• Retour Thaïlande Episode 3 : Dernière ligne droite vers le Cambodge

    Du 21 au 27 mai 2009 (358 km)

    Nous quittons Bangkok le 21 mai dans un nuage de pollution absolument dément. Coincée entre les bâtiments et sous les routes aériennes, la fumée ne peut pas s'échapper et stagne dans ce tunnel. Nous souffrons terriblement et rapidement, nous avons très mal à la gorge. La chaleur en prime, la journée se termine par un bon mal de tête. Après 104 km, nous sommes loin de la capitale thaïlandaise. Nous avons pédalé dans des zones industrielles, des zones agricoles industrielles et des résidences pour riches, ultra-sécurisées. Comment des gens peuvent-ils prendre plaisir à vivre là dedans? C'est moche, les pavillons sont tous les mêmes, collés les uns aux autres entourés de rangées de fils barbelés. Le soleil presque à l'horizon éclaire les nuages noirs. On ne sait absolument pas où dormir à l'abri. Des gens nous indiquent la direction d'un temple. Nous y allons et nous trouvons les moines en train de purifier par le feu tous leurs emballages plastiques. Un nuage de fumée toxique enveloppe le temple. Dans une longue apnée, nous faisons demi-tour. A bout de nerf, la migraine de plus en plus forte, nous demandons à une école de nous héberger pour une nuit. Le gars nous renvoie vers un hôtel de luxe situé à un grand carrefour. Nous y allons sans savoir comment nous allons pouvoir négocier une chambre à un prix raisonnable. Le tonnerre commence à gronder lorsque les deux résidus de crasse et de sueur que nous sommes, pénétrons le grand hall du ''Grand Royal Hôtel''. Le prix de la chambre est naturellement exorbitant et non négociable. A tout hasard, nous demandons s'il n'y aurait pas de simples chambres sans télé et sans air conditionné. La fille nous propose par miracle une chambre à 5 euros avec télé et ventilateur. Sans hésiter une seconde nous disons oui. Le jeune garçon d'hôtel vient nous débarrasser les vélos et s'occupe de tout. Nous voulons l'aider mais il veut absolument tout prendre en charge jusqu'à l'installation de nos bagages dans la chambre, l'allumage de la télé et du ventilateur. Dehors, les éclairs illuminent la nuit et la pluie s'abat très violemment, inondant temporairement le marché aux poissons, situé au pied de l'hôtel, sous nos fenêtres. Peut-être que quelques survivants ont pu profiter de cette occasion pour reprendre leur liberté.

    Le lendemain matin, nous profitons du buffet de l'hôtel pour prendre un énorme petit déjeuner ! Tout y passe !!! Au milieu des hommes d'affaires déjeunant en cravate costard, deux français en short et sandales s'empiffrent comme des ogres. Assiettes de riz et légumes vapeurs, salade de fruits, morceaux de pastèque, pain de mie grillé, beurre et confiture. A part la viande, nous mangeons de tout dans des proportions phénoménales. L'objectif étant de nous remplir le ventre pour la journée. Résultat, en 3 jours nous parcourons les 250 kilomètres jusqu'à la ville frontière. Le dernier jour de vélo en Thaïlande est sans aucun doute le plus beau et le plus agréable de tout notre séjour en ce pays. Nous quittons les grandes routes polluées pour des chemins de terre rouge. Le paysage devient enfin vraiment rural. Les gens sont heureux, gentils sincères. Les enfants jouent dans les ruisseaux. Nous nous arrêtons boire un verre d'eau fraîche dans un petit bistrot au bord de la route. Une femme nous emmène chez son frère, un ancien militaire reconverti en paysan pêcheur, qui vit au bord de ses deux étangs. Ils nous font déguster des noix de coco qu'ils cueillent pour nous, puis avant de repartir, ils nous offrent mangues et ananas du jardin.

    Cédric : ''Arrivés dans la ville frontière, j'ai le pied gauche qui a doublé de volume et qui est très douloureux. C'est un simple petit bouton de moustique qui à frotté en permanence sur la sandale. Le pied est infecté. Un petit message internet à notre docteur Claude qui nous répond qu'à ce stade il faut de suite commencer un traitement antibio avant que l'infection ne s'étende et se généralise. Il faut aussi se reposer et faire des pansements sur la plaie avec compresses et bétadine. J'ai beaucoup de mal à marcher et la plaie est vraiment très laide donc pour le repos, pas de problème. L'antibiotique fait vite son effet. Sans attendre la fin du traitement nous partons vers le Cambodge.''

    Pendant ce bref arrêt de trois jours dans cette petite ville, nous avons eu le temps de sympathiser avec quelques habitants. Le premier soir, nous rencontrons Julien, un baroudeur originaire de la région des chtits et qui voyage un peu partout dès qu'il a économisé assez d'argent. Il ne vit pas ici, juste de passage en allant au Cambodge. Ensuite nous avons rencontré Anne-Tiphaine qui est française et prof d'anglais dans une école de la ville. Elle avait l'air aussi contente que nous de pouvoir passer une soirée à discuter en français. Parmi nos nouveaux amis thaïlandais dans cette ville, il y a 3 commerçants. Tous les midis, nous mangeons sur le trottoir chez une dame adorable qui nous prépare un délicieux Kao-Pat sans viande. A chaque fois qu'elle nous voit elle est très heureuse et veut parler avec nous. Ensuite tous les soirs, c'est le même rituel, nous allons manger dans la rue chez des commerçants tellement contents de nous revoir chaque soir qu'ils nous offrent quelque chose en plus du Pat-Thai (nouille frites). Sans le faire exprès, nous nous asseyons toujours à la même table, situé devant un magasin où tous les soirs, un couple de lesbiennes s'enfilent une petite bière fraîche devant les conneries de la télé, de leur magasin de fringues pour bébé. Après notre assiette de pâtes, nous allons chercher sur le trottoir d'en face un roti gkoèr (crêpe à la banane). Le vieux couple cuisine avec une synchronisation parfaite. Ils ont du passer leur vie à s'entraîner. Pendant que la grand-mère gère les ingrédients et le service, le grand père prépare la plaque chauffante puis la cuisson.

    Nous sommes tristes de partir de cette petite ville qui nous a offert un court instant, le plaisir des petites habitudes et la monotonie des jours qui se suivent et se ressemblent. Cette vie de sédentaire nous a bien reposés, même si nous savons qu'elle nous aurait vite ennuyés.

    Après avoir galéré pour changer notre monnaie thaïlandaise et obtenir notre visa, en bravant toute cette faune de types qui voulaient nos dollars en échange d'un visa double du prix, enfin, ça y est : A NOUS LE CAMBODGE !!!

     

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  • Commentaires

    1
    Mihály Szekeres
    Vendredi 17 Juillet 2009 à 21:37
    Saluto
    Kara Alice, kaj Cedric! Post longa silento, mi denove gratulas al Vi okaze de sukcesa longa vojagxo. Aparte mi gratulas cxar Vi trovis esperantiston en Kambogxo. Rigardante la belegajn,ekzotikajn kaj interesajn bildojn mi ankaux travivas kvazaux mi estus kunveturanta kun Vi. Mi deziras pluan sukcesan veturadon al Vi! Amike: Mihxaelo el Hungario
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