• On s'endort à Munich, on est réveillé à Vienne !


    Nous voici donc reparti, cap à l'Est !
    Pour le moment, il est assez facile de trouver un accès internet, sauf lorsque nous sommes perdus au beau milieu de la Slovaquie !
    Voici donc le bilan de nos premiers jours après ce "re"départ.

    Vendredi 27 juin.

    Nous avons repris le train pour l'Autriche afin de compenser notre retard. Tout s'est très bien passé. de Paris à Munich dans le TGV, nous avons été presque toujours les seuls dans le wagon des cyclistes. C'est la première fois que voyager en train avec les vélos fut si agréable. Arrivé à Munich, nous avons changé de train pour le trans'europe ; un train qui va de Munich à la Mer Noire en passant par Budapest, Bucarest ...

    Nous avons droit à une couchette dans un compartiment de 6 lits. Nous sommes tout en haut. Il y fait une chaleur terrible et on sent bien que ça va être difficile de dormir.

    Cédric : « je n'arrive pas à m'endormir, j'ai trop chaud, j'ai peur que les vélos tombent avec les secousses du train, il y a le voisin du dessous qui ronfle comme une batteuse et quand la clim se met en route, il fait froid ».

    Alice : « On peut pas dire que j'ai bien dormi avec la voisine du dessous qui puait du bec, c'était terrible, surtout quand la ventilation était coupée ».


    Samedi 28 juin

    Nous arrivons a Vienne à 6h du mat', il fait jour 2h plus tôt qu'en France mais tout est encore endormi. Pour la première fois, un agent des chemins de fer nous aide à décharger les vélos. On découvre la ville mais on est tous les deux hyper crevés. On décide de se reposer dans un parc très tranquille. On se fabrique un vrai lit avec 2 bancs, nos matelas et notre drap de soie. C'est plus confortable que le train couchette, on respire mieux, il y a de l'air. Nous nous endormons vraiment.

    Le midi nous avons RDV chez Alexandra Pohl, spécialiste de la filière Bio en Autriche, mais aussi en Europe. Elle nous héberge dans son appartement en plein coeur de Vienne. Nous Parlons une bonne partie de l'après midi sur les thèmes variés liés à l'environnement. Elle nous apprend par exemple qu'a Vienne, 50% des produits servis en restauration collective (écoles, hôpitaux, maisons de retraites, administration...) sont issus de l'agriculture Biologique, dont 100% du pain et des produits laitiers sont bio. En Autriche, 14% des agriculteurs cultivent en Bio sur une surface agricole utile Bio représentant 16% de la SAU totale. Les Supermarchés sont bien fournis en produits biologiques mais sur ce dernier point Alexandra nous explique que ceci est possible en Autriche car c'est un petit pays, ce modèle n'est pas transposable en France par exemple.

    Alexandra va régulièrement en France et dans le reste de l'Europe en tant qu'intervenante lors de conférences. Elle va régulièrement travailler dans des exploitations en France, d'ailleurs elle a repris des études agricoles.

    Avec le recul sur les différent systèmes d'exploitation, elle est absolument convaincue que ce n'est pas le modèle de l'agriculture industrielle qui permettra de résoudre la faim dans le monde. elle est plutôt persuadée du contraire car les OGM, les Agrocarburants et les pesticides sont les outils de l'agriculture intensive et des quelques immenses firmes qui pensent à leur puissance et n'ont rien à faire des millions de petits paysans qu'elles affament .

    Plus tard dans la soirée nous allons mesurer l'ambiance à la veille du match Allemagne Espagne. Conclusion, beaucoup de bruit, beaucoup d'alcool, c'est la grosse teuf, Il y a même une soirée spéciale dans la cathédrale qui s'est reconvertie à l'occasion en salle de concert de rock. Devant, ce sont des centaines de sifflés qui sont donnés emballés dans du plastique, avec un petit jeux de foot avec le Christ et enfin, un journal qui explique que dans le foot, c'est toujours Dieu qui est vainqueur.


    Dimanche 29 juin : 20 km

    Finale de coupe d'Europe, Espagne Vainqueur 1-0 contre l'Allemagne.

    Aujourd'hui on a profité de notre passage à Vienne pour aller voir quelques tableaux de Klimt, l'artiste adoré d'Alice. puis nous sommes allés visiter les batiments de l'architecte Hundertwasser. Des bâtiments complètement fous ! le sol n'est jamais plat, les murs pas droits, les arbres poussent à l'intérieur de la maison et sortent par les fenêtres, tout est coloré, la statue de tête de lion de style plutôt classique est posée à coté d'oeuvres plutôt arts moderne. Dans la description et quand on voit cela pour la première fois, on a l'impression de quelque chose de complètement anarchique, mais en fait tout est très bien pensé, réfléchit. Les lieux sont très agréables à vivre. En fait Hundertwasser remet beaucoup le mode de construction traditionnel en cause. Il redonne une place au végétal et propose aux habitants du 3eme étage un jardin potager avec des arbres fruitiers. De nombreux urbanistes devraient s'inspirer de ces oeuvres architecturales pour donner à leur projet un peu plus de vie.

    Le soir juste avant la finale, nous sommes à coté du RatHaus, la où est retransmis le match. On y voit beaucoup plus de forces de l'ordre que la veille. Malgré les camions et les nombreuses équipes de nettoyage, les déchets finissent par s'entasser partout.

    Les allemands qui sont bourrés et qui crient très fort avec un regard plein de haine nous font peur alors on rentre à la maison. On regarde la fin du match à la télé et on apprend que l'Espagne a gagné. Dehors, pas de bruit, pas de violences, les allemands repartent dans leur voitures, pas un coup de klaxon, rien. Ils sont tristes.

    Lundi 30 juin : 67 km

    Après un bon petit dej' á la française, on a salué Alexandra et on est parti direction Bratislava. On s'est arreté faire quelques courses dans un magasin Bio, puis on a vérifié la pression des pneus dans un magasin de cycles. Sur le chemin vers le Danube, on s'est arrété une dernière fois à la maison de Hundertwasser et nous avons rencontré 3 jeunes Belges qui sont venus vers nous direct pour discuter vélos couchés et voyage. Tous les trois ont effectué un tour de la méditerranée en vélo couché. Ca a été pour eux une sacrée aventure, c'était leur premier grand voyage et ils sont marqués à vie. On a parlé un bon moment en Anglais. Ils nous ont compté leurs mésaventures et les problèmes qu'ils ont eu sur leur vélos couchés. Nous sommes rassurés, nous pensons avoir fait le bon choix avec nos vélos.

    Sortis de Vienne, nous longeons le Danube. La voie verte qui borde le cours d'eau est pleine de nudistes qui viennent se baigner et faire bronzette. Certains se couchent même sur la route et on doit zigzaguer pour les éviter ! Après les nudistes, il y a eu la raffinerie de pétrole, puis la parc naturel national. La nous étions seuls au monde sur de longues longues longues lignes droites au milieu d'une nature sauvage et riche en fleurs, papillons, castors et etc.

    Nous roulons bien, on a le rythme mais quand le soir approche, on s'arrête dans un village et on demande de l'eau à une dame gentille. Malheureusement, il a été assez difficile de trouver un coin pour passer la nuit. On ne voulait surtout pas arriver à Bratislava mais en même temps, il était assez difficile de trouver un endroit tranquille pour monter le campement. finalement on trouve un endroit tranquille sur le bord d'un petit chemin, caché par un champ de maïs, infesté de moustiques mais il semble que personne ne passera par la cette nuit.


    mardi 1er Juillet 87 km.

    Apres une bonne nuit de sommeil, on met le cap vers Bratislava en esperant retrouver la voie le long du danube. On y est rapidement et on essaye de longer ce qui est maintenant un immense fleuve par rapport au Danube que nous avons suivi en Allemagne. Arrivés à Bratislava, on est touché par le changement radical de style. Style d'architecture, style de gens, style de route, style d'urbanisme. Bref on est en Slovaquie et franchement on a enfin vraiment l'impression d'être à l'étranger. Nous faisons des kms et des kms sans voir une maison, la digue sur laquelle nous roulons est droite à perte de vue, et nous croisons (surtout autour de Bratislava) énormément de gens en Rollers. Il semblerait qu'ici ce soit la grande mode. Pendant que nous souffrons du soleil et que nous cherchons déserpéremment un coin d'ombre, Les Slovaques eux cherchent à tout pris le maximum de soleil, couchés souvent nus sous le soleil de midi ! Soudain, UN LAC !!! vu de loin, l'endroit est paradisiaque, de l'eau turquoise, entourée d'une végétation très dense, très belle. De nombreuses personnes se baignent et ... évidemment se cuisent au soleil. Nous décidons d'aller piquer une tête, mais lorsque nous arrivons au bord de l'eau, c'est la vision d'une véritable décharge qui s'offre á nous. Bouteilles, mégots, sacs plastiques et tout le cortège de déchets que l'on peut imaginer est étalé au bord de l'eau et dans les sous-bois. On fait le tour du lac, tout est vraiment dégueulasse. Alors que nous étions près de renoncer, un petit coin à l'ombre, sans trop de déchets, avec une eau plus propre qu'ailleurs, claire et riche en poissons nous a fait craquer. On s'est baigné et se fut très agréable mais nous avons vraiment été marqué par l'irresponsabilité des gens qui se plaisent à réduire leur base de loisir en décharge, alimentée en plus par un petit marchand ambulant qui vend tout un tas de boissons fraiches et barres chocolatées avec des sur-emballages que l'on va évidemment retrouver une heure plus tard dans l'eau...

    Lorsque nous avons repris notre route, nous nous sommes retrouvés vraiment seul au monde, sans carte, sans argent slovaque, et pas de signe de vie à perte de vue. heureusement on a toujours de quoi manger pendant au moins 2 jours et dans le pire des cas nous pouvons filtrer l'eau du Danude. A 60 km au compteur, on trouve un petit village, on fait le plein d'eau dans un bar perdu et on repart.

    On cherche la route pour la Hongrie, mais il semblerait qu'il n'y ait pas ou peu d'échanges entre les 2 pays. Après avoir fait le tour du village (seul endroit ou nous pouvions espérer trouver une issue pour la Hongrie), on s'aperçoit qu'il n'y a qu'un seul accès, toutes les autres routes se finissent en cul de sac. Nous reprenons le chemin le long du Danube et nous arrivons sur un gros barrage hydroélectrique. Nous changeons de rive mais pas de cap et on roule toujours au fil de l'eau. La nuit arrive et nous impose de nous arrêter, nous sommes à proximité d'une carrière, il y a plein de moustiques voraces, des ouvriers travaillent encore sur d'énormes machines. On a beau essayer de se faire discret et s'installer un peu plus loin, il y a toujours du bruit et surtout ... les moustiques !
    C'est bizarre mais quand nous ne pressentons pas un endroit, ça fini toujours un peu comme ça : nouilles cramées, super attaques de moustiques, terrain boueux, vêtements complètement crades, des grosses machines qui tournent sans arrêt, impossible de se laver (cause moustiques), réveil en pleine nuit par des gros bruits bizarres, des gens qui crient, les démangeaisons, le froid (car si les journées sont torrides, les nuits sont fraîches et quand on préfère laisser les sacs de couchage sur les vélos ...)


    « Les premiers soucis matériels, porte-bagages à Alice 02Autriche, Slovaquie et Hongrie »

  • Commentaires

    1
    stéphaniedumanège
    Samedi 5 Juillet 2008 à 09:33
    enfin!
    Ravie que vous soyez à nouveau sur la route ... du bonheur?! Juste pour vous dire que je suis attentivement vos aventure que je rêve au travers de votre périlple. POur moi, le bébé grossit et Lino (vous avez son collier d'ambre) demandais ce que c'était ces vélos et qui c'est? Bonne aventure Stéphanie
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