• Laos Episode 1 : Premiers kilomètres, toujours le long du Mékong.

    Du 28 juin au 3 juillet 2009 (139 km)

    A 150 mètres de la douane cambodgienne, une autre cabane en bois nous indique l'administration d'accueil du Laos. Dans sa guérite à peine plus grande qu'un frigo, le douanier est complètement gelé. Faut dire que la clim marche à fond. Et il n'est pas des plus sympathiques. Comme du coté cambodgien, il nous demande 1 dollar pour l'effort physique et l'encre usée pour tamponner nos passeports. Mais en plus, comme c'est dimanche et la fête de sa tante, il double les tarifs. Nous devons payer 4 dollars pour un soit disant droit de tampon qui n'est officiellement pas reconnu. Bref, 4 dollars dans la poche de l'apprenti esquimau dans sa guérite. Un minibus de touristes arrive. Ils payent chacun 2 dollars. Comme nous ne sommes pas pressés et que nous venons de faire 50 km, nous décidons de nous installer entre les deux douanes pour passer la nuit. Demain, c'est lundi et normalement, le tarif du bakshish sera repassé à la ''normale''. Nous commençons à nous installer sous les yeux éberlués du douanier et de ses collègues. Finalement, ils ne nous autorisent pas à rester ici cette nuit, ce à quoi nous leur répondons qu'il faudra traiter ce problème avec leurs collègues du Cambodge car dans cette zone, nous sommes exactement ni chez l'un, ni chez l'autre ou plutôt, les deux à la fois. Nous prenons le temps de manger notre casse-croûte et nous observons le travail des douaniers qui consiste, lorsqu'il n'y a pas de touristes, à jouer à la pétanque.

    Cédric : ''Pendant un moment, j'ai bien pensé prendre le douanier à la pétanque, en faisant le pari que si je gagne, il nous fasse passer sans payer, mais vu leur entraînement quotidien, je crois avoir bien fait de m'abstenir.''

    Finalement, devant notre détermination, l'un d'eux est venu nous voir et nous a demandé tout penaud: ''Et si vous payez 1 dollar, est-ce que vous partez maintenant ?''. Bien sûr, nous avons accepté car de toute manière, passer la nuit dans l'extrême chaleur moite de la tente sans même avoir pu nous laver ou nous rafraichir, aurait été une vraie torture. Un autre douanier est donc venu tamponner nos passeports, laissant son collègue oublier sa colère dans la bière et les boules de pétanque. Quel dur métier !

    OUUUUFFFF ! Enfin nous voici sur LA route du Laos. On dit LA route car il n'y en a pas tant que cela. Pendant presque toute notre traversée du pays, nous restons sur cette route n° 13 qui relie le Cambodge au Sud, à la Chine tout au Nord.

    Ce qui nous frappe dès les premiers kilomètres, à part le soleil, c'est le calme absolu qui règne ici. Les quelques humains qui vivent là, sont tous éparpillés dans les rizières. C'est l'époque du repiquage du riz alors tous le monde est au travail. Tout le monde sauf les buffles, qui se prélassent dans les mares boueuses au bord de la route. Les gens semblent plus tranquilles qu'au Cambodge et nous crient moins souvent dessus quand on passe. Chose très agréable aussi, quand les enfants nous saluent, ils disent « Sabaïdi » au lieu du HELLO qu'on ne supporte plus. Ca fait du bien de ne plus être considérés comme anglophones sous prétexte que l'on est étranger.

    Notre plus gros souci en entrant au Laos, c'est la monnaie. Nous n'en avons pas changé avant, hormis quelques billets récupérés des cyclocools en Malaisie. Une poignée de kips et quelques dollars ne suffisent pas pour 3 jours de vélo jusqu'à Paksé, la première ville. Bien que le site des 4000 îles sur le Mékong soit réputé pour être une place touristique incontournable, sans argent, nous ne pouvons pas nous aventurer là-bas.

    Le deuxième jour, au bout de 55 km, il ne nous reste plus d'argent et nous n'avons presque rien mangé. Nous négocions avec des habitants au bord de la route qui vendent quelques bricoles. Avec nos derniers billets, ils nous préparent une soupe de nouille chinoise. Dépités, nous restons à leur table sans être capable de décider quoi que ce soit. Il nous reste 80 km avant la ville, il fait une chaleur terrible et nous avons des restes de fatigues des 116 km de la veille. Nous pensons que jamais les gens voudrons nous nourrir et s'ils le faisaient, que mangerait-on ? Notre regard se porte sur les enfants qui chassent les grenouilles au lance-pierre, puis sur les deux petits cochons qui jouent sur la route. N'importe comment nous avons la certitude que nous ne mourrons pas ici, ce serait vraiment idiot. Et puis nous avons appris quelque chose pendant ce voyage, c'est que dans les moments un peu galère, il y a toujours un truc qui arrive, on ne sait d'où et qui nous sort de la mouise. Un genre de Dieu du voyageur, un St Christophe ou quelque chose dans le genre. Pour cette fois, nos saints sont une paire de chinois dans un pick-up. Faisant halte on ne sait pourquoi, précisément dans le bouiboui où nous sommes, les paysans leur expliquent notre situation. Ils nous proposent tout de suite de mettre les vélos dans leur véhicule car ils doivent retourner tout près de Paksé. Juste avant, ils doivent livrer quelques barils de fuel pour les tractopelles de leur entreprise chinoise qui travaille à l'enfouissement de la ligne électrique. En moins d'un quart d'heure, nous sommes dans le pick-up et 1h30 plus tard, ils nous déposent à 20 km de Paksé. Malgré la fatigue et le soleil qui tombe de l'autre coté du Mékong, nous faisons les kilomètres restants et en prime le tour de tous les hôtels pour trouver le meilleur et le moins cher.

    Alice : ''Notre séjour à Paksé se prolonge de 3 jours à cause d'un accident bête de Cédric. Il a laissé trainer l'outil multifonction sur le lit avec la lame ouverte et en montant sur le matelas, il n'a rien trouver de mieux que de s'entailler le genoux jusqu'à l'os !''

    Cédric : ''Ce que je ne ferais pas pour être au petit soin ! L'entaille est profonde mais heureusement juste à coté des ligaments et la lame est tombée sur un os donc il y a juste à ressouder les deux bords. Alice y parvient à merveille grâce aux petites bandelettes autocollantes. N'empêche que faire du vélo devient impossible car si je plie le genou, tout va s'ouvrir. Et puis avec la sueur, les bandelettes se décolleraient tout de suite. En attendant de savoir quoi faire avec mon genou, je profite de cet arrêt pour aller chez un jeune coiffeur qui refuse catégoriquement de me couper les cheveux. Lui demander de couper court, c'est comme lui demander de commettre un crime. Il me propose des coiffures de nouvelles stars thaïlandaises et je dois vraiment insister pour qu'il coupe franchement ma tignasse. Le pauvre jeune homme finit par craquer et en moins d'une minute trente seconde, il me ratiboise le ciboulot à la tondeuse. Le résultat est parfait et j'ai beau remercier le coiffeur, il n'arrive pas à s'en remettre.''

     

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