• Vietnam Episode 5 : Conférence Esperanto, fin des vacances pour Anne puis fin du Vietnam pour nous.

    Et voici la fin du voyage au Vietnam. D'un point de vue relations humaines, nous aurons eu dans ce pays des expériences très difficiles. Heureusement que les espérantistes que nous avons rencontrés ont été formidables et nous ont permis d'apprécier leur beau pays à sa juste valeur.

    Du 12 au 20 août 2009 (268km)

    Le 12 août au petit matin. Nous avons fini de préparer notre diaporama présentant la première partie de notre voyage. Nous prenons un rapide petit déjeuner sur le toit de l'hôtel puis notre ami Verda Rivero vient nous chercher pour nous guider vers la salle de conférence. A 8h45, nous sommes dans la salle qui a été décorée pour l'occasion. Un grand panneau écrit en espéranto nous souhaite la bienvenue (Bonvenon al Portreto de Planedo). Des espérantistes locaux ainsi que des membres d'associations d'amitié franco-vietnamienne viennent prendre place. 9h30, la conférence commence. Thu traduit l'espéranto en vietnamien et tout se passe bien du début à la fin. Après la présentation du diaporama, le moment des échanges a été très intéressant et nous avons été très agréablement surpris par les questions qui tournaient toujours autour de la protection de l'environnement. Nous ne pouvions pas toujours apporter de réponses précises aux questions du genre : mais alors que faire ? Car les réponses se trouvent probablement en chacun de nous. Nous sommes tous des pollueurs, c'est donc à chacun d'entre nous d'étudier la question et de changer ses comportements pour diminuer la taille de notre empreinte écologique.

    Les journalistes nous attendaient à la sortie et nous avons pu nous en donner à coeur joie pour faire passer le message. Espérons seulement que nous aurons été compris.

     

    En fin de matinée, on nous invite à une petite ballade dans Hanoï pour rejoindre un restaurant chic, fréquenté parait-il, par le roi du Cambodge. Nous pédalons dans un peloton d'espérantistes à vélo qui est lui même entouré par un groupe de motos composé de journalistes et d'espérantistes. Tout cet essaim évoluant au sein d'un flot continu et infini de motos. Vu du ciel, l'image devait valoir le coup d'oeil. Arrivés au resto au bord d'un lac, Verda Rivero nous explique qu'au fond des eaux il y a toujours la carcasse d'un avion de guerre américain qui s'est écrasé ici en plein centre ville. Le repas fut très bon, bien meilleur que ce que nous pouvons trouver dans les petits restos de rue. Deux vietnamiens francophones nous invitent au bal ce soir! Comme ça sans trop réfléchir, nous acceptons et le rendez-vous est pris pour 20h00.

    20h00 sonne et sans trop savoir où nous allons, nous suivons ces deux hommes. Nous nous retrouvons dans une grande salle de bal où ne dansent que des confirmés ! Nous restons assis à regarder le spectacle. Sur une musique plutôt de style disco les couples dansent la valse, le chacha, le tango, la salsa. C'est du grand, grand spectacle ! Et parfois nous ne pouvons nous empêcher d'éclater de rire en voyant des danseuses pencher et balancer la tête comme des marionnettes, ou bien lorsqu'un homme trop grand danse avec une femme trop petite et que l'air de rien, il la soulève tellement qu'elle n'a plus du tout les pieds par terre. Tous sans exception, on dirait de vraies caricatures. Le film ''Dirty dancing'' version danse de salon. Nos copains nous poussent sur la piste. Finalement on se laisse tenter par une danse traditionnelle du Laos. Heureusement, le ridicule ne tue pas. Vers 23h00, la danse de salon se termine et commence la techno. C'est alors que tout notre stress accumulé au Vietnam, se libère. Tous les trois avec Anne, nous sautons comme des fous, bougeant dans tous les sens et exécutant des pogos (pas vraiment une danse, le pogo consiste à se jeter l'un sur l'autre comme des bêtes), nous évacuons toute cette énergie qui commençait à nous peser. Une fois libérés, nous rejoignons nos deux compères qui visiblement ne sont pas fans de la musique électro et peut-être un peu choqués par nos façons de danser. Nous rejoignons notre chambre d'hôtel où nous passons enfin une bonne nuit.

    Le 14 juillet, Anne fait ses valises. Elle a revendu son vélo à une espérantiste. Nous embarquons son gros carton renfermant une tête de dragon et son gros sac à dos sur nos vélos, Anne transporte Hyen sur son vélo. Sur le chemin de l'aéroport, on ne parle pas beaucoup. Hyen et Fouah nous accompagnent. Pendant ce long séjour à Hanoï des liens suffisamment forts se sont tissés et bien entendu, au moment de la séparation, les larmes coulent de tous les cotés. Nous avons beaucoup aimé la visite d'Anne même si le Vietnam ne fut pas un pays facile pour nous. Elle nous aura bien fait rire! Elle n'est pas clown pour rien! On mettra plus tard ses coordonnées sur notre blog pour vous montrer ce qu'elle propose comme spectacles. Si vous voyez le spectacle sur la conférence du dragon, vous verrez la grosse tête de dragon qu'elle a rapporté du Vietnam (on précise pour les enfants, il s'agit d'un vrai dragon)!!! Pour nous, les adieux avec les espérantistes du Vietnam ont lieux le lendemain soir. Hyen et Fouah viennent nous dire au revoir. C'est toujours triste de quitter des gens avec qui nous avons passés de bons moments.

    Le 16 août, nous quittons Hanoï mais pas la pollution ni le bruit. Pour rouler, nous devons utiliser nos masques et nos lunettes tellement il y a de poussière. Le dérailleur avant du vélo d'Alice est cassé. Impossible de changer de plateau, il faudra monter sur du 40 dents. En clair, ça va être très dur dans les montées.

    En plus des masques et lunettes, nous devons pédaler avec des bouchons d'oreille car tous les véhicules qui nous doublent, klaxonnent. C'est une vraie maladie chez les vietnamiens. En plus il n'y a aucune limite dans les décibels. Les bouchons d'oreilles sont absolument indispensables si on tient à garder un minimum d'audition.

    Point de vue climatique, il fait très très chaud et moite. Pour savoir comment nous nous sentons, mettez vous à la place de deux grains de riz perdus dans une cocotte-minute sur le feu. Dans cet enfer, personne ne pédale à part quelques écoliers. Sur cette route vers la Chine, nous nous faisons doubler par d'innombrables camions bourrés de cochons entassés exactement comme des sacs de riz. Si vous parlez de bien-être animal à ces gens la, vous allez les faire beaucoup rire, c'est sûr!

    En passant à coté d'un poste de contrôle, un camion de cochons s'arrête. Un policier masqué sort sa pompe à traiter et, avec une grande lance, commence à asperger les cochons. Nous n'avons pas le temps de comprendre ce qui se passe, nous sommes au passage, aussi arrosés. Comme ça, nous ne craignons plus rien, nous avons notre dose d'antibiotique contre la grippe du cochon ! Cette route principale étant vraiment trop bruyante et dangereuse, nous décidons de bifurquer sur une petite route secondaire circulant dans les montagnes. Physiquement, c'est beaucoup plus difficile, mais en même temps, les paysages sont magnifiques et les gens plus tranquilles. Un soir, nous dormons dans un hôtel où se prépare un grand banquet de leaders communistes locaux. Ils n'ont sûrement pas l'habitude de recevoir des étrangers alors c'est la fête avec nos passeports qui passent de mains en mains. Ils sont pliés, froissés et subissent vraiment de mauvais traitements. Ils ont beau être plus nombreux et pas d'accord, nous décidons de récupérer de force nos passeports et nous leur donnons à la place des photocopies. Pour se faire pardonner de ce mauvais accueil, un camarade coco nous invite à boire de la bière. Il est en train de préparer des petits drapeaux communistes avec des baguettes en bambou. Le banquet se prépare, la salle se décore petit à petit et les bouteilles de vins et les plats de viandes commencent à se disperser sur les tables. Pendant qu'à l'extérieur, les paysans vont manger leur bol de riz quotidien, les chefs du parti dans cette petite fête privée, vont s'en mettre jusque là.

    Le lendemain, l'étape est très difficile. Le soleil est brûlant et l'ombre très rare car les forêts ont toutes été coupées. Dans une montée particulièrement difficile à 10% sur 5km, nous ne supportons plus les brûlures du soleil à tel point que nous finissons par nous cacher à l'ombre de grandes herbes du bord de la route. Recroquevillés sous cet abri rudimentaire, nous agitons notre éventail jusqu'à ce qu'un nuage nous permette de continuer sur quelques dizaines ou centaines de mètres. Puis nous nous réfugions à nouveau sous un arbuste. Malgré cette torture solaire, nous apprécions quand même ces lieux tranquilles sans circulation, sans humain ou presque et en plus même pas agressif. Quand les enfants rentrent de l'école, ils portent tous leur tabouret de classe en plastique rouge. A notre grand regret, nous n'avons pas eu l'occasion de visiter l'une de ces écoles rurales. Cela aurait sans doute été très instructif. Au vue des panneaux qui ornent parfois les écoles et les camps militaires sur la grandeur du peuple communiste et la gloire de Staline, l'éducation des enfants doit se résumer en priorité à l'apprentissage de l'obéissance et le refoulement de tout questionnement qui mettrait en doute la grandeur de la nation. Bref, ici au Vietnam on n'a pas encore sorti mémé des orties.

    Dans la petite ville frontalière, nous essayons de trouver un bureau de change, mais il n'y en a pas. Alors nous cherchons un commerçant avec qui marchander nos Dongs contre des Yuans. La première commerçante veut nous refiler des faux billets à un taux incroyable. Nous allons voir ailleurs et nous marchandons avec un vendeur de fringues ''made in China''. Il nous propose un taux intéressant. On se demande où est l'arnaque ? Mais après tout, nous sommes peut-être tombés dans une maison honnête. Il nous faudra attendre d'être en Chine pour constater que ce voyou, nous a arnaqués en nous refilant des billets de 50 centimes de Yuans au lieu de 5 Yuans, car sur le billet de 50 centimes, il est juste écrit 5. Du début à la fin, on se sera fait arnaqué au Vietnam.

    Le passage de la frontière avec la Chine se fait par contre les doigts dans le nez. Nous avions beaucoup de craintes, mais finalement grâce à nos super vélos nous avons esquivé sans le vouloir tous les contrôles. Au premier bureau, nous avons donné nos passeports à tamponner, puis nous avons avancé sans nous arrêter devant le bureau où nous devons remettre notre carte de sortie du territoire puis le bureau de contrôle des bagages et celui de la quarantaine. Aucun contrôle, les gars ont surtout regardé les vélos au lieu de vérifier nos sacoches. Et c'est comme ça que nous nous sommes soudain retrouvés face à des fonctionnaires chinois dans un immense et affreux bâtiment gris. Nous voici en Chine!

     

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  • Commentaires

    1
    Szekeres Mihály
    Vendredi 4 Décembre 2009 à 20:42
    Saluto
    Mi cxiam ekgxojas vidante esperantistojn kun Vi. Mi mendos la esperantlingvan libron pri la historio de la longa vojagxo. Mihxaelo el Hungario
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