• Vietnam Episode 2 : Une belle histoire de Français, de Vietnamiens, de vélos et d'esperanto.

    du 30 juillet au 1er aout (38 km)

    La première chose que nous faisons arrivés à Hanoï, c'est de prévenir nos amis espérantistes que nous y sommes enfin. Notre première rencontre avec eux se passe chez Thu. C'est Verda Rivero qui vient nous chercher un matin à notre hôtel. Lui est à moto et nous à vélo. Nous essayons de ne pas le perdre au milieu des tonnes de poussières et pollution générées par le trafic des milliers de motocyclistes de la capitale. La pollution et le bruit sont vraiment très très impressionnants !!! Bip bip,pouet pouet et compagnie!

    Nous sommes une petite dizaine pour cette première rencontre très conviviale. Les gens avec qui nous sommes, n'ont absolument rien à voir avec le reste des personnes que nous avons croisées. L'ambiance est au beau fixe et surtout, nos amis nous annoncent une grande nouvelle qui nous honore. La première chose qu'ils nous disent en arrivant a été : ''Finfine vi atingas nian landon. Ni atendis vin de antaûe du jarojn !'' En français, cela signifie : ''Finalement vous êtes arrivés dans notre pays. Nous vous attendions depuis deux ans!'' Comment ça ils nous attendent depuis 2ans ? Comment ont-ils su, alors que nous n'étions pas encore partis de France et que nous parlions à peine quelques mots d'esperanto ?

    En fait, on ne sait trop comment, ils ont eu l'information de notre voyage lorsque nous le préparions en 2007 et que nous avions envoyé des messages aux espérantistes de l'Europe jusqu'à l'Inde. A partir de ce message de prospection visant à avoir des informations nous permettant de préparer le voyage, les espérantistes vietnamiens sachant que nous envisagions un passage par chez eux ont commencé à nous attendre.

    Notre venue ici était donc très attendue, d'autant plus que nous sommes considérés comme les successeurs de Lucien Peraire, un autre français espérantiste qui avait voyagé en vélo dans les années 30. Célèbre voyageur espérantiste, il avait notamment bricolé son vélo pour lui permettre d'utiliser les rails du transsibérien. Ses coups de pédales l'avait conduit au Vietnam à la rencontre du mouvement espérantiste. Pour ces hommes et femmes que nous rencontrons aujourd'hui, nous sommes considérés comme les successeurs de Lucien Péraire et nous symbolisons à nouveau l'espoir de paix entre les peuples. Cette déclaration nous touche énormément et nous émeut, d'autant plus que nos premiers échanges avec les habitants de ce pays ont été plutôt violents. Rencontrer de vrais pacifistes, nous fait très chaud au coeur. Décidemment, ceux qui parlent esperanto sont toujours des gens bien. Savoir que le nombre d'espérantistes au Vietnam est important nous rassure et nous fait très plaisir.

    Quelques jours après cette première rencontre, nous nous sommes retrouvé par un après midi pluvieux dans un parc de Hanoï, sous l'arbre de Zamenhof (le créateur de la langue universelle, l'Esperanto), planté à l'occasion du deuxième congrès asiatique d'Esperanto il y a dix ans. Un jeune arbre déjà très beau et suffisamment grand pour nous offrir un bel abri contre la pluie. A cette occasion, nous sympathisons avec des jeunes filles, Yen, Phuong et Trong qui parlent très bien esperanto. Elles nous font découvrir les coins et recoins de la ville et leur culture. Elles nous aident aussi à éviter les arnaques. Lorsque nous avons besoin d'acheter quelques choses, nous demandons le prix aux commerçants, nous essayons en vain de négocier, puis discrètement nous leur demandons d'acheter pour nous. A chaque fois c'est pareil, elles nous font économiser de l'argent grâce à leur nationalité. Nous et nos têtes de blancs becs, ce sera toujours plein tarif !

    Yen nous fait visiter sa maison. C'est son père qui a dessiné les plans. En plein coeur d'Hanoï, c'est une maison traditionnelle en bois et en brique alors que toutes les constructions nouvelles sont affreuses et uniquement en béton gris. Le père de Yen, quand même quelqu'un d'écolo, refusait d'avoir la climatisation dans sa maison. Aussi fou que cela puisse paraître, malgré la chaleur tropicale, l'air de la maison est tout à fait supportable grâce à une conception des espaces intérieurs jouant avec les courants d'air. Le principe : rafraîchir au maximum pendant la nuit et limiter au maximum le réchauffement pendant la journée. En plus d'être écologique, agréable et économe la maison est magnifique ! Sans aucun doute la plus belle que nous ayons vue dans tout le Sud Est asiatique. Un phénomène incroyable par exemple, ce sont les racines aériennes d'une plante sur le toit, qui passent à travers la toiture sans l'endommager ni la rendre perméable. Les radicelles de plusieurs mètres tombent dans la chambre jusqu'au plancher. C'est un phénomène vraiment unique dans une maison ! Autre astuce toute simple et évidente pour rafraîchir la maison, des arbres et des plantes lui font de l'ombre. Cela peut paraître simple comme idée, n'empêche que dans ce pays tropical, personne n'y pense et tout le monde s'acharne à gaspiller les ressources de la planète en bâtissant des maisons en béton très mal conçues, étroites, sur plusieurs étages qu'il faudra refroidir a l'aide de climatiseurs énergivores et polluants, coûtants cher au propriétaire et à la planète.

    De retour dans notre hôtel le soir, nous faisons la rencontre d'un groupe de voyageurs à vélo, composé d'un américain, un néo-zélandais et un couple de canadiens. Tous sont très sympas et autour d'un repas nous échangeons nos expériences de voyageurs. Ils sont très surpris des mauvaises rencontres que nous avons faites dans les montagnes à l'ouest d'Hanoï car pour eux qui ont longé la côte depuis le Sud du pays, ils ont surtout rencontré des gens accueillants et pacifiques. Comme quoi...

    Nous sommes le 31 juillet 2009 et nos amis espérantistes nous proposent de faire une conférence sur le thème de notre voyage en insistant bien sur l'aspect environnement. A notre grande surprise, ils insistent pour que l'on parle de protection de la nature. Cela nous fait très plaisir et ça tombe plutôt bien car c'est quand même le thème de notre voyage. La conférence est prévue pour le 12 août. Impossible pour nous de rester 12 jours à Hanoï et comme tout le monde nous dit que visiter le Vietnam sans voir la baie d'Halong est comme visiter Paris sans voir la tour Eiffel, nous préparons donc une escapade à la découverte de cette merveille du monde.

    ... à suivre donc, le troisième épisode mémorable sur la baie d'Halong !

     

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  • Commentaires

    1
    Noé
    Samedi 23 Janvier 2010 à 12:29
    Passionnant !
    Bonjour ! Yen m'a donné l'adresse de votre blog ! Nous sommes nous aussi allés au vietnam, en octobre dernier. Mon père (j'ai 16 ans) parle assez bien espéranto, et je m'initie à cette belle langue ! Nous avons donc nous aussi rencontré la "junaj esperantistoj" de Hanoi, un moment que je n'oublierai jamais ! Mon père, tout comme vous est un fondu de vélo (couché, bien évidemment, il a le sien). Lui aussi fait partie du réseau sortir du nucléaire, et est un écolo acharné^^ ! Je lui transmets donc l'adresse de votre blog, continuez comme ça, c'est passionnant ce que vous faites !
      • creskens
        Vendredi 14 Octobre 2016 à 14:08

        Bonjour Noé

        On a eu un souci avec les commentaires durant notre périple et nous n'arrivions pas à les lire, 6 ans après je tombe dessus et j'y réponds. Et bien nous sommes bien contents que notre périple vous plaise et aimerions bien connaître le nom de votre père.

        A bientôt

        Alice

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    2
    Jeudi 24 Juin 2010 à 13:56
    Bonjour
    Bonjour à vous, je suis la petite nièce de Lucien PERAIRE et je suis touchée de savoir qu'il n'est pas oublié.Je lis actuellement son manuscrit, en français, ne parlant pas espéranto(je vais m'y mettre).Bonne continuation pour vos voyages et encore merci de nous les faire partager.
      • creskens
        Vendredi 14 Octobre 2016 à 14:01

        Bonjour Hélène,

        J'ai un peu honte mais je me suis replongée dans le blog et j'ai vu votre message. Je ne sais pas si on vous avez répondu (c'était plutôt Cédric qui s'en occupait) mais je tiens à vous dire que Lucien Péraire et loin d'être oublié chez les esperantophones. Vous devriez vous  mettre à l'esperanto vous serez attendue avec plaisir dans beaucoup d'endroits et ils seraient curieux de connaître sa vie et la votre. Bonne journée

        Alice

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