• Malaisie Episode 6 : Fin de la Malaisie, George Town, ou le début de l'alternative !

    Du 8 au 15 mai(376 km)

    A force de respirer la fumée au milieu de tous ces camions, nous avons très mal à la gorge et un drôle de goût dans la bouche. Dans le ferry qui nous emmène à George Town, sur l'ile de Penang, nous sommes les deux seules personnes se déplaçant sur des véhicules non motorisés. Autour de nous des centaines de motos prennent le bateau.

    Cédric : ''Nous sommes serrés comme des sardines, je me brûle la jambe sur un pot d'échappement.''

    Descendus, du ferry, nous filons « de suite » à l'ambassade thaïlandaise. Manque de bol, elle est fermée exceptionnellement aujourd'hui vendredi, c'est l'anniversaire du Bouddha. Revenez lundi !

    Nous avons tout le week end pour nous reposer et visiter l'île. Nous allons dans le quartier indien. L'odeur de la cuisine et des encens, les gens et le bruit, tout cela nous rappelle effectivement l'Inde, à ce détail près, c'est qu'ici, c'est beaucoup plus propre et qu'il n'y a pas de vache dans les rues. Pour nous changer les idées et nous faire plaisir, nous allons au cinéma. Au programme, un film indien excellent et très drôle. Les paysages sont magnifiques tout comme la musique et les chorégraphies. Un vrai moment de détente. Par contre pendant tout le film, de gros rats n'ont pas arrêté de courir dans les allées et sous les sièges. Impossible de mettre les pieds par terre sans que l'une de ces bestioles vienne renifler et chatouiller nos orteils. Il faut dire que sur l'île, ces rongeurs sont rois et vivent au grand jour. Ils sont sûrement beaucoup plus nombreux que les humains et donc, ils n'ont plus peur de se montrer. Nous les voyons partout tout le temps, dans les restaurants, les cuisines, au pied des poubelles, dans les caniveaux, sous les voitures, dans les pots de fleurs, sur les toits des maisons et ... dans les salles de cinéma.

    Le dimanche, en allant faire du vélo autour de l'île, nous croisons de très nombreux cyclistes. Nous parlons avec plusieurs d'entre eux et nous nous arrêtons avec un groupe attablé à la terrasse d'un café. En fait, ils nous expliquent que les cyclistes sont très nombreux par ici et que tous les dimanches, ils se regroupent et traversent le Nord de l'île jusqu'au parc naturel. Ils prennent le petit déjeuner ensembles tous les dimanches matin et ils font pression sur le gouvernement pour qu'il prenne en compte le déplacement à vélo. Cette route sur le littoral pourrait être très agréable pour les cyclistes si il y avait une vraie piste cyclable, car pour le moment la circulation est plutôt très dangereuse et dissuasive. Nous suivons le groupe qui nous invite à aller boire un jus dans la ferme des fruits, située à quelques kilomètres, au milieu de la forêt dans les hauteurs de l'île. Nous arrivons dans une ferme spécialisée dans les fruits exotiques et ô surprise, en conversion à l'agriculture biologique ! Pour ce dimanche matin, cela nous fait deux belles surprises. La ferme future Bio et les cyclistes écolos ! Il y a même un membre du groupe qui refuse de se déplacer autrement qu'à vélo. Il n'a ni voiture, ni moto. L'été prochain, un grand rassemblement organisé sur l'île devrait rassembler entre 3000 et 4000 cyclistes. Le but, continuer à faire pression en faveur du vélo comme mode de transport non polluant, conviviale et bon pour la santé.

    De retour à Georges Town, nous allons visiter le jardin botanique.
    Cédric : ''Quel potentiel ! Je me vois bien travailler là dedans. L'entretien laisse effectivement à désirer. Beaucoup d'énergie utilisée à tondre l'herbe sur de grands espaces à la manière d'un golf, alors que des arbres et des jardins japonais demanderaient de l'entretien et une rénovation sérieuse. Si je travaillais dans ce jardin, j'utiliserai des matériaux naturels pour faire les contours de certains massifs à la place des fers de béton armé utilisés actuellement. Pour moi, le travail commence à me manquer. Cela fait si longtemps que je n'ai pas eu un outil entre les mains.''

    Dans la maison du jardin botanique, nous rencontrons une femme formidable qui nous parle de la CAP (Consumers Association of Penang), l'association de consommateurs de Penang. Elle nous montre toute une série de livrets édités par l'association. Que ce soit sur les cosmétiques toxiques, l'alimentation, le vélo, les changements climatiques ... Tous ces petits guides sont clairs et assez engagés. On peut noter juste qu'il n'y a rien sur l'industrie du palmier à huile, ce qui est compréhensible puisque, si une voix s'élève contre un projet du gouvernement, ce dernier la fera taire rapidement de manière définitive. Nous avons bien compris, qu'ici en Malaisie, on ne doit surtout pas critiquer un projet du gouvernement. Même si à quelques kilomètres de la frontière thaïlandaise, en nous arrêtant boire un dernier jus de citron glacé, nous nous arrêtons dans une petite échoppe au bord de la route tenue par un vieux couple de malais. Ils sont gentils et très vite, après avoir discuté des vélos, du voyage et de la France, la conversation se tourne sur la Malaisie. Ashim le vieux musulman nous confie que d'après lui les vrais terroristes sur cette terre, ce sont les hommes politiques qui se permettent de détruire l'environnement de millions de familles qui vivaient grâce à la forêt. Ici par exemple, la route à été faite en 2001. En même temps tout à été déforesté et puis après replanté en hévéas et palmiers. Maintenant, ils vivent au bord du goudron et gagnent de quoi vivre en faisant à manger aux gens qui circulent entre la Thailande et la Malaisie.

    Derniers kilomètres avant la frontière, une publicité de monsieur Sime Darby qui fait aussi de la recherche génétique sur le maïs.

    Nous quittons la Malaisie avec la certitude de ne pas avoir fait ce détour pour rien. Nous avons vu de près la destruction de la planète et l'industrie qui en est responsable. Nous savons que des gens mauvais travaillent très dur pour le plus grand malheur de l'humanité. Mais nous avons également été témoins de la beauté de la planète; dans la mer bleue turquoise habitée par des poissons multicolores, des tortues tranquilles et des requins pacifiques; dans ce qui reste de la forêt primaire tropicale humide, avec ses espèces animales et végétales qui restent à découvrir et à aimer.


    ... et même si c'est dur, dans les prochains récits c'est promis, nous essaierons d'être plus positifs...

     

     

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