• Ma semaine avec Alice et Cédric (Article écrit par Thierry, le Papa de Cédric)

     

    Samedi 28 Avril, c'est le grand jour, le départ, ce cap si difficile à passer pour les parents que nous sommes, ce jour autant attendu que redouté où les larmes vont monter inexorablement, où l'inquiétude, l'angoisse et la fierté d'avoir des enfants aussi courageux pour faire un truc aussi difficile que de pédaler 41000 km sur notre belle planète, bref c'est un flot de sentiments contradictoires avec toutefois une très grande angoisse pour nous autres parents.
    14h30, après un dernier repas chez Annie et Patrick, les voisins et amis d'Alice et Cédric, il est temps pour nous de nous rendre sur la place de la République, face à la mairie de Châteauroux pour dire au revoir aux quelques amis et famille qui auront fait le déplacement. Grosse surprise en arrivant sur place, c'est plus d'une centaine de personnes qui sont là parmi elles des amis, la famille, les télés locales et des journalistes et quelques curieux. Il y a même des copains musiciens qui jouent des airs du Berry pour nos deux voyageurs. Les émotions sont intenses et les larmes commencent à couler.
    15h00 il est temps de partir après quelques tours de place et de rond-point pour saluer tout le monde nous prenons la direction d'Issoudun en compagnie de quelques amis cyclistes. Le temps est ensoleillé et doux sur cette courte étape d'une trentaine de kilomètres. Arrivés à Issoudun, nous sommes accueillis par Anne et Jacques où après une bonne bière dégustée à l'Atelier de la Bière nous passerons une soirée très agréable. Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner, nous sommes requinqués pour affronter la deuxième étape qui nous conduira d'Issoudun à Bourges.
    C'est sous une pluie fine et désagréable que nous pédalerons durant une cinquantaine de kilomètres pour arriver chez Alain qui nous accompagne de sa verve et de sa bonne humeur sur son beau vélo-couché vert. Alain et Françoise, sa charmante épouse, nous ont montré que dans le Cher on savait recevoir. Je ne vous dis pas le bon petit repas qu'ils nous ont concocté et les bonnes bouteilles qu'ils ont débouchées pour la circonstance, ce fut un moment vraiment agréable.
    Ce lundi 21 avril, après une dernière averse, il est plus de midi lorsque nous partons tous les quatre Alice, Cédric, Alain et moi sur nos vélos couchés en direction de Nevers. Il y a un peu de soleil et quelques averses mais nous réussissons à nous abriter et nous faisons l'étape sans trop nous mouiller. Après 70 km, nous arrivons chez Emilie et Basile qui tiennent une exploitation de produits laitiers Bio. Alain repart en train vers Bourges et nous nous sommes accueillis par ce jeune couple qui n'a pas hésité à déboucher le champagne pour fêter notre passage. Un bon repas nous a chauffé le corps et le coeur et le lendemain un copieux petit déjeuner nous a donné assez de force pour affronter les 80 km de cette étape qui s'annonce difficile. Basile, le paysan de Nevers et quand je dis paysan ce n'est pas péjoratif car on aimerait en rencontrer plus souvent des types comme lui qui ont le souci de l'équilibre de la biodiversité du milieu dans lequel ils vivent. Bref Basile nous dit qu'il a un copain paysan comme lui avec les mêmes idées que lui sur le travail du monde paysan et qui habite tout près de Château-Chinon. Au terme d'une étape longue et fatigante ponctuée par des petits problèmes mécaniques, nous sommes arrivés chez Didier, un sympathique éleveur de charolaises. Là encore l'accueil fut chaleureux et nous garderons de cette étape sur les hauteurs du Morvan un souvenir remarquable.
    Le lendemain nous partons dans un brouillard à couper au couteau en direction de Château-Chinon et Arleuf qui ponctuait une ascension de 16 km. Quand on est chargé d'une trentaine de kilos comme le sont les vélos d'Alice et Cédric, ce sont des kilomètres épuisant mais la récompense est en haut de la côte avec une descente qui, jusqu'à Autun nous aura permis de faire une étape pas si longue que cela et sous un soleil retrouvé.
    A Autun n'ayant pas de tente de camping pour dormir, mon vélo n'étant pas équipé pour transporter le matériel nécessaire au camping, nous nous mettons en quête d'un hôtel pas trop cher et nos roues nous conduisent au Grand Café en plein centre ville face à la place qui donne sur la Mairie et le théâtre. Sympathique patron ; monsieur Alain Friedrich nous permet de remiser nos vélos dans la cour intérieure de son hôtel où ils seront en sécurité, il nous indique l'adresse d'un magasin de cycle pour que nous puissions faire réparer les quelques problèmes mécaniques qui nous embêtent depuis hier. Le magasin se trouve à une centaine de mètres de l'hôtel ce sont les cycles Tacnet où nous tombons sur un type aussi compétant que sympa. Il me change la roue avant, j'ai cassé trois rayons sur une roue qui n'en avait que vingt-huit, il me la remplace par une roue de 20 pouces de BMX avec quarante-huit rayons et roulements annulaire, du solide ensuite il ressert le jeu de direction de Cédric et règle ses freins à disque puis règle le dérailleur arrière d'Alice tout cela gratuitement sauf la roue que j'ai payé évidemment. Un grand merci à lui pour sa compétence et sa gentillesse.
    Après une bonne nuit à l'hôtel « Le grand Café » nous prenions la route de Beaune, terme de mon périple en compagnie d'Alice et Cédric et ce fut une très belle étape car après Nolay nous empruntions voies vertes et vélo-routes qui jalonnent ce très beau coin de Bourgogne. Une ancienne voie ferrée réhabilitée en voie cyclable nous conduisit jusqu'à Santenay puis une vélo-route au milieu des vignes nous a conduit à Beaune en passant par des communes qui donnent l'eau à la bouche ; Meursault, Pommard et j'en passe et des meilleurs.
    Le lendemain matin après avoir pris un petit déjeuner où nous avons goûté les pains aux raisins les plus consistants que j'ai mangé de ma vie. Je dus me résoudre à vivre un moment assez difficile qui est celui de la séparation pour de longs mois avec Cédric et Alice. Ce fut donc avec le cœur gros que je pris la direction du Sud-ouest alors qu'eux continuaient vers l'Est.
    De ce séjour avec Alice et Cédric je tire plusieurs enseignements : Le premier c'est qu'ils sont suffisamment motivés et débrouillards pour aller au bout. Le deuxième est qu'il n'y a pas que des vilains qui veulent vous faire la peau, il y a aussi des gens formidables qui vous aident mais il ne faut pas tout attendre des autres, il faut aussi se bouger soi même. Le troisième enseignement c'est que le vélo–couché est un bon moyen de déplacement en plus d'être confortable, il permet d'entrer facilement en contact avec les gens.
    Donc je repars un peu rassuré mais je garde quand même en moi une certaine angoisse comme tous les parents qui aiment leur enfant et qui doivent les laisser s'envoler du nid douillet de la maison.

     

    « Au départ de chez Alain, on vérifie que tout y est !!alice »

  • Commentaires

    1
    Mardi 29 Avril 2008 à 17:28
    autunois sur la route
    salut, je suis partis d'Autun le 3 février et je suis à Jérusalem actuellement. je pense etre à istanbul mi mai, puis remonter vers la pologne pour y être début juillet, en passant par sofia, belgarde, budapest, bratislava. Est-ce qu'il y a une chance qu'on se croise ?
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