• Inde episode 3 : Sur la route vers Derah Dun

    Mardi 25 novembre (35km)
    la reprise du vélo, tranquillement pas vite.

    Nous sommes dans la chambre avec un grand lit de 4 personnes dans le dortoir du temple. Lumière à 5h00 du matin par le réveil en trombe de notre voisine américaine qui part en laissant la porte ouverte. On avait une drôle d'impression vis a vis d'elle, complètement ailleurs, dans un autre monde et sûrement enrôlée dans une secte. Nous fermons la porte et éteignons la lumière pour dormir encore 1 à 2 heures.

    A 11h, nous sommes dans le trafic de la ville, on roulera peu car à 15h00, prudemment nous décidons de nous arrêter dans un verger à l'abri des regards indiscrets. On demande la permission au gardien du verger, il est d'accord. Nous lui offrons des pistaches, cela l'aidera peut-être à crier plus fort après les corbeaux et perroquets qui mangent les fruits. Nous nous sommes endormis entre la voie de chemin de fer, la route et la cheminée d'un four à briques qui crache sa fumée noire.


    Mercredi 26 novembre (55km)
    Le matin est brumeux, tout est mouillé. Nous sommes vite entourés par des hommes intrigués par nous et nos montures.
    Sur la route, nous apercevons de grandes cheminées, des lignes à haute tension, de grands arbres magnifiques, des perroquets verts, des vélos, des bus qui klaxonnent tout le long de leur trajet (à croire qu'il y a un bouton on/off), des camions qui transportent des cargaisons trop grosses pour eux, des animaux, boeufs, buffles, hérons,... Bien entendu, il y a aussi tous ces détritus qui jonchent la route, du PLASTIQUE du plastique du plastique, partout, partout, partout. Pour résoudre le problème, comme partout, ils brulent quelques déchets le long de la route. En Inde, le feu est considéré comme purificateur. C'est peut-être vrai quand on brule un champ de coton transgénique avant de replanter du coton traditionnel, mais pour ce qui est du plastique, la pollution change de forme et de nom pour devenir dioxyne. Il faut dire qu'il n'y a presque aucune collecte dans ce pays, à part des pauvres gens qui se chargent de récupérer le carton, certains plastiques,... pour les revendre. Il y a aussi les cochons, les singes, les vaches qui mangent la nourriture et parfois aussi du papier, du carton voire du plastique.
    Alors tous les matins, nous faisons des apnées impressionnantes pour éviter de respirer trop de dioxynes. Cela doit provoquer beaucoup de maladies, on voit beaucoup de personnes handicapées, malformations, ... il n'y a pas de secret. Souvent, les poubelles sont déversées dans les rivières. C'est un cercle vicieux. Nous avons l'impression qu'il n'y a aucune conscience environnementale. De notre coté, que pouvons nous faire pour éviter de produire trop de déchets ? et bien tout d'abord ON ARRETE DE SE DIRE, “BEN DE TOUTE FACON QU'EST CE QU'ON PEUT Y FAIRE???” et on utilise notre filtre à eau pour éviter d'acheter des bouteilles plastiques, nous refusons aussi tous les sacs plastiques mais hélas nous produisons toujours au moins une petite poignée de déchets plastiques par jour à cause de l'emballage du pain de mie dégueulasse et de 2 petits paquets de biscuits. Et puis on critique le plastique mais nous en avons plein nos sacoches, des vêtements synthétiques super légers aux flacons. Alors, nous nous sommes promis de changer notre façon de consommer et de bannir le plastique le plus possible. Nous avons d'ailleurs commencé à renouveler notre garde robe en renvoyant ou en échangeant des vêtements synthétiques contre des habits en coton produits localement et de manière artisanale. Dans tous les pays, le pétrole et ses dérivés sont le plus grand fléau. Il est partout, symbole aussi de l'éphémère dans sa durée de vie et de l'éternel pour les déchets.

    Nous nous sommes aussi fait la remarque, que nous avions de la chance en France de pouvoir en recycler quelques uns de ces déchets et que nous ne devrions pas considérer le fait de trier comme un calvaire mais comme une chance inouie. Et pour tous ceux qui ne sont pas convaincus, ils peuvent aller ne serait-ce qu'en Roumanie pour comprendre l'importance de ce petit geste.

    Bref, un dernier mot avant de revenir au récit : La meilleure méthode pour gérer nos déchets (et il n'y a pas que les emballages, il y a aussi les objets de la vie courante comme les téléphones portables, les ordinateurs, les télés, les cafetières, ... qui sont de plus en plus fragiles et à changer très souvent si l'on veut rester à la pointe du ''progrès'') c'est de ne pas en produire, donc pour nous consommateurs, c'est de ne pas acheter, au risque de faire baisser encore la croissance du pays et déplaire au président !!!

    Nous étions donc sur nos vélos et la nuit arrivait à grands tours de roues jusqu'à ce que l'on trouve des paysans très gentils qui nous acceptent dans leur jardin potager. Le propriétaire nous apporte à manger, nous le gardons pour le déjeuner du lendemain.

    Jeudi 27 novembre (65km)
    le canal
    Alice : ''On se perd un peu, 10km de plus, puis nous prenons un chemin qui n'est pas indiqué sur notre carte, suivant un canal. C'est beaucoup plus calme mais en contrepartie la route est très mauvaise. Nous roulons à coté des champs de cannes à sucre, de fermes en paille. Lorsque la nuit commence à arriver, nous trouvons une station service au bord de ce petit bout de canal. J'en profite pour aller aux toilettes et pendant ce temps Cédric demande s'il est possible de dormir ici ce soir. Au dessus des cuves à pétrole, il y a de la pelouse. Impeccable, bien pour planter notre tente. Du coup je me dis que cela a du bon le pétrole! Je blague!

    Asho nous emmène en ville, à trois sur sa moto. Dégustation de snacks chez un commerçant ambulant, achat d'une bouteille de whisky et retour à la station. De l'apéro, j'en bois un peu mais n'apprécie pas trop alors que Cédric et Asho n'arrêtent pas de trinquer. Soudain, quand Asho est complètement cuit, il met la musique à fond dans la station service pour danser. Nous pourrions nous croire dans un film de Kusturika (désolée pour l'orthographe du nom), où 5 clampins dansent dans une station service, la musique à fond, dans un trou perdu, cela a quelque chose d'irréel.''

    Vendredi 28 novembre (65 km)
    changement de programme.

    Alice : ''Comme depuis le début de notre escapade à vélo en Inde, nous avons droit chaque soir de17h00 a 20h00 (mais c'est moins gênant) et le matin de 4h00 à 7h00 (très,très gênant) aux messes, aux prières hurlées dans les mégaphones. (Et je pense que si vous tendiez un peu l'oreille vers l'est en France, vous pourriez les entendre, si, si!) Donc cela me réveille et même avec les boules quiès, l'oreiller par dessus, j'entends tout. Je peste contre ces religions forcées par les hauts parleurs. Moi qui pensais en avoir fini après la Turquie, le ramadan en Iran, et les Emirats Arabes Unis, je me trompais fort, c'était du pipi de chat à coté. Cédric prend son mal en patience et moi je dors mal. En Inde, il est difficile de bien se reposer, que ce soit sous la tente, à l'hôtel, les gens ne se sentent pas du tout gêner de vous réveiller et avec insistance en plus.

    Bref, la sono retentit dans la station service pour nous dire que c'est l'heure, on ne sortira de la tente qu'à 8h00. Tout est trempé. Nous serons d'une lenteur immesurable. Et pour couronner le tout, il faut réparer un maillon de la chaine de Cédric qui a cassé. Patience et dextérité ont porté leur fruit.

    A 11h00, nous posons enfin nos pieds sur les pédales. Et devant ceux-ci se déroulent de beaux paysages le long du canal, champs de cannes à sucre, animaux, femmes gracieuses en sari portant sur leur tête du bois (le poids doit être de 20 kg au moins). Souvent nous voyons des enfants travailler pendant que d'autres sont à l'école. Ces enfants, hélas, ne sauront pas lire, écrire, compter. Ces compétences qui aident pourtant l'être humain à être indépendant, lui permettant de s'aventurer dans d'autres univers à travers la lecture, de pouvoir écrire afin de mieux organiser sa pensée,... Ces simples bases permettent dans notre monde, d'être plus libre. Bien sûr, d'autres connaissances orales ou gestuelles ne sont pas à nier non plus et ont aussi beaucoup de valeurs. Par contre, elles peuvent être vite oubliées si personne ne les transmet ou si elles ne sont pas collectées.

    Après une ville complètement désorganisée, nous ''grimpons'' pendant 15km avant de nous faire refouler par des policiers car nous n'avons pas de permis. Simplement à cet endroit, doit trôner l'un des plus gros barrages du pays. Il fallait donc prendre un laissez-passer dans la ville en bas à 15km. On abandonne l'idée de côtoyer les animaux sauvages de la réserve d'à coté pour retourner près du canal, au grand "dam" (barrage) de Cédric.

    16h00 et toujours pas de lieu pour dormir. A gauche l'eau qui tourbillonne dans son lit de béton et à droite, des villages, des cultures et un petit temple avec deux, trois maisons à la ronde. Stop. Nous demandons à un homme qui construit un canal d'irrigation pour ses champs si nous pouvons dormir sur le seul sol plat du coin, c'est à dire près du temple et du saint arbre. Pas de problème, il nous offre le thé. Puis nous montons la tente sous trente paires d'yeux, préparons à manger sous quarante et mangeons tranquillement. Cela doit être malpoli de regarder quelqu'un manger. On devrait manger tout le temps!!!

    On s'enferme vite dans la tente, sans encore avoir pu se soulager et se laver et déjà vers 19h00, ils reviennent, beaucoup d'enfants qui font du bruit, nous appellent pour que nous sortions mais nous résistons car nous voulons la paix. La tactique de Cédric de ne pas répondre est une réussite, au bout de 30 minutes le calme revient, j'attends encore 5 minutes avant de sortir faire ce que j'ai à faire. On se lavera pour la première fois dans la tente en se contorsionnant avant qu'une famille nous apporte du lait frais et des sandwichs fris délicieux.

    On s'endort sous la lumière du petit temple.''

    Samedi 29 novembre (87 km)
    une drôle de rencontre

    Cédric : ''Alice est partie dans les bois à quelques mètres et moi je prépare le petit déjeuner. Je commence à faire chauffer le lait que nous a gentiment offert le paysan la veille quand soudain, j'entends du bruit derrière la tente. Quelqu'un secoue la bâche des vélos. Je pense à Alice qui est peut-être revenue par un autre chemin et qui fait tomber la rosée matinale du plastique. Et voici que surgit à coté de moi, un bon gros mâle macaque qui s'arrête et regarde le petit déjeuner, hésite un peu à venir le prendre des mains d'un congénère plus grand et plus barbu que lui. Finalement, il s'en va d'un pas tout tranquille. Alice revient 2 minutes plus tard et me raconte une histoire similaire. Elle finissait sa toilette quand soudain un bon gros mâle macaque a surgit derrière elle, s'est arrêté un peu l'a regardé avant de continuer son bonhomme de chemin''.

    A la cime des arbres, des Roussettes chahutent, volent. Ces grosses chauves-souris frugivores sont énormes, aussi grandes que des corbeaux.
    Les enfants sont là, au rendez-vous, nous regardant manger. C'est l'heure de l'école mais nous sommes beaucoup plus intéressants que celle-ci. Ils sont emmitouflés avec bonnet et gants en laine mais n'ont pas de chaussettes. Ils ont aussi leur uniforme, chemise bleue, pull rouge, pantalon beige et leur gros cartable. Les vêtements sont plus ou moins troués et sales. Les jeunes filles n'y vont pas, elles ont déjà 14 et 15 ans et sont mariées ou restent à la maison pour aider.

    En Inde, 60 % des habitants sont lettrés. En gros 50% pour les femmes et 70% pour les hommes. Les écoles gouvernementales, c'est à dire publiques, sont loin d'avoir bonne réputation. Elles ont très peu de moyens, les enseignants ne sont pas remplacés et peu rémunérés.

    Alice : ''Un peu comme le devenir des écoles publiques françaises si il n'y a pas un mouvement de révolte urgent de la part de tout le monde et pas seulement des enseignants. Juste pour info pour ceux qui ne sont pas dans le monde de l'enseignement, en France, le gouvernement veut supprimer l'école maternelle et la remplacer par des jardins d'enfants. C'est d'une certaine façon, mépriser le travail fait par les enseignants depuis tant d'années, alors que celui-ci est fondamental pour le développement de l'enfant (prenant en compte son rythme et ses besoins).

    Le gouvernement veut faire des économies sur l'instruction des enfants français alors que l'école n'est pas faite pour être rentable financièrement. Une école ne doit pas dégager de bénéfice mais être un SERVICE PUBLIC. Le droit à l'instruction est un droit fondamental et il est juste de se mobiliser pour le garder comme la santé, l'eau, la justice, l'énergie,... Du fin fond de l'Inde, nous avons l'impression que la France régresse à toute vitesse.

    Juste pour information pour le système scolaire, les fonds financiers diminuent de plus en plus ayant pour conséquence le non remplacement des enseignants allant à la retraite, le non remplacement des enseignants étant malades faute d'un effectif suffisant de professeurs remplaçants, la cessation du RESEAU (enseignants qui aident spécifiquement un élève à un moment donné de sa scolarité), la suppression de la formation continue (stages), des classes surchargées (plus de 30 élèves avec des enfants handicapés ayant besoin d'une personne qualifiée à temps complet), la fermeture des centres de formation des maitres (IUFM), le non remboursement des frais de déplacement des enseignants pour des stages ou autre,... et beaucoup d'autres choses que j'oublie.

    Mis a part le coté financier, il y a aussi le coté moral qui est beaucoup plus important. TOUS les élèves sont FICHES informatiquement avec tous les renseignements concernant l'enfant bien-sûr (A-t-il un trouble du comportement?, Comment est-il suivi? Est-il français?...) mais aussi sur les parents (nationalité, profession, age, numéro de sécurité social, vie maritale,...). Les directeurs qui s'opposent à remplir le questionnaire se voient débiter de leur feuille de paye ou sont convoqués devant la justice! Ce fichage leur rappelle la France de Vichy. Le problème est que deviennent toutes ces données? A quoi vont-elles servir? Qui les possèdent? On n'en sait rien. On se croirait dans le roman de George Orwell, 1984, où ''Big Brother is watching you''!

    Ces renseignements informatiques ont déja servis à la police qui cherchait des enfants de parents sans papiers. A Tours pendant les grèves des fonctionnaires, les gendarmes ont fait irruption dans une école pour contrôler le fichier élèves!!! Est-ce normal?

    Dans des écoles, les policiers ou gendarmes font intrusion pour emmener les enfants et les enfermer avec leur parents dans des centres de rétention provisoire, c'est a dire une prison pour personnes n'ayant pas de papiers.

    Est-ce humain ? La France d'aujourd'hui respecte-t-elle les Droits de l'Homme et encore plus ceux des enfants?
    Bon pour revenir au récit, l'Inde n'a pas la chance d'avoir un bon système scolaire gouvernemental. Les plus riches peuvent offrir à leurs enfants une éducation dans une école privée. Je voulais juste signaler que ce schéma arrive à grands pas pour les écoles françaises.
    Ici beaucoup d'enfants travaillent pour rapporter de l'argent à leur famille. Des parents pauvres font beaucoup d'enfants seulement pour augmenter la force de travail.''

    Nous remontons sur nos montures pour aller vers Kalka. On a pris l'habitude de s'arrêter le midi dans un dhaba (restaurant sur le bord de la route). C'est souvent très très épicé. De la bouche au derrière, cela nous brule tout le tube digestif. Sur le vélo, les épices nous empêchent de donner toute l'énergie nécessaire pour bien pédaler. Ce n'est peut être pas une bonne solution de manger trop épicé quand on fait du sport!
    En route, nous achetons du pain de mie aux OGM pour le lendemain matin. Nous commençons à en avoir sérieusement marre de la malbouffe et nous rêvons de bien manger, de manger bio mais c'est carrément impossible ici. On pense aux français chanceux d'avoir le choix de l'alimentation.

    Alice : ''La route est toute défoncée, de gros trous, de la terre pire qu'une piste, j'en perds mon petit porte-monnaie ''Minie'' que j'ai depuis toute petite. J'espère qu'il fera un heureux! On s'arrête boire un remontant et l'Indien du bar nous apprend l'attentat de Bombay. Il a un petit boui-boui et vend des plantes qu'il cultive. M'apercevant que j'ai perdu mon porte-monnaie, Ce vieux Sikh me dit comme beaucoup d'autres " Keep away tension, take it easy!" Et bien cela fait son effet, et la vie n'est pas si terrible que cela si on la prend facilement sans tension!

    Pendant plus de 20km sur une route difficile, extrêmement poussiéreuse, un trafic intense, des montées et des descentes (sans frein pour Cédric!!! Vive les freins à disque irréparables sorti de l'Europe ! Conseil de voyageurs, il faut du matériel simple et solide!!!), nous arrivons à Kalka. Cédric me propose de dormir sur la pelouse-park entre la route et les habitations, bref en plein milieu où se trouve tout le monde. Non, non je n'ai pas envie d'être un animal de foire, je suis fatiguée. Une superbe pelouse dans une propriété privée nous fait de l'oeil mais il y a un standing à tenir et la réponse est négative. Ce n'est pas grave, nous continuons dans la poussière. Le trafic et la nuit arrivent rapidement. Soudain dans l'obscurité, une croix du p'tit Jésus nous fait de l'oeil. C'est une école et un couvent catholique. Nous racontons nos épopées à deux soeurs Indiennes (elles ne sont que 4 ici) et leur demandons l'hospitalité pour une nuit. Elles nous demandent d'attendre le père qui arrivera dans une heure soit vers 19h00, nous installent dans la salle de réception et nous offrent des gâteaux. Elles nous mettent dans la chapelle pour nous recueillir. Le calme nous repose de notre fatigue et du bruit extérieur. A la question, êtes vous mariés et catholiques? Effrayés d'être refoulés dans la nuit, dehors, dans cette ville horrible, nous avons répondu oui!, que Dieu nous pardonne! Mais bon, on est tous frères, humains, non?

    Le père arrive et accepte. Nous nous retrouvons dans une petite classe d'école qui accueille pourtant 60 élèves de 5 ans. Cela a l'air assez strict. Nous sommes contents d'être hébergés et loin du bruit. Réparation réussie du frein arrière de Cédric par la grâce de Dieu sûrement! Nous sommes enfermés dans l'école lorsque les chiens du curé sont lachés pour surveiller les lieux. A plusieurs reprises ils nous découvrent dans l'école et nous gueulent dessus et sont d'une férocité impressionnante. Nous espérons que la grille qui nous protège d'eux est assez solide. A 5h00 du matin, ils rentreront dans leur box.''

    Dimanche 30 novembre 2008 (67 km)
    la planète des singes

    Nous sommes levé tôt pour pouvoir pédaler le plus possible. En partant on nous propose bien sûr d'aller à la messe. Nous refusons poliment et gênés mais nous devons avancer. En passant devant l'église, nous apercevons une quantité incroyable de chaussures. Et oui l'église est un temple comme un autre et qui dit temple, dit lieu sacré ou l'on enlève ses galoches ! Sur un pont des femmes, marchent en file indienne et ont un marteau sur la tête. Une pancarte signale une réserve de singes. Nous passons dans un décor magnifique où la terre est rouge brique, des roseaux hauts de 2m, des grands arbres, des palmiers, des briques, des grandes cheminées et ... un singe ! Quelle réserve ! Et 15 km plus loin au détour d'un virage entre deux collines, les voilà les macaques !!! Plus d'une centaine de singes se trouvent au milieu de la route bondissant sur les voitures.

    Alice : '' C'est la première fois que j'en vois autant en liberté et je suis peu rassurée. Et Cédric qui se fait un malin plaisir à donner nos restes. Les singes se ruent alors sur nous. Moi, je décampe à toute berzingue laissant Cédric à son triste sort. Il l'a bien voulu, non? J'ai quelques remords à l'avoir laissé seul d'autant plus qu'il n'arrive pas. Il doit être sous une montagne de macaques qui doivent lui tirer la casquette, lunettes et tout se qui dépasse. Mais non, le voilà, il les a simplement regardé se chamailler, déçu que je me sois volatilisée aussi vite. Une fois éloignés des macaques, Nous pédalons à plusieurs reprises dans le lit de grandes rivières asséchées. Paysages désolés, à cause des barrages la plupart.''

    Un peu plus loin, un couple de journalistes nous arrêtent. Il font un petit reportage TV sur nous pour la télé locale. Nous n'aimons pas spécialement pédaler dans ce coin, surtout à cause des jeunes en moto qui roulent trop près de nous, nous parlent, essayent de nous prendre le bras parfois... Il y a aussi les bus qui roulent tous comme des tarés. Notamment un venant d'en face, en train de doubler un camion sur cette route trop petite et nous obligeant au dernier moment à nous jeter au fossé !!! Des fois, on se dit que s'il n'y avait pas de pétrole, y aurait pas tous ces dangers !!!

    Ayant eu notre lot d'émotions fortes pour aujourd'hui, nous décidons de camper non loin de la route, isolé derrière une maison abandonnée, dans un beau champ d'herbe pâturée par les buffles et les chèvres. Nous sommes bien, très bien mêmes !!! Loin des lignes hautes tensions, des antennes relais, des cheminées qui crachent de la fumée noire, de la ville, des hommes !!!! On peut souffler.


    « Inde episode 2 : Le Golden TempleInde Episode 4 : Sur la route vers Derah Dun (Suite) »

  • Commentaires

    1
    Stéphanie
    Mercredi 18 Février 2009 à 11:54
    vélo'story
    Salut les aventuriers, c'est Stéphanie du Manège à la mairie du Poinçonnet! Juste pour vous dire que Louisel, notre aventure, est née le 18 octobre telle une comète! Je voulais vous envoyer un faire-part, mais pas le tps, car la nouvelle du jour, c'est que nous avons investis ds 2 vélos et une remorque enfant!!! Bon y a plus qu'à se faire les mollets et les cuisses, car ça fait longtemps qu'on n'a pas fait du vélo!!! J'ai perdu le fil de vos péripéties, occupation intense à voir grandir un bébé... Tendres pensées du Berry, vous êtes ds mes pensées... Comme un rêve... Bizzzzzzzzzzzzzzzzz Stéphanieetsafamille
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :