• IRAN EPISODE 5 : LE DESERT C'EST SUPER !!!

     

    Dimanche 28 septembre (25 km)
    Cédric : « C'est reparti !!! Enfin pas tout à fait... car pendant le petit contrôle habituel des vélos avant le départ, j'ai explosé une chambre à air en la regonflant. C'est au niveau de la valve que la chambre s'est déchirée. Non seulement c'est irréparable, mais en plus nous n'avons plus de chambre de secours. Je prends donc le vélo d'Alice et part à la recherche d'un magasin de cycles. Bien avant d'en être au point de prier Dieu, je trouve une boutique avec des chambres à air de qualité et de bonne dimension. J'en achète 2 et mon vélo est rapidement sur pneus ».
    Le souci, c'est qu'il fait chaud maintenant et partir sous le soleil de midi, c'est la garantie d'être cuit à point au bout de 20 km. Nous décidons d'attendre dans le parc. Nous mangeons, faisons la sieste, puis nous prenons une douche dans les toilettes (décidément, les toilettes des pays musulmans sont très pratiques pour les voyageurs. Elles sont souvent équipées d'un petit tuyau pour se nettoyer les parties intimes.)

    Cédric : « Plusieurs personnes viennent nous déranger pendant la sieste, pour nous demander d'où nous venons, nous proposer à manger, ou comme cet homme qui m'offre un beau mouchoir en tissu (ça tombe bien, le mien est en lambeaux) ».
    A 16h, nous partons pour à peine 2 heures de vélo, la nuit tombant à 18h, nous ne pourrons guère faire plus de 20 km, le temps de sortir de la ville. C'est formidable, nous avons le vent dans le dos. Par contre il y a un trafic de fous et on ne compte plus le nombre de chauffards qui nous filment avec leur téléphones portables tout en conduisant. Peu avant 18h, nous trouvons une bonne place pour dormir. Loin de la route, au pied d'une montagne, à proximité d'un village, d'un cimetière et surtout d'une mosquée (et qui dit mosquée, dit toilettes et eau). Nous pensions être tranquilles, mais un enterrement à ramené de nombreux curieux autour des vélos. Ils nous posent les questions habituelles et nous demandent où nous allons dormir cette nuit. Quand on leur répond « Ici, au pied des montagnes », ils ont l'air affolés et refusent de laisser ''2 touristes de valeur'' dormir avec les animaux sauvages. C'est donc Mohammed qui nous invite chez lui. Il habite dans le coeur du village avec toute sa famille. Il nous met à disposition une maison toute entière inhabitée, où il y a une grande salle, de l'eau, une douche, de la lumière, bref, le luxe. Au début, c'est le défilé de tous les membres de la famille proche, les frères, les soeurs, le père la mère, le grand-père, la grand-mère. Puis tous les cousins, voisins et amis. Heureusement que la pièce est grande car nous sommes 55. Ils nous offrent des grenades, puis du riz et un plat difficile à manger, voire impossible à cause de la très forte odeur de la vieille viande de mouton.
    C'est une famille très croyante et d'une gentillesse incroyable. Ils sont gênés et s'excusent tout le temps de ne pas pouvoir nous offrir plus, alors que nous avons tout ! Ils nous ramènent un grand tapis, des coussins, des fruits et de la boisson.

    Le lendemain matin, ils se lèvent exprès pour nous voir repartir et nous souhaiter bon voyage.

     

    Lundi 29 septembre (77 km)
    On attaque la journée avec le vent de face et une pollution terrible. Sur plus de 20km, nous évoluons dans un nuage toxique qui nous pique le nez et nous irrite la gorge. S'il n'y avait pas la fraîcheur matinale, nous pourrions croire être tombé en enfer. L'horizon est bouché par la fumée gris-noire des industries sidérurgiques, des raffineries de pétrole, du trafic phénoménal de camions, il y a des arbres morts, des mares de pétrole avec des déchets d'emballages plastiques flottants, une carcasse de bovin qui se fait nettoyer par des corbeaux.
    Nous sommes heureux quand nous quittons cette zone et quand vient le désert. Pendant le plus chaud de la journée nous faisons halte dans un village, mais la sieste est en partie gâchée par la découverte d'une magnifique épingle à nourrice enfoncée dans le pneu arrière du vélo d'Alice. A 16h, nous repartons histoire d'avancer encore un peu avant la nuit. Nous installons le campement sur le sable du désert, en bordure d'un village. Les enfants viennent nous voir. Nous les entendons répéter des phrases toutes faites en anglais mais ils n'osent pas nous parler. Alors nous leur répondons et ils s'en vont en courant et criant, satisfaits de la réponse.
    Cédric : « En partant dans le village en quête d'un peu d'eau, les enfants me poussent dans la mosquée. Il y a effectivement une fontaine avec de l'eau fraîche. L'Imam, d'une trentaine d'années parle un peu anglais et me pose des questions sur le voyage. Il se fait une joie de répéter les réponses aux enfants tous très attentifs. De retour au campement, quelques uns des garçons reviennent me chercher, soi-disant que l'Imam voudrait me parler. OK j'y vais. Le problème, c'est que c'est l'heure de la ''messe'' et je ne me sens pas de rentrer en plein office. Les enfants me font patienter dans la grande cuisine de la mosquée et le culte n'en finissant pas, je leur explique qu'il fait maintenant nuit et que je ne peux pas laisser Alice toute seule. De retour à la tente, nous pouvons enfin manger. A peine commencé, nous voyons une petite lampe torche approcher. C'est l'Imam et tous les enfants qui nous apportent de la nourriture. Il nous explique qu'il m'avait fait appeler simplement pour nous proposer de manger avec eux, mais constatant que je préférais la froideur nocturne du désert, il a décidé de nous apporter le repas ''à domicile''. Nous goûtons à cette purée jaune aux ingrédients inconnus. L'aspect caoutchouteux, ce doit être le fromage fondu. Il doit y avoir des pois et aussi des patates. Le goût infâme qui rend la mixture immangeable, ce doit être encore de la viande de mouton qui a trainé au soleil. Une fois seuls, alors que je finissais de dissimuler les restes de la plâtrée dans un trou dans le sable. Le cri d'Alice faillit me faire mourir. En voulant ranger le réchaud, elle à découvert un joli scorpion à côté de la bouteille d'essence».

    Alice : « Cédric était parti avec une pauvre lampe presque éteinte dans la nuit noire pour enterrer cette mixture infâme. Heureusement sur les quatre assiettes qui nous étaient présentées, seule une, est restée avec nous! Merci mon Dieu pour ces quelques pâtes déjà prêtes qui nous ont servis de prétexte pour ne pas prendre les autres assiettes. Pourquoi mettent-ils de la viande? Cela serait si bon sans ! Bref revenons à cet enterrement dans le désert. C'est marrant car 10 minutes avant on se demandait si notre pelle pliable n'était pas de trop dans nos sacoches (elle ne nous avait pas encore servie !). Il creuse, j'arrive avec ma lampe frontale presque éteinte elle aussi. Tout devient alors sombre autour de nous. Et là, la nature me devient hostile, je regarde bien le sol où je mets mes pieds. Je retourne rapidement à la tente qui se trouve à 10 m pour vite tout ranger et me calfeutrer dans la tente à l'abri de toutes bêtes. Cédric se fiche pas mal de moi en me disant que nous aurions bien de la chance de voir un scorpion car il y en a probablement un au kilomètre carré ! Cela ne me rassure qu'un peu, surtout quand je vois avancer un drôle, noir et gros insecte (style Lucarne Cerf-volant) près de la bouteille d'essence du réchaud. Avec mes yeux de myope mal aidés par le faible éclairage, je m'approche de la bestiole à 40 cm de mon nez. Et là au lieu de garder mon calme, je panique et appelle Cédric pour lui dire que nous avons un nouvel hôte qui ne nous posera pas de questions. Je crie un peu fort, trépigne, et enfin Cédric arrive ayant accompli sa tâche. Et oui, c'est un beau scorpion, quelle chance nous avons sur un kilométre carré, il vient à nos pieds! Bien sûr Cédric ne peut s'empêcher de prendre des photos. Puis arrive une moto avec deux hommes dessus qui nous disent de partir et d'aller dormir près de la mosquée. Nous leur montrons le scorpion et l'un l'écrase directement avec son pied. Désolés les amoureux des bêtes mais là, je n'étais pas mécontente du geste. Ensuite nous avons pris nos clics et nos clacs pour décamper, moi en trépignant de plus en plus car nos lampes faiblissaient et que j'avais peur de retomber sur un scorpion, même s'ils sont peu nombreux? Heureusement un gars avaient un téléphone portable lampe torche et au bout de 10 minutes, nous nous sommes retrouvés sous les yeux des deux imams préférés du pays. Le choix est difficile entre les scorpions et eux mais bon! Nous sommes dans un magasin pour vendre des produits de l'Islam (CD de prières, livres,...) et la vitrine nous laisse apparaître comme à Amsterdam. On fait un paravent avec la bâche des vélos et tout va bien. A 4h00 du matin, on est réveillés en sursaut par la prière de la mosquée car ici tout le monde en profite et tout le monde a le droit d'être fatigué pour la bonne cause. C'est un cauchemar les yeux ouverts et cela dure au moins une heure. Le son est horrible et très fort. Même à la maison, nous n'écoutions jamais la musique si fort sauf lors de soirée. Le réveil une demi-heure (5h30) plus tard pour partir à la fraîche est difficile ».

     
    Mardi 30 septembre (57 km)
    Le décollage est difficile. Définitivement, nous devons oublier ce que signifie liberté de culte ou de non culte. Ici, la messe réveille tout le monde et est entendue par tous. Empêcher les gens de dormir, pour les obliger à participer aux cultes, c'est une bonne méthode pour les fatiguer et les empêcher de réfléchir.
    A peine sur la route qui monte qui monte qui monte, un homme en mobylette nous accoste et nous pose les mêmes questions que tout le monde. Lorsqu'il sort son téléphone, exceptionnellement, ce n'est pas pour nous photographier, mais pour appeler un frère (cousin ou ami, c'est pas clair cette histoire) qui habite Na'in, la ville où nous nous rendons. Il me passe le téléphone et tout en roulant, j'essaye de comprendre ce que l'on me dit. Tout ce que je réussis à capter, c'est que quelqu'un nous attend à Na'in pour visiter la ville et nous trouver un hébergement. Nous n'aimons pas beaucoup ce genre d'initiative. L'homme à la mobylette n'est autre qu'un rabatteur et nous ne savons pas qui nous allons trouver à Na'in.
    Après plus de 2h30 d'ascension vient le moment de la récompense : la descente de 30 kilomètres !!! Avec des pointes à 70 km/h dans l'aspiration des camions, puis une moyenne de 40 km/h jusqu'à Na'in, nous y sommes à 10h30. Mahmoud nous attend sur le bord de la route et nous demande de le suivre. C'est assez étrange comme sensation, car nous avons l'impression que tout était organisé depuis longtemps, que Mahmoud nous attendait précisément aujourd'hui. Il commence à nous promener dans la ville à vélo à la recherche d'un bon endroit pour camper. Il nous propose la Mosquée (comme de bien-entendu), mais quand il voit nos têtes, il comprend rapidement qu'il va falloir trouver autre chose. Il nous trouve donc une auberge à touristes. Le patron n'est pas là mais le réceptionniste accepte que l'on y gare les vélos le temps d'une balade en ville. Nous découvrons vite que Mahmoud est très croyant et qu'il ne servira à rien d'entamer un débat sur les religions avec lui. En début d'après midi, il nous laisse enfin seuls pour que l'on puisse manger et nous reposer. De retour à l'hôtel, nous demandons au patron s'il est possible de camper dans le jardin. Il a l'air d'accord mais téléphone à quelqu'un (peut-être pour voir s'il y a quelques chose de mieux...). Il nous donne rendez-vous à 13h30 à la réception pour rencontrer un ami. Point. Sur ce mystère, il nous ouvre une pièce où sont rangés des matelas, il nous étend une couverture, branche la clim, nous laisse les clefs et nous souhaite bon appétit et bonne sieste. A 13h30, on cogne à la porte, c'est l'homme de notre rendez-vous, un vieux guide de la région qui nous raconte de belles histoire notamment la rencontre avec sa femme. Allez, puisque c'est une belle histoire, nous allons vous la raconter en raccourci. « J'avais 10 ans, commence t'il, perché sur mon vélo, je roulais dans le village quand une jolie demoiselle me jeta un caillou afin d'attirer mon attention. J'ai ramassé le caillou que j'ai gardé précieusement dans 5 boîtes. Un jour, je lui ai offert les boîtes. Elle a ouvert la première boîte dans laquelle il n'y avait rien d'autre qu'une deuxième boîte dans laquelle il n'y avait rien d'autre qu'une troisième boîte, dans laquelle il n'y avait rien d'autre qu'une quatrième boîte dans laquelle il n'y avait rien d'autre qu'une cinquième boîte dans laquelle il n'y avait rien d'autre qu'un petit caillou. Qu'est-ce que c'est, me demanda-t-elle ? et je lui répondis simplement qu'il faut se méfier car quand on lance un caillou sur quelqu'un, il fini toujours par revenir. J'ai demandé sa main et nous nous sommes mariés ». Ce monsieur nous a semblé bien sympathique et nous a proposé une visite avec un groupe de touristes. Malheureusement nous lui avons précisé que nous avions rendez-vous avec Mahmoud. Il nous a demandé d'être vigilants car même si récemment, il a été inscrit sur le guide touristique Lonely planet, ce n'est pas un guide officiel. Il nous a demandé simplement d'être méfiants. 16h30, Mahmoud est là pour la visite. Il se fait accompagner d'un copain. Nous commençons la balade et dans une petite ruelle, nous croisons des enfants. Il prend une fillette dans ses bras, lui fait des bisous et nous dit qu'il aime beaucoup les enfants. La fillette ne semble pas l'apprécier. Il veut prendre des photos de nous avec les enfants, mais ces derniers n'en ont pas envie. Il prend notre appareil et photographie alors que les petits font la gueule. Ensuite nous passons à coté de ruines très intéressantes sur lesquelles on ne s'attarde pas pour rester longtemps sur un château d'eau dont nous connaissons déjà le fonctionnement. Nous finissons par visiter la mosquée et là il se prend le bec avec un guide turc. Nous ne savons pas trop quoi penser, nous n'avons pas bien compris ce qui s'est passé mais l'ambiance n'est pas bonne. De retour à l'hôtel, il s'en va sans dire un mot au gérant. Visiblement, ils ne s'aiment pas beaucoup. Par contre nous, avec le gérant de l'hôtel, sa femme et son fils, le courant passe très bien. Il nous semble être quelqu'un de très honnête et nous passons un bon moment à discuter. Mahmoud nous dit qu'il va revenir ce soir, mais nous ne savons pas pourquoi faire, nous lui expliquons que nous mangerons de bonne heure et que nous nous coucherons tôt et pas après 21h00. Il revient et laisse entendre qu'il va manger avec nous. Nous préparons donc à manger pour 3. Le repas presque prêt, le gérant et sa famille nous apporte du riz cuit et une soupe de légumes absolument délicieuse. Entre eux et Mahmoud, pas un mot et une ambiance électrique. Pour rompre le malaise, Mahmoud part acheter quelque chose à boire. Lorsqu'il revient avec son copain, le gérant s'en va. Drôle d'ambiance. Il nous explique que ces gens là sont jaloux de lui. Mouai... Nous ne savons pas si son copain veut manger avec nous, nous n'avons que 2 couverts, nous sommes 4, c'est le flou complet. Après le repas, il souhaite que nous l'accompagnions jusqu'à son magasin d'informatique.
    Cédric : « Alice reste auprès de la tente et moi, je file avec les deux gusses. Mahmoud a envie d'aller aux toilettes, il prend donc un taxi pour aller plus vite à son magasin. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi nous n'avons pas pris le taxi tous les trois? c'est le même prix ! En plus son compère qui me dit de marcher plus lentement! Pourquoi? Devant son magasin, Mahmoud surgit de derrière un muret et l'air de rien, ouvre sa boutique. A l'intérieur, sur les murs, un poster du président, des photos d'Imams, des cadavres de djihads, des versets du Coran... Drôle de boutique. Il allume son ordinateur et me demande s'il peut avoir les photos de la visite de mon appareil car le sien n'avait plus de batterie. Il souhaite aussi avoir une photo souvenir de nous sur nos vélos. Un peu entreprenant, il regarde mes photos et bien sûr les trouve très belles. Il décide de tout copier sur son ordinateur. Je ne suis pas d'accord et lui demande d'effacer certaines photos. Ce qu'il fait avec plaisir, sachant qu'une fois dans la corbeille de l'ordinateur, il n'aura plus qu'à restaurer les images pour pouvoir les revoir. Il me montre plein de photos d'autres touristes qui sont passés à vélo.
    Je n'aime pas du tout sa façon de critiquer mes photos où des filles sont sans voiles dans les maisons, ou bien lorsque Amad danse comme un fou dans le bus. « Ce n'est pas bien, ce n'est pas des bons musulmans sur tes photos, dit-il ». parce que lui est irréprochable ? J'en ai marre et je lui dis que je veux rentrer. Il me demande s'il peut utiliser une de mes photos pour son exposition « L'Iran vue par les touristes étrangers ». Au point où j'en suis je lui dit que oui. »

     
    Sur qui sommes nous tombés ?

    Mercredi 1er octobre (90 km)
    Aujourd'hui est un jour spécial. Le ramadan est terminé !!!! Nous allons pouvoir découvrir l'Iran sous un autre jour. La traversée du désert est une vraie partie de plaisir. Ligne droite, route plate, vent dans le dos. Seul point noir, la chaleur et le soleil brûlant qui nous oblige à nous tartiner de crème solaire. Lors d'une pause dans une station service, nous en profitons pour demander un peu d'essence pour le réchaud.
    Cédric : « Un homme qui venait pour faire le plein de son auto m'en a filé au moins 3 litres, alors que je ne pouvais en accepter que 0,75. Le reste est parti sur ma figure, mes habits et par terre. L'essence est tellement peu cher ici qu'ils se permettent de la gaspiller comme ce n'est pas permis. »
    Au moment de repartir, un 4x4 de la police s'arrête à 10 mètres de nous. Un gros policier, sans descendre de son véhicule, nous fait signe d'approcher. Ca y est, nous allons avoir une escorte jusqu'à Bandar-e Abbas. Il nous demande nos passeports, écrit nos noms, notre destination, notre n° de passeport, nos dates de visas... Il est vraiment très désagréable et nous repensons à ce que nous à dit Mahmoud hier : « je vais prévenir la police de votre passage, pour votre sécurité, c'est mieux. Et si vous voulez, vous pouvez avoir une escorte. C'est vraiment bien une escorte, surtout pour vous qui dormez dans le désert, il y a plein d'animaux sauvages ».
    Après avoir pris ses renseignements, le policier nous fait signe de déguerpir. Comme nous ne repartons pas assez vite à son goût, il revient à côté de nous et du haut de son 4x4, il nous ré-ordonne de déguerpir. Comme nous n'aimons pas ces manières et que nous sommes pacifiques, nous lui faisons comprendre que nous partirons quand nous le voudrons. Devant lui, regards croisés, nous commençons à nous étaler de la crème solaire sur le visage, telles des peintures de guerre de clowns. Cela ne l'amuse guère, il laisse tomber et s'en va sirène hurlante.
    Ce matin, il fait plus chaud que les jours précédents. A midi nous sommes cuits et nous ne pouvons plus avancer. Un genre de mosquée au dôme bleu se dresse devant nous. A l'intérieur, il y a un parc avec des jeux pour enfants, une fontaine d'eau fraiche et tout autour de la cour, des pièces où des familles préparent à manger. Ca ressemble à un caravansérail. Avec nos visages déconfits, des hommes prennent pitié et déménagent une place à l'ombre pour nous. Après avoir comblé le vide de notre estomac par les restes de nouilles de la veille, nous entamons la sieste. Comme il fait très chaud et que nous sommes assez crasseux, nous allons prendre une douche. Problème, l'eau est salée.
    Nous essayons de nous coucher tôt, mais c'est toujours difficile lorsqu'il y a des gens autour. Forcément, en tant qu'étrangers propriétaires de drôles d'engins, nous attirons l'oeil et la sympathie. Le petit vieux qui entretient les locaux a invité toute sa famille, ils sont au moins quarante.
    Cédric : « Pendant qu'Alice reprend sa fonction de maîtresse avec les nombreux enfants, je discute avec les hommes de la famille. L'un d'eux, Sahid, a été jusqu'à récemment, capitaine de bateau entre Bandar-e Abbas et Dubaï. Il nous explique qu'il n'y a aucun soucis pour nous rendre à Dubaï. Par contre, les bateaux pour l'Inde transportent uniquement de la marchandise. Selon lui il est possible de négocier directement avec le capitaine et de mettre les vélos dans des caissons ».
    Après le thé et la séance photos, nous pouvons enfin nous coucher.

     

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