• La Turquie de la mer Noire au Kurdistan

    Enfin, voici le carnet de bord informatisé pour vous. Récit de la mer Noire jusqu'à la frontière de l'Iran.

    Mercredi 13 Août : 45 km

    Nous voici sur le bord de la mer Noire et franchement, on ne s'attendait pas à ça. Les paysages sont vraiment magnifiques. La montagne qui tombe dans la mer, c'est vraiment très beau ! mais pour ce qui est de suivre une route plate qui longe la côte, il faut oublier. Nous passons de la plage aux nuages accrochés aux sommets de plus de 900 mètres d'altitude. Les montées ne sont pas très longues (rarement plus de 5 km), mais vraiment très très raides. A la tombée du jour, à bout de force, en haut d'un col, nous décidons de nous arrêter dans un village pour demander de l'eau et un endroit plat pour poser la tente. A la première maison où nous nous arrêtons, nous sommes accueillis, invités à boire le thé, à manger, puis à dormir dans un vrai lit !!! C'est une famille de paysans producteurs de noisettes. La Turquie en est le plus gros producteur au monde. 75% des noisettes des tablettes de chocolats ou pâtes à tartiner viennent d'ici...

    Un homme de la maison nous raconte qu'il a travaillé pendant 6 ans dans la construction de la ville de Dubaï, puis, lorsque sa maison a été détruite à Karachi au Pakistan, il est revenu vivre dans son village d'origine. Nous l'avons rencontré au fin fond de la Turquie, nous avons mangé avec un de ceux qui ont été utilisés pour réaliser le plus fou mais surtout le plus absurde des rêves humains: Dubaï!!!

    Jeudi 14 août (30 km)

    Nous nous sommes levé tôt et nos hôtes en on fait autant pour nous offrir un petit déjeuner de roi. Au moment de partir, nous avons été obligé d'accepter les 2 kg de prunes et le kg de noisettes, ce qui ne nous a pas vraiment aidé à avancer dans les grosses montées du matin. Notre notion du plat est complètement altérée, il y a des côtes dans les côtes, parfois on croit que ça redescend mais ça n'en fini jamais de monter. Les pieds dans l'eau de la mer Noire, pliés en deux sur nos vélos, nous les poussons pour rejoindre le sommet. Les 3 premières côtes ont été très dures et le soleil trop chaud ! Il n'est pas encore 11h mais nous sommes déjà trempés de sueur comme jamais !!! Nous finissons par lever le pouce et c'est un Bus qui nous prendra en stop pour une vingtaine de km. Après nous être bien renseignés, ces montagnes russes continuent pendant plus de 200 km. Nous décidons de prendre un mini Bus pour nous épargné 100 km de torture. Prendre le Bus en Turquie avec les vélos et les sacoches ficelées sur le toit est une expérience assez incroyable. Le chauffeur (ou plutôt le pilote) se charge lui même de fixer les sacs sur le toit. « Turkisch problème, Turkisch problème... » répète t-il sans cesse pour nous rassurer. Quand le Bus démarre, nous avons l'impression que l'arrière frotte sur la route, des gens sont debout et nous nous arrêtons encore prendre des passagers. Le pilote appuie sur le champignon comme un fou !!! Nous sommes sur des routes de montagne, ça tourne, ça grimpe, ça descend, les vélos sont sur le toit !!! on se fait un sang d'encre.

    Finalement nous arrivons à Inebolu sans soucis, juste quelques frayeurs. Nous rencontrons Fred, un Turque d'Ankara qui voyage en sac à dos. Nous passons une agréable soirée avec lui et allons camper sur la plage, à coté de la tente d'un Imam.

    Vendredi 15 août (57 km)

    Réveillé au son du minaret en panne (à la place de l'appel à la prière, nous avons eu une espèce de grésillement très bruyant)à 5h du matin. Nous avons discuté tard la veille et la fatigue nous ralentit. Nous décollons tard de la plage et la chaleur est difficile à supporter. Alice : « Nous nous arrêtons faire quelques courses en ville et pendant que je suis dans la boutique, Cédric se fait harceler par un groupe d'enfants qui touchent à tout sur les vélos. Impossible de tout surveiller, nous partons le plus vite possible . Le soir, alors que nous pensons dormir sur le toit d'une fontaine à flanc de montagne, une famille vient faire le plein d'eau potable. La voiture est immatriculée en Allemagne mais la dame qui est dedans parle Français. Elle est originaire de Montpellier, mariée à un Allemand, 3 filles et toute la famille est Turque. Nous discutons un peu et après les présentations, ils nous invitent à dormir dans leur maison de vacances. nous avons droit à une bonne douche et à un succulent repas. Après mangé, la famille et les cousins qui étaient là nous ont invité à faire un tour dans la fête foraine. A la demande des filles, Cédric à fait un tour de bateau pirate (manège à sensation). Il est resté figé, blanc, pendant toute la durée du tour de manège. Après, il nous racontera que le système de sécurité était très peu fiable et qu'il était facile de passer par dessus la barrière. »

    Samedi 16 août (8 km)

    Il n'y a pas d'erreur dans le kilomètrage, c'est bien 8 km que nous avons parcouru ce samedi. Après s'être levés tard et avoir pris un énorme petit déjeuner Germano-Turque, nous avons remercié la famille et repris la route à 11h30.

    Alice : « La chaleur est insupportable, nous dégoulinons de sueur et nous commençons par une grosse côte. Cédric à un mal de tête qui couve depuis ce matin (probablement les conséquences du manège de la veille). Nous nous arrêtons en haut de la côte pour nous reposer dans le jardin d'une maison abandonnée, à l'ombre des pins. Cédric prend un cachet et s'endort tout de suite. Un courant ascendant très chaud nous dessèche complètement et pour complèter sa migraine il fait un genre d'insolation. Envie de vomir, chaleur, frissons, il n'est pas bien. je lui donne de l'essence de menthe sur un morceau de sucre, le rafraîchit avec de l'eau. il boit tout ce qu'il peut. Nous restons tout l'après midi assis sur une pierre et en fin de journée lorsqu'il se sent mieux nous reprenons la route jusqu'au village d'après à 3 km ».

    Nous nous installons sur la plage et tout de suite les invitations à boire le thé commencent à fuser. Nous allons chez un Franco-Turque qui nous explique autour d'un verre de calva (pendant que sa femme, plus croyante que lui, est partie à la mosquée) que selon lui, la religion musulmane interdit le cochon car cette religion vient de pays trop chauds où la viande de porc (qui contient énormément de germes), ne peut pas être conservée. Il nous explique aussi que manger du cheval est interdit car autrefois c'était le seul moyen de transport. Attention sa femme revient de la mosquée, il range vite la bouteille et les verres et nous en revenons au thé. Plus tard sur la plage, nous retrouvons une famille plus modeste avec qui nous passons un moment incroyable. Ils sont tellement gentils. Nous faisons sauter la barrière de la langue avec des mimes et des dessins et nous arrivons à communiquer jusqu'à très tard dans la nuit. Nous arrivons même à faire un peu d'astronomie. La grande ourse ou grande casserole devient, mimée en turque, la grande raquette de tennis. Et comme nous avons énormément de chance, nous avons droit ce soir à une éclipse totale de la lune.

    Dimanche 17 août (80 km)

    Pour une fois nous réussissons à partir tôt. Ce matin nous croisons beaucoup de gros chiens qui nous courent après. Le mieux est de les affronter et de descendre du vélo, sinon, on peut leur lancer des cailloux ou utiliser le bâton qui sert de béquille de vélo.

    Cédric : « Nous roulons pendant 2 heures à l'ombre des montagnes jusqu'à ce qu'une gigantesque explosion retentisse juste derrière mes oreilles ! dans un champs à 20 mètres, le cri de frayeur d'une femme. Mon vélo s'arrête, ma chambre à air arrière vient d'exploser. Un vieux monsieur nous fait signe d'entrer dans sa cour de ferme, ce n'est pas de refus car il va falloir réparer. Je change donc la chambre à air par une autre qui est poreuse à cause des bandes anti-crevaisons en kevelar (mais ceci est une autre histoire, ça suffira pour aujourd'hui). Une fois réparé nous demandons s'il est possible de se laver les mains. En passant devant l'étable, j'entends qu'on est en train de traire la vache, je mime les gestes de la traite au grand père qui me prend par le cou et rigole. Il nous emmène à une table à l'ombre de la maison, part et revient avec des plateaux garnis de confitures, de thé, de pain, de fromages ET de lait chaud fraîchement tiré du pis de la vache !!! Il appelle sa femme, la soeur de sa femme et sa mère de 82 ans qui travaille encore sur la ferme. Le monsieur nous explique qu'il est Tchetchen et que sa femme est Georgienne. Nous passons un très bon moment avec eux. On à l'impression que les gens dans les campagnes sont plus simples et plus tolérants vis à vis de nous que dans les villes. Ils accèptent volontiers que l'on ait pas les mêmes moeurs vestimentaires (surtout pour Alice). Au moment de repartir le soleil est déjà haut dans le ciel et ça y est il chauffe à fond !!! Nous roulons 15 km avant que mon pneu arrière ne se dégonfle et soit à plat. Je Redémonte la roue et découvre un trou dans la chambre en plus de la porosité. Nous nous sommes arrêté devant l'entrée d'une maison et des jeunes sont venus avec le désir de nous aider. Ils nous offrent du jus d'orange et essayent de réparer le vélo à ma place. c'est pas facile de repousser des mains de bonnes volonté mais pourtant je préfère réparer mon vélo moi même. Au moment de remettre le pneu, je découvre que la chambre à air est pincée. Trop tard, deux secondes après c'est la deuxième explosion de la journée ! Je REREdémonte la roue arrière et utilise la seule chambre à air qui nous reste, une chambre rayée sur tout le long et qu'il va falloir regonfler tous les 5 kms ».

    La journée se complique : Le soleil est brûlant et il faut sans cesse s'arrêter pomper. Epuisés nous nous rafraichissons à coté d'une mosquée pendant la prière du midi. 15 minutes plus tard, les hommes sortent et l'Imam nous invite chez lui. Nous acceptons volontiers car de toute manière rouler sous le soleil est impossible. Nous n'avons même pas digéré le repas du matin chez les paysans, que l'Imam remet la table pour nous avec sa femme, ses filles et la grand mère.

    Ils nous gavent et à chaque fois que l'on croit que c'est fini, ils nous ramènent autre chose à manger. On ne peut presque plus bouger. L'expression « avoir les dents du fond qui baignent », nous convient parfaitement.

    A 17h nous repartons et nous arrivons enfin à la tombée de la nuit à ECOTOPIA, un village autogéré par des écolos hippies tous mobilisés contre le projet de centrale nucléaire à Sinop.

    18 et 19 août

    2 jours à Sinop à Ecotopia où nous découvrons pleins de gens très sympas mobilisés contre le nucléaire Turque. La majorité des participants pour ne pas dire tous, sont venus en vélos, en Stop, en train ou en Bus. Comme le village Ecotopia est autogéré et que nous n'avons pas vraiment trouvé qu'il y avait de coordinateur, le « Morning Circle » (réunion matinale de tous les participants) est censé organiser la journée (pas toujours facile et parfois un peu long). En tout cas, les Turques locaux sont très contents de voir que des gens de tous pays se mobilisent pour les soutenir car, de ces centrales nucléaires, ils n'en veulent vraiment pas. De tous les Turques que nous avons croisé et avec qui nous avons discuté de ce projet, aucun ne veut voir de centrale dans son pays, mais il semble assez difficile pour eux de ce mobiliser car la répression est assez forte.

    Cédric : « Un matin, je pars en stop pour Sinop (25 km) afin de trouver une chambre à air. Une voiture s'arrête assez rapidement mais elle est déjà pleine à craquer avec 6 jeunes gens entassés dedans. Peu importe, ils me font monter et nous voilà 7 dans la Renault 12. 5 km avant Sinop, chose peu étonnante, la voiture tombe en panne. Je lève le pouce et la première voiture qui passe s'arrête et m'emmène chez un réparateur de cycles. Pour le retour, une camionnette s'arrête et je parcours les 5 derniers kilomètres sur le scooter d'un vacher. L'après midi nous rencontrons un turque qui s'appelle Cédric aussi (mais ça ne s'écrit pas pareil). Il nous promène sur la mer Noire avec son petit bateau et s'arrête au dessus d'une épave de navire de guerre Russe. Je fais un peu de plongée au milieu de la ferraille en espérant qu'il n'y a pas de restes de missiles nucléaires.>>

    20 août (54 km)

    Nous repartons de bonne heure avec Dimitri et Youcef vers l'Est de la Turquie. Ils roulent plus vite que nous avec leur vélos droits mais nous attendent en faisant des pauses « Ice cream ». Vers midi, nous arrivons dans la ville étape du jour. Nous pédalons tous ensembles sur la rue principale quand soudain, à 100 m devant nous, une moto déboulant d'une rue à droite percute un minibus arrivant vite d'en face et au milieu de la route. La grosse moto fait un looping et dépasse le toit du minibus ! le motard est projeté directement sur l'asphalte. Il est étalé par terre, nous croyons qu'il est mort. En arrivant à coté nous voyons qu'il bouge encore, mais pour combien de temps ? Des dizaines d'hommes viennent autour et nous devons leur faire comprendre qu'ils doivent appeler une ambulance de toute urgence car ils n'y pensent même pas.

    Nous avons les jambes coupées et nous nous arrêtons boire un coup dans le premier bistrot.

    L'après midi, nous faisons une bonne sieste à coté du port, puis nous rencontrons 2 jeunes Turques qui nous trouvent une terrasse de bar tranquille pour passer la nuit. Le bar nous donne accès aux WC et nous pouvons facilement nous doucher au dessus des toilettes Turques à l'aide d'un tuyau d'arrosage.

    21 août (13 km)

    Encore peu de km aujourd'hui. Après 2 grosses montées nous prenons un Bus et nos routes se séparent avec Youcef qui prend la route pour le Sud de la Turquie, et nous nous prenons un bus pour Erzorum où nous devons absolument retrouver Bruno, Sylvie et Benjamin pour tenter d'obtenir nos visas Iraniens. En attendant notre Bus de nuit, une navette nous emmène dans le centre de Samsun. Alice : « Cédric sort sa petite flûte Irlandaise juste en face d'un marchand de glace. Bien joué, en moins de 5 minutes on nous apporte une glace (goût chewing-gum) ». Juste avant le départ nous prenons une douche dans la Gare de Bus. Cédric : « Alice est un peu malade, elle a vomit une fois et est un peu drillouse comme on dit dans le Berry. J'espère que le voyage va bien se passer ».

    22, 23 et 24 août : ERZORUM

    Après une nuit dans le bus où nous prenons conscience du chemin que nous aurions dû effectuer à vélo, nous ne regrettons pas beaucoup le Bus car même si la route est plus plate, il y a quand même des cols à plus de 2000 mètres et surtout de dangereux tunnels, notamment un de 4 km. Au petit matin, ça y est nous sommes à Erzorum et nous retrouvons rapidement Bruno, Sylvie et Ben. Nous effectuons les démarches nécessaires à l'obtention de nos visas.

    Nous passons de bons moments entre Français. Comme nous avons négocié une chambre par cher mais sans douche et sans lavabo, nous allons nous décrasser dans un hamam traditionnel. Du coté des filles, il n'y a presque rien et tout est très vétuste. Du coté des hommes, tout est propre, grand, le service est remarquable, on se fait servir le thé, on est massé, lavé...

    Cédric : « Alice est toujours malade et voilà que ça me prend au matin de partir. Comme elle est malade depuis 4 jours, nous décidons d'aller voir un médecin à l'Hôpital où l'on veut la piquer. Mais vu l'état de saleté de l'hôpital, nous leur faisons comprendre que l'on a juste besoin de médicaments contre la diarrhée. Un médecin nous fait une ordonnance et nous trouvons la pharmacie de garde.>>

    Sur nos petits vélos nous reprenons quand même la route aujourd'hui vers l'Iran car nous n'avons vraiment plus beaucoup d'argent et nous n'avons plus de quoi payer une nuit d'hôtel. Erzorum se situe à près de 2000 mètres d'altitude et nous sommes vite essoufflés par le manque d'oxygène. Nous prévoyons de rouler tranquille. La route est plate voire descendante, c'est une vraie partie de plaisir. Dimitri est devant, il règle l'allure. Derrière lui se sont les 4 vélos couchés avec Bruno qui ferme le convoi. Le soir nous trouvons une station service pour passer la nuit. On met à notre disposition une  ancienne salle de restaurant où il y a encore de la lumière, ce qui est très appréciable car la nuit tombe de plus en plus tôt quand on s'éloigne de l'occident (à 19h il fait nuit). nous en profitons pour faire une petite révision des vélos et un petit nettoyage-graissage complet. Nous rencontrons Aboubaker, un instituteur Turque en vacances dans le coin. Il passe un bon moment à discuter avec nous et est toujours en train de nous proposer son aide. Il nous demande si nous avons faim, si nous avons soifet si nous avons besoin d'aide pour les vélos... Il nous apporte des biscuits et du café. Nous dormons tous sur le sol du restaurant et restons une curiosité pour tous les gens de passage à la station service.

    25, 26, 27 août

    3 jours sur mars. Après avoir roulé sur les bords verdoyants de la mer Noire, nous voici pédalant en pleine zone désertique. Les paysages sont magnifiques et grandioses. Tout est cahos, montagnes au sommets déchiquetés ou arrondis, il y a autant de formes et de couleurs qu'il y a de roches différentes. Parfois, la couleur rouge brique nous rappelle des images de mars. Nous pédalons sur une route longeant une rivière boueuse qui s'enfonce dans des gorges. De temps en temps, au milieu de tout ce paysage minéral, un village, des vergers et des prés verdoyants nous montrent qu'ici aussi il peut-y avoir de la vie. Mais attention, même si le climat est rude avec un hiver très froid, il est hors de question de couper le peu d'arbres. Ici on se chauffe à la bouse de vache séchée. Devant chaque maison, des stères de briques de bouses sont en train de sécher, empilées sous forme de pyramides. Le premier soir nous installons le camp à 4OO mètres de la route, près de la rivière. Nous sommes complètement fous car nous sommes entrés depuis hier dans la zones où de dangereux terroristes sévissent. mais il aurait été sûrement plus fou de continuer à rouler de nuit sur la route, en attendant le prochain village. D'ailleurs le lendemain nous avons essayé de camper chez des gens très accueillants dans un petit village, mais une fois la tente montée et la nuit bien tombée, la femme de la maison est venue très gentiment nous demander de partir 200 mètres plus loin derrière une station service. Elle redoutait les terroristes kurdes, mais nous ne savons pas vraiment si elle avait plus peur pour elle que pour nous. Finalement nous nous installons derrière la station service à coté de la mosquée. S'il fallait être discret pour ne pas être repéré c'est bien raté car pour nous faire plaisir, l'Imam de la mosquée nous a allumé vers les tentes, les spots hallogène du minaret.

    Le dernier jours vers Igdir, nous finissons la journée avec un énorme vent dans le dos qui nous pousse à 30 km/h sur du faux plat montant. c'est un vrai régal, nous nous  sentons forts. Après ce gros vent, la journée s'achève logiquement sous l'orage. A Igdir, nous essayons de retirer de l'argent car en Iran, cartes bleues et travellers- chèques ne fonctionnent pas. Tout se que nous pouvons faire, c'est échanger des euros ou des dollars. Le problème, c'est qu'aucune de nos cartes ne fonctionne. En plein Igdir, il est difficile de camper ou de trouver des âmes charitables pour nous héberger. Nous allons donc à l'hôtel et nous prenons une chambre pour 4, avec Sylvie et Benjamin.

    Jeudi 28 août

    Debout à 5 h du matin, nous prenons un bus pour retourner à Erzorum chercher nos visas. Pour une fois le chauffeur de bus est cool et ne roule pas comme un fou. c'est presque dommage car si nous arrivons trop tard, nous ne pourrons pas avoir nos visas dans la journée et nous serons obligés de rester encore une nuit à Erzorum. A peine arrivés, alors que nous roulons le plus vite possible vers le consulat Iranien, une voiture nous arrête. C'est la télé turque qui veut faire un reportage sur nous. Nous leur expliquons que l'on a pas le temps, que nous allons chercher des visas pour l'Iran. Arrivée au consulat à 11h45, nous commençons les démarches. Les fonctionnaires n'ont pas l'air pressé, nous respectons leur rythme ralenti car nous savons que si nous les poussons un peu, ils peuvent aller encore moins vite. Le policier qui surveille l'entrée du consulat rentre pour nous informer que la télévision nous a retrouvé et nous attend à l'extérieur. 12h30, nous sortons du consulat et nous nous faisons attraper par la télé. Ils nous payent le restaurant et nous questionnent sur le voyage. Le policier du consulat parlant anglais, fait l'interprète. Il ferme sa guérite et nous accompagne au resto (quelle conscience professionnelle, maintenant, on peut rentrer dans le consulat comme dans un moulin). Après le restaurant, nous devons impérativement aller dans une banque pour payer nos visas, mais nos journalistes veulent absolument des images de nous et nos vélos. S'en suit alors un reportage complètement trafiqué où tout est faut, tout est préparé d'avance. Le journaliste nous questionne toujours par l'intermédiaire de notre policier temporairement interprète. Comment trouvez vous la Turquie ? Comment trouvez vous les Turques ? Puis ils nous promènent en ville. Nous sommes à vélo et eux en voiture. Ils nous filment, nous demandent de chanter sur le vélo, de faire des signes comme quoi la Turquie est très belle, de dire bonjour aux passants. Pendant un temps, nous avons l'impression de participer à la réalisation d'un film de propagande. 14h30, nous sommes enfin dans la banque. 15h, de retour au consulat, le policier à repris son poste et nous retrouvons Dimitri qui attend son visa. Nous redonnons les formulaires, photos et justificatifs de paiement et on nous promet des visas pour 17h. Pendant ce temps, nous allons surfer dans un cyber-café. Nous avons pris rendez-vous avec les parents sur skype. Le gérant se débrouille pour nous trouver une webcam et nous autorise à installer skype en Français. 16h30, de retour au consulat, nous attendons nos visas qui arrivent    ENFIN !!!

    Nous trouvons un Bus à minuit pour retourner à Igdir et même un peu plus loin au pied du mont Ararat. Le trajet est effrayant, le pilote de bus roule comme un fou !!!! le pare brise est fissuré de partout, après chaque virage on se demande comment se fait-il que l'on soit toujours sur la route. Certaines secousses nous font carrément décoller du siège. On entend que ça vomit un peu partout dans le bus. Ca balance dur dur, et dire que les gens payent pour aller dans des manèges.

    Vendredi 29 août (10 km)

    Arrivés bien fatigués par le trajet en bus, nous trouvons un genre de camping vraiment sympa. Nous y retrouvons une famille de français qui voyage en camion. Ainsi qu'un autre français véritable nomade depuis plus de trente ans, avec ses chèvres, ses chameaux, ses poules et son camion.

    Demain nous passons la frontière avec l'Iran et en même temps ce sera le début du ramadan.

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  • Commentaires

    1
    turc
    Vendredi 31 Octobre 2008 à 13:47
    La Turquie de la mer Noire au Kurdistan
    LE kurdistan n'est ni un pays ni une région, voyageant en Turquie je vous saurais gré de faire plus attention aux termes employés
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