeuner nous a donné assez de force pour affronter les 80 km de cette étape qui s'annonce difficile. Basile, le paysan de Nevers et quand je dis paysan ce n'est pas péjoratif car on aimerait en rencontrer plus souvent des types comme lui qui ont le souci de l'équilibre de la biodiversité du milieu dans lequel ils vivent. Bref Basile nous dit qu'il a un copain paysan comme lui avec les mêmes idées que lui sur le travail du monde paysan et qui habite tout près de Château-Chinon. Au terme d'une étape longue et fatigante ponctuée par des petits problèmes mécaniques, nous sommes arrivés chez Didier, un sympathique éleveur de charolaises. Là encore l'accueil fut chaleureux et nous garderons de cette étape sur les hauteurs du Morvan un souvenir remarquable.
    Le lendemain nous partons dans un brouillard à couper au couteau en direction de Château-Chinon et Arleuf qui ponctuait une ascension de 16 km. Quand on est chargé d'une trentaine de kilos comme le sont les vélos d'Alice et Cédric, ce sont des kilomètres épuisant mais la récompense est en haut de la côte avec une descente qui, jusqu'à Autun nous aura permis de faire une étape pas si longue que cela et sous un soleil retrouvé.
    A Autun n'ayant pas de tente de camping pour dormir, mon vélo n'étant pas équipé pour transporter le matériel nécessaire au camping, nous nous mettons en quête d'un hôtel pas trop cher et nos roues nous conduisent au Grand Café en plein centre ville face à la place qui donne sur la Mairie et le théâtre. Sympathique patron ; monsieur Alain Friedrich nous permet de remiser nos vélos dans la cour intérieure de son hôtel où ils seront en sécurité, il nous indique l'adresse d'un magasin de cycle pour que nous puissions faire réparer les quelques problèmes mécaniques qui nous embêtent depuis hier. Le magasin se trouve à une centaine de mètres de l'hôtel ce sont les cycles Tacnet où nous tombons sur un type aussi compétant que sympa. Il me change la roue avant, j'ai cassé trois rayons sur une roue qui n'en avait que vingt-huit, il me la remplace par une roue de 20 pouces de BMX avec quarante-huit rayons et roulements annulaire, du solide ensuite il ressert le jeu de direction de Cédric et règle ses freins à disque puis règle le dérailleur arrière d'Alice tout cela gratuitement sauf la roue que j'ai payé évidemment. Un grand merci à lui pour sa compétence et sa gentillesse.
    Après une bonne nuit à l'hôtel « Le grand Café » nous prenions la route de Beaune, terme de mon périple en compagnie d'Alice et Cédric et ce fut une très belle étape car après Nolay nous empruntions voies vertes et vélo-routes qui jalonnent ce très beau coin de Bourgogne. Une ancienne voie ferrée réhabilitée en voie cyclable nous conduisit jusqu'à Santenay puis une vélo-route au milieu des vignes nous a conduit à Beaune en passant par des communes qui donnent l'eau à la bouche ; Meursault, Pommard et j'en passe et des meilleurs.
    Le lendemain matin après avoir pris un petit déjeuner où nous avons goûté les pains aux raisins les plus consistants que j'ai mangé de ma vie. Je dus me résoudre à vivre un moment assez difficile qui est celui de la séparation pour de longs mois avec Cédric et Alice. Ce fut donc avec le cœur gros que je pris la direction du Sud-ouest alors qu'eux continuaient vers l'Est.
    De ce séjour avec Alice et Cédric je tire plusieurs enseignements : Le premier c'est qu'ils sont suffisamment motivés et débrouillards pour aller au bout. Le deuxième est qu'il n'y a pas que des vilains qui veulent vous faire la peau, il y a aussi des gens formidables qui vous aident mais il ne faut pas tout attendre des autres, il faut aussi se bouger soi même. Le troisième enseignement c'est que le vélo–couché est un bon moyen de déplacement en plus d'être confortable, il permet d'entrer facilement en contact avec les gens.
    Donc je repars un peu rassuré mais je garde quand même en moi une certaine angoisse comme tous les parents qui aiment leur enfant et qui doivent les laisser s'envoler du nid douillet de la maison.

     


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