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Japon Episode 1 : Notre arrivée attendue à Osaka
Du 10 au 16 septembre 2009 (52 km)
Depuis l'île de Kyushu jusqu'à Osaka le terminal du ferry, il y a une nuit de navigation entre les îles de Shikoku et Onshu.
Nos Premières visions, nos premières impressions : Tout d'abord, ça semble très montagneux. Le Japon est un ensemble d'îles, certes, mais c'est un ensemble volcanique. Deuxièmement, le littoral est très urbanisé. Le soleil couchant et l'éclairage public met en évidence les reliefs et les zones peuplées. Nous voyons très clairement que le bord de mer et toutes les zones plates sont éclairées. Par contre, dès qu'il y a de la pente, plus un seul lampadaire. Une immense forêt recouvre les flancs de montagnes jusqu'aux lignes de crêtes. Conclusion, oui le Japon est très urbanisé, mais non ce n'est pas que de la ville. Il suffira d'escalader les montagnes pour arriver rapidement dans une nature qui, vue du bateau nous semble déjà belle et sauvage.
Jeudi 10 septembre au matin, après un petit déjeuner sur le bateau en compagnie d'Etienne, un français qui vient travailler quelques mois au Japon dans des fermes Bio de Hokkaïdo, nous débarquons. Les douaniers très gentils nous redonnent nos vélos et nous prennent tout de même les empreintes digitales et la biométrie des yeux.
Cédric : ''Enfin nous sortons de la Douane. SURPRISE !!! Arisa est là avec sa maman Kimiko et une pancarte ''Bienvenue Alice''. Première grosse émotion due à la réalisation d'un rêve de jeune fille. Alice qui avait toujours rêvé de revoir son amie d'enfance dans son pays si lointain qu'il paraissait presque imaginaire. Et voilà les deux copines qui se retrouvent après plus de 16 ans de séparation.''
Premiers coups de pédales au Japon, nous suivons Arisa et Kimiko. Nous sommes au Sud de Osaka. Il y a des routes aériennes, beaucoup de voitures, des industries, des commerces. C'est pas encore le top mais déjà nous constatons une propreté flagrante par rapport à la Chine et à peu près tous les pays que nous avons traversé. Attention, cela ne veut pas dire que le Japon est champion du tri et du recyclage des déchets, loin de là. Nous découvrirons cela plus tard. En attendant, Arisa et Kimiko nous guident vers Izhumi Shi, une ville phagocytée par Osaka. Première fois depuis si longtemps, nous nous retrouvons dans un lotissement composé de maisons individuelles souvent petites et entourées de petits jardins de style plus japonais que jamais. Un pin et quelques arbustes taillés en nuages. quelques gros cailloux couverts de mousse. Tout est très ordonné, mais on distingue à l'entrée de certaines maisons et au travers de quelques fenêtres un amoncellement d'objets de surconsommation qui n'ont rien à voir avec la pureté de la pensée zen.
Après une bonne douche et notre installation chez Arisa, nous sommes invités au restaurant. En entrant dans ce dernier, nous devons poser nos chaussures. C'est étrange et pour nous en tout cas, nouveau. Mais ce n'est pas fini ! Nous sommes salués et accueillis par toute l'équipe du restaurant, des serveuses aux cuisiniers en passant par l'agent d'entretien. On nous installe à une table basse sous laquelle il y a un trou pour étendre nos jambes. Un robinet d'eau chaude sort de la table. Nous pouvons ainsi nous servir à volonté du thé vert amer. Mais le plus étrange et nouveau, c'est sans aucun doute ce tapis roulant qui passe en bout de table et qui présente sous nos yeux ébahis des assiettes de sushis et de préparations culinaires qui semblent sans limites. Après s'être rassasiés avec une bonne dizaine d'espèces différentes de poissons crus, nous partons en ballade dans Osaka. Visite du château où nous découvrons les costumes traditionnels de guerriers samouraï. Rien à voir avec les armures de nos pays occidentaux. Ici par exemple, le casque du samouraï est décoré de grandes cornes de buffles, de longs cheveux blonds et de grandes moustaches de chat. Dans le parc du château, un couple promène en laisse d'étranges bestioles, des iguanes. Bienvenu au pays de godzilla. Les japonais adorent les dinosaures, alors forcément, se promener avec de gros lézards en laisse, c'est la classe. 18h00 sonne, le parc va bientôt fermer ses portes et pour le signaler aux promeneurs, l'annonce est faite en musique. Pendant la demie heure avant la fermeture, de la musique classique invite les promeneurs à se diriger vers la sortie.
Nos premiers jours au Japon sont pleins de découvertes en tout genre. Raconter tout ce qui nous a surpris ou semblé bizarre serait très long, car la nouveauté et les différences culturelles se retrouvent non seulement dans le comportement, mais aussi dans le détail des objets de la vie quotidienne. Ainsi, notre plongeon fracassant dans la culture nipponne sera raconté progressivement au cours d'anecdotes au sein du récit.
Commençons par le commencement, notre arrivée chez Arisa. Nos vélos sont garés dans la rue. Pas besoin de cadenas. Dans à peu près tous les autres pays, l'espérance de ''non-vol'' aurait été de 3 minutes à quelques heures. Record battu largement ici, puisque nous laissons nos vélos dans la rue pendant une semaine jour et nuit. Arisa et Kimiko nous font visiter l'ancienne capitale du Japon, Nara. Des daims se promènent en liberté et harcèlent les promeneurs qui les nourrissent de biscuits spécialement achetés pour eux. De temps en temps, ces petits cervidés fouinent dans le sac des touristes qui regardent ailleurs. De vrais pickpockets ces daims ! Le temple de Nara est une gigantesque construction en bois abritant un Bouddha géant. Bâtir un monument comme cela aujourd'hui est devenu quasiment impossible car nulle part dans le monde, on ne laisse vieillir les arbres suffisamment pour devenir si grands et si gros. Dans le parc de Nara, nous prenons un plaisir immense à redécouvrir les odeurs et la fraicheur d'une forêt de climat tempéré en fin d'été. Le dernier automne que nous avons connu, c'était en France en 2007. Après cela il y a eu le voyage et la jungle indienne et népalaise en 2008. Puis les tout petits confettis de forêts tropicales du Sud-est asiatique et surtout les immenses plantations de palmiers à huile, hévéas et cannes à sucre. Après cette belle promenade, nous sommes invités au restaurant pour découvrir une spécialité japonaise : la tempura ! Installés au comptoir autour du cuisinier, les brochettes de légumes, poissons et fruits de mer préparés sous nos yeux, défilent dans nos assiettes. C'est bon ! C'est même très bon ! Et le chef est vraiment doué car il ne se contente pas de faire la cuisine. Il est avec nous comme un chef d'orchestre sauf qu'il à plusieurs orchestres à gérer en même temps. Pour être plus clair, les brochettes défilent dans un ordre chronologique bien précis comme une partition de musique. Sauf que les clients du restaurant n'arrivent pas tous en même temps. Nous en sommes déjà à la quatrième mesure, lorsque le chef doit reprendre à zéro avec d'autres clients tout en continuant sans interruption sa musique pour nous. Le repas se termine quand on ne peut plus rien avaler. L'artiste cuisinier n'avait pas encore épuisé tout son stock de saveurs. Nous repartons tout étourdis sans plus savoir si l'on vient d'un restaurant, d'un concert ou d'un spectacle de magie.
Le changement d'air, de climat, de culture, bref de tout, nous fatigue énormément. Probablement le contrecoup de plusieurs mois de stress et de chaleur tropicale, nous ne faisons que dormir. Les journées sont courtes puisque les matinées n'existent plus. Nous nous levons à midi. Kimiko veille sur nous comme une mère et nous prépare tout les jours à manger. On dort, on mange, on dort, on mange et nous reprenons bien vite du poil de la bête, des joues et du ventre, avant d'entamer notre petite escapade sur les routes montagneuses du Japon. Mais avant de partir, nous devons changer quelques pièces usées de nos vélos. les cales des chaussures, un pneu, les gaines de freins et de dérailleurs du Challenge, le dérailleur avant qui avait cassé au Vietnam et les patins de frein du Nazca, plus quelques écrous qui manquent. Nous achetons tout ce dont nous avons besoin chez un marchand de cycle super sympa et très très bien fournis qui nous vérifie le serrage des jeux de direction et de pédalier.
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