• Beaucoup de texte, mais ça ne sera pas toujours comme ça rassurez vous.

    Voici donc le récit de notre passage en Hongrie.

    mercredi 02 juillet (50 km)

    Après une nuit vraiment pas terrible, on décide d'aller faire un tour dans un petit village à 7kms d'où nous avons mal dormi. Le souci c'est qu'il est plein Nord et que nous aimerions aller plein Sud. A peine arrivé dans le ce petit village de caractère soviétique, un homme se précipite sur le bord de la route pour nous photographier. Tant pis pour lui il faut qu'il « paye » sa photo. Nous lui demandons tous les renseignements pour arriver en Hongrie, par où passer, comment avoir de l'argent Hongrois etc.

    En fait, il y a un poste de frontière pas loin du tout, c'est à une vingtaine de kms. Nous y sommes vite et dans une cabane de chantier reconvertie en bureau de change, nous pouvons troquer nos Euros contre des Florints.

    Sur la route vers Gyor où nous seront hébergés chez des Esperantophones, nos yeux se régalent de tous ces détails qui font la différence avec la France. Par exemple ici, c'est le passage des camions qui taille les arbres sur le bord des routes. Ensuite, il y a ces trous sur la chaussée. plusieurs fois nous avons eu très peur de tout casser. Le désherbage chimique est également absent sur les trottoirs des villes et villages. Ce sont d'ailleurs les riverains qui entretiennent le trottoir ou l'espace vert devant chez eux. Les maisons sont souvent très bien fleuries et les potagers sont riches.

    En fin d'après midi nous arrivons dans la famille la plus esperantophone que nous ayons vu. Les enfants Sarah et Laslo et les parents, parlent exclusivement Esperanto lorsqu'ils sont à la maison. Ils parlent tous avec une telle aisance, une telle maîtrise de la langue qu'il nous est difficile de bien la comprendre.


    Jeudi 3 juillet. 20kms

    Nous profitons d'une journée pour visiter Gyor et donner enfin des nouvelles sur le blog. Il fait une chaleur à crever, on est pas habitués, ça nous assomme complètement, on marche dans la rue comme des zombies.

    En prenant un peu le frais dans une galerie marchande on achète une bonne carte de la Hongrie.

    Le soir de retour chez nos hôtes, nous faisons une petite présentation du projet portrait de planète et nous projetons les photos du début de voyage.


    Vendredi 04 juillet 73 kms

    Debout à 8h, nous petit déjeunons avec Kati (la maman) Sarah et Laslo. Le père (Stéphan) est parti emmener la voiture au garage.

    Alice a droit à 2 très beaux colliers de perles fabriqués par Kati.

    Sur la route les Hongois font bien attention aux vélos. A tel point qu'on a plus besoin de l'écarteur de danger. Dans le voyage à l'aventure comme nous faisons c'est marrant comme il y a des moments touchants et comme d'autres sont plus étranges voir désagréables. Par exemple ce matin, dans la série moment touchant et agréable, alors que nous commencions à chercher la bonne route, un vieux monsieur s'approche, nous demande où nous voulons  aller, puis nous demande de le suivre tout simplement pour nous emmener jusque sur la bonne route.

    Par contre dans la série moment bizarre, ça se passe en fin d'après midi, nous sommes à quelques kms de Tata, un mec nous rejoint à fond la caisse avec un vélo couché de chez optima. Il nous double, nous fait signe de nous arrêter et lorsqu'il comprend que nous ne sommes pas du pays, il nous fait un vieux signe de la main du style, « ben en fait nan, vous m'intéressez pas, j'ai pas envie de parler avec vous, cassez vous ».

    D'un point de vu paysage, nous avons roulé toute la journée dans une immense région que l'on peut classer de : Zone d'agriculture industrielle.

    Que l'on regarde dans toutes les directions, Il n'y a que des céréales. De temps en temps, il y a des usines de fabrication de viande de cochons ou de poulets. Il y a énormément de maïs et certaines parcelles d'essais que nous avons croisé appartenaient à la firme Pioneer (c'était écrit dessus). Connaissant le penchant de cette firme pour les OGM, il est possible que les variétés cultivées n'aient plus grand chose de traditionnelles. Avec une population non informée, l'absence de lanceurs d'alertes et des lobbies déjà bien implantés, il est possible que la Hongrie, grand pays agricole à ce que nous avons pu voir soit bientôt sinistrée par les cultures incontrôlables d'OGM.


    Samedi 05 juillet (77 kms)

    Nous avons reprit la route après une nuit au camping de TATA ou nous avons négocié comme des rois le tarif de la nuit. En fait on avait 3000 Ft, il nous en fallait 4720. Nous avons sorti notre carte d'adhérant à « Universala Esperanto Asocio » qui a été lue comme une carte d'étudiant. Nous avons donc eu droit à une belle ristourne correspondant à notre budget, avec la grande piscine en prime ! On aurait pu éviter le camping, mais il nous fallait soit faucher un bout de parcelle de maïs, soit dormir dans un jardin en ville.

    Notre chemin vers Budapest, c'est une route très éprouvante avec un relief qui nous coupe les jambes, une chaleur et un soleil qui nous brûle, mais un paysage qui nous coupe le souffle. Nous décidons de suivre au maximum le Danube. C'est vraiment très beau mais il n'y a pas beaucoup de pistes cyclables et on doit souvent rouler avec les voitures ce qui est désagréable dès qu'on arrive dans des zones un peu « jet-7 ». Comme au Sud de Munich, On constate que plus il y a de richesse, plus il y a de grosses voitures, plus il y a de bruit, plus il y a de fous qui veulent se montrer et avoir des sensations fortes sur leur gros engins, que se soit motos, autos, bateaux. Nous ressortons donc l'écarteur de danger et le sifflet.

    Beaucoup de belles maisons sont abandonnées ou à vendre et parallèlement, beaucoup de lotissements sont en construction. Il y a aussi des parcelles de jardin et verger à vendre. On s'y est d'ailleurs arrêté pour ramasser 2kg d'abricots.

    Le soir nous trouvons un bel endroit sans moustiques sur le bord du Danube. On s'y sent en sécurité mais il y a la route pas très loin avec les tarés en motos et voitures, les croisières sur le fleuve et les trains de marchandises du coté Slovaque (on peut pas tout avoir).


    Dimanche 06 juillet (65 kms)

    Nous arrivons enfin à Budapest. Les bords de route le long du Danube sont arrosés au Roundup, c'est bien sûr très beau toutes ces herbes grillées debout. Rouler avec tant de voitures est assez sportif surtout quand nous devons éviter les voitures et les gros nids de poules.

    Nous nous sommes arrêtés pour la première fois faire le plein d'essence pour notre cuisinière omnifuel. Le gars de la station a été assez troublé de voir 2 vélos s'arrêter pour faire le plein !

    Ensuite, dans un village très touristique au Nord de Budapest, nous avons rencontré une famille de Québécois bien sympathiques, qui nous ont permis de téléphoner à Lilla, notre contact Espérantophone à Budapest. Puis dans une rue très animées avec de nombreuses shops pour touristes et des musiciens sur les terrasses des cafés, nous avons été photographiés par tout une série de touristes et nous avons eu droit à notre premier véritable attroupement autour des vélos. Un monsieur a commencé à vouloir regarder de près nos vélos, puis le marchand de fruit est venu, puis des cyclistes, puis d'autres commerçants ...

    Nous nous sommes posés un bon moment au Dorothea café dans une petite rue tranquille. L'endroit est vraiment joli, les gérants sont sympas et on y a dégusté des cafés glacés, de la tarte et des limonades sur un fond musical comme on aime (du bon vieux rock).

    La mort en direct ? Nous sommes sur une piste cyclable au bord d'une avenue au Nord de Budapest. Nous nous arrêtons manger un morceau (enfin, surtout Cédric qui a un coup de fringale) et nous entendons les sirènes d'ambulances puis immédiatement un bouchon se forme. On reprend la route et on constate qu'à quelques centaines de mètres alors qu'on s'enfilait des tartines de miel, un accident s'était produit. On a pas entendu le « clash » pourtant ça a dû cogner fort. Un gros 4x4 (vous comprendrez maintenant pourquoi on en a peur) devait regarder loin devant lui grâce à sa position dominante, cependant, il n'a pas vu les voitures qui frennaient juste devant lui. Il a donc embouti la voiture break de devant qui à son tour a embouti la voiture qui la précédait. Bilan de l'accident, le 4x4 a cassé ses phares (heureusement qu'il avait un pare-buffle), la voiture break ressemble à une twingo, il n'y a plus de coffre, ses occupants sont évacués en urgence.


    Un hôte de perdu, des bons amis trouvés !

    Pendant notre traversée de Budapest pour rejoindre le 22ème arrondissement, où nous devions retrouver Lilla notre hôte, nous croisons 3 jeunes gens à bicyclette à qui nous demandons notre chemin. Ils parlent un peu l'anglais et nous proposent de nous conduire. Lorsqu'on leur explique que nous devons trouver une cabine téléphonique pour prendre rendez-vous quelque part avec Lilla, pour qu'ensuite elle nous conduise chez elle, ils trouvent à juste titre la situation un peu compliquée. Ils proposent donc de téléphoner à notre hôte qui finalement ne pouvait nous accueillir qu'à partir de 23h avec un départ le lendemain matin à 7h. Innie, l'une des trois cyclistes nous propose donc son hospitalité. Nous découvrons avec émerveillement ses colocataires qui nous offrent un repas traditionnel à base de lard, de pâtes maison, paprika, cornichons et divers épices, le tout accompagné de vin blanc italien. On discute beaucoup et la barrière de la langue ne se fait pas trop sentir. Un peu d'Anglais, un peu d'Allemand et nos oreilles qui commencent à être afutées font bien l'affaire. Après le repas Innie et son ami Buda, qui sont (on a oublié de le préciser) réalisateurs de films, entre autres, sur la biologie, nous proposent de regarder le début d'un film que finalement nous regardons jusqu'au bout. Après cette projection privée de Baraka, un film de 1992, nous sommes un peu bouleversés par tout se qui a été dit dans ce film. On a tout compris car le langage utilisé est universel, 1h30 d'images et de sons et puis nous avons l'impression que notre voyage est terminé car ce film est finalement un très beau portrait de planète.


    Lundi 07 juillet (32km)

    Tout compte fait, Innie nous accueille chez elle autant de temps que nous le souhaitons. Nous avons droit à de DELICIEUX repas !!! Elle nous conduit dans sa ville à vélo. Nous passons l'après midi dans une therme jusqu'à ce que l'orage nous oblige à rentrer.


    Mardi 08 juillet (37km)

    Eni nous propose encore des repas délicieux, puis nous partons à la découverte de Budapest. En nous rendant sur les sites touristiques nous avons constaté les dégats du tourisme de masse. Rien n'est plus important que l'argent, d'ailleurs tout est payant : monter des escaliers, regarder dans des jumelles, passer une porte, ... Les Bus qui transportent les touristes finissent par provoquer des bouchons et intoxiquent les cyclistes. Les marchands de souvenir sont aussi partout. Nous sommes avec nos vélos couchés une cible favorite pour tous ces appareils photos numériques et téléphones portables en soif d'éxotisme.

    Finalement on préfère se perdre dans des ruelles où il n'y a guère que des hongrois. C'est par exemple dans l'une de ces rues absente des guides de voyages que l'on passe un bon moment dans un genre de salon de thé juif où les pâtisseries sont « Iselik » (délicieux en hongrois.


    Mercredi 09 juillet (91 km)

    Au revoir Budapest. Grâce à nos hôtes, nous avons passé quelques jours vraiment agréables, surtout avec Eni, avec qui nous avons tissé plus de liens.

    On met le cap plein Sud. On pensait pouvoir suivre le Danube de près, mais on a droit à une route dans une majorité pas terrible. pas de piste cyclable alors nous essayons le chemin sur la digue mais c'est un peu trop rock n roll. On va finir la journée sur une route avec des camions. Pour ce soir, on fait le plein d'eau dans une station service puis on trouve un petit coin tranquille au milieu d'un village, sur le bord d'un petit chemin piéton.

    Deux enfants viennent nous voir et essayent de nous parler. C'est très difficile de communiquer avec eux. Il semblerait qu'ils aient essayé de nous dire que le camping est interdit dans le village. On a essayé de leur dire que après nous être reposé, on allait repartir.


     


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    Et voici quelques photos de l'Autriche, la Slovaquie ET la Hongrie:

    http://picasaweb.google.com/portraitdeplanete/AutricheSlovaquieEtHongrie


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  • Nous voici donc reparti, cap à l'Est !
    Pour le moment, il est assez facile de trouver un accès internet, sauf lorsque nous sommes perdus au beau milieu de la Slovaquie !
    Voici donc le bilan de nos premiers jours après ce "re"départ.

    Vendredi 27 juin.

    Nous avons repris le train pour l'Autriche afin de compenser notre retard. Tout s'est très bien passé. de Paris à Munich dans le TGV, nous avons été presque toujours les seuls dans le wagon des cyclistes. C'est la première fois que voyager en train avec les vélos fut si agréable. Arrivé à Munich, nous avons changé de train pour le trans'europe ; un train qui va de Munich à la Mer Noire en passant par Budapest, Bucarest ...

    Nous avons droit à une couchette dans un compartiment de 6 lits. Nous sommes tout en haut. Il y fait une chaleur terrible et on sent bien que ça va être difficile de dormir.

    Cédric : « je n'arrive pas à m'endormir, j'ai trop chaud, j'ai peur que les vélos tombent avec les secousses du train, il y a le voisin du dessous qui ronfle comme une batteuse et quand la clim se met en route, il fait froid ».

    Alice : « On peut pas dire que j'ai bien dormi avec la voisine du dessous qui puait du bec, c'était terrible, surtout quand la ventilation était coupée ».


    Samedi 28 juin

    Nous arrivons a Vienne à 6h du mat', il fait jour 2h plus tôt qu'en France mais tout est encore endormi. Pour la première fois, un agent des chemins de fer nous aide à décharger les vélos. On découvre la ville mais on est tous les deux hyper crevés. On décide de se reposer dans un parc très tranquille. On se fabrique un vrai lit avec 2 bancs, nos matelas et notre drap de soie. C'est plus confortable que le train couchette, on respire mieux, il y a de l'air. Nous nous endormons vraiment.

    Le midi nous avons RDV chez Alexandra Pohl, spécialiste de la filière Bio en Autriche, mais aussi en Europe. Elle nous héberge dans son appartement en plein coeur de Vienne. Nous Parlons une bonne partie de l'après midi sur les thèmes variés liés à l'environnement. Elle nous apprend par exemple qu'a Vienne, 50% des produits servis en restauration collective (écoles, hôpitaux, maisons de retraites, administration...) sont issus de l'agriculture Biologique, dont 100% du pain et des produits laitiers sont bio. En Autriche, 14% des agriculteurs cultivent en Bio sur une surface agricole utile Bio représentant 16% de la SAU totale. Les Supermarchés sont bien fournis en produits biologiques mais sur ce dernier point Alexandra nous explique que ceci est possible en Autriche car c'est un petit pays, ce modèle n'est pas transposable en France par exemple.

    Alexandra va régulièrement en France et dans le reste de l'Europe en tant qu'intervenante lors de conférences. Elle va régulièrement travailler dans des exploitations en France, d'ailleurs elle a repris des études agricoles.

    Avec le recul sur les différent systèmes d'exploitation, elle est absolument convaincue que ce n'est pas le modèle de l'agriculture industrielle qui permettra de résoudre la faim dans le monde. elle est plutôt persuadée du contraire car les OGM, les Agrocarburants et les pesticides sont les outils de l'agriculture intensive et des quelques immenses firmes qui pensent à leur puissance et n'ont rien à faire des millions de petits paysans qu'elles affament .

    Plus tard dans la soirée nous allons mesurer l'ambiance à la veille du match Allemagne Espagne. Conclusion, beaucoup de bruit, beaucoup d'alcool, c'est la grosse teuf, Il y a même une soirée spéciale dans la cathédrale qui s'est reconvertie à l'occasion en salle de concert de rock. Devant, ce sont des centaines de sifflés qui sont donnés emballés dans du plastique, avec un petit jeux de foot avec le Christ et enfin, un journal qui explique que dans le foot, c'est toujours Dieu qui est vainqueur.


    Dimanche 29 juin : 20 km

    Finale de coupe d'Europe, Espagne Vainqueur 1-0 contre l'Allemagne.

    Aujourd'hui on a profité de notre passage à Vienne pour aller voir quelques tableaux de Klimt, l'artiste adoré d'Alice. puis nous sommes allés visiter les batiments de l'architecte Hundertwasser. Des bâtiments complètement fous ! le sol n'est jamais plat, les murs pas droits, les arbres poussent à l'intérieur de la maison et sortent par les fenêtres, tout est coloré, la statue de tête de lion de style plutôt classique est posée à coté d'oeuvres plutôt arts moderne. Dans la description et quand on voit cela pour la première fois, on a l'impression de quelque chose de complètement anarchique, mais en fait tout est très bien pensé, réfléchit. Les lieux sont très agréables à vivre. En fait Hundertwasser remet beaucoup le mode de construction traditionnel en cause. Il redonne une place au végétal et propose aux habitants du 3eme étage un jardin potager avec des arbres fruitiers. De nombreux urbanistes devraient s'inspirer de ces oeuvres architecturales pour donner à leur projet un peu plus de vie.

    Le soir juste avant la finale, nous sommes à coté du RatHaus, la où est retransmis le match. On y voit beaucoup plus de forces de l'ordre que la veille. Malgré les camions et les nombreuses équipes de nettoyage, les déchets finissent par s'entasser partout.

    Les allemands qui sont bourrés et qui crient très fort avec un regard plein de haine nous font peur alors on rentre à la maison. On regarde la fin du match à la télé et on apprend que l'Espagne a gagné. Dehors, pas de bruit, pas de violences, les allemands repartent dans leur voitures, pas un coup de klaxon, rien. Ils sont tristes.

    Lundi 30 juin : 67 km

    Après un bon petit dej' á la française, on a salué Alexandra et on est parti direction Bratislava. On s'est arreté faire quelques courses dans un magasin Bio, puis on a vérifié la pression des pneus dans un magasin de cycles. Sur le chemin vers le Danube, on s'est arrété une dernière fois à la maison de Hundertwasser et nous avons rencontré 3 jeunes Belges qui sont venus vers nous direct pour discuter vélos couchés et voyage. Tous les trois ont effectué un tour de la méditerranée en vélo couché. Ca a été pour eux une sacrée aventure, c'était leur premier grand voyage et ils sont marqués à vie. On a parlé un bon moment en Anglais. Ils nous ont compté leurs mésaventures et les problèmes qu'ils ont eu sur leur vélos couchés. Nous sommes rassurés, nous pensons avoir fait le bon choix avec nos vélos.

    Sortis de Vienne, nous longeons le Danube. La voie verte qui borde le cours d'eau est pleine de nudistes qui viennent se baigner et faire bronzette. Certains se couchent même sur la route et on doit zigzaguer pour les éviter ! Après les nudistes, il y a eu la raffinerie de pétrole, puis la parc naturel national. La nous étions seuls au monde sur de longues longues longues lignes droites au milieu d'une nature sauvage et riche en fleurs, papillons, castors et etc.

    Nous roulons bien, on a le rythme mais quand le soir approche, on s'arrête dans un village et on demande de l'eau à une dame gentille. Malheureusement, il a été assez difficile de trouver un coin pour passer la nuit. On ne voulait surtout pas arriver à Bratislava mais en même temps, il était assez difficile de trouver un endroit tranquille pour monter le campement. finalement on trouve un endroit tranquille sur le bord d'un petit chemin, caché par un champ de maïs, infesté de moustiques mais il semble que personne ne passera par la cette nuit.


    mardi 1er Juillet 87 km.

    Apres une bonne nuit de sommeil, on met le cap vers Bratislava en esperant retrouver la voie le long du danube. On y est rapidement et on essaye de longer ce qui est maintenant un immense fleuve par rapport au Danube que nous avons suivi en Allemagne. Arrivés à Bratislava, on est touché par le changement radical de style. Style d'architecture, style de gens, style de route, style d'urbanisme. Bref on est en Slovaquie et franchement on a enfin vraiment l'impression d'être à l'étranger. Nous faisons des kms et des kms sans voir une maison, la digue sur laquelle nous roulons est droite à perte de vue, et nous croisons (surtout autour de Bratislava) énormément de gens en Rollers. Il semblerait qu'ici ce soit la grande mode. Pendant que nous souffrons du soleil et que nous cherchons déserpéremment un coin d'ombre, Les Slovaques eux cherchent à tout pris le maximum de soleil, couchés souvent nus sous le soleil de midi ! Soudain, UN LAC !!! vu de loin, l'endroit est paradisiaque, de l'eau turquoise, entourée d'une végétation très dense, très belle. De nombreuses personnes se baignent et ... évidemment se cuisent au soleil. Nous décidons d'aller piquer une tête, mais lorsque nous arrivons au bord de l'eau, c'est la vision d'une véritable décharge qui s'offre á nous. Bouteilles, mégots, sacs plastiques et tout le cortège de déchets que l'on peut imaginer est étalé au bord de l'eau et dans les sous-bois. On fait le tour du lac, tout est vraiment dégueulasse. Alors que nous étions près de renoncer, un petit coin à l'ombre, sans trop de déchets, avec une eau plus propre qu'ailleurs, claire et riche en poissons nous a fait craquer. On s'est baigné et se fut très agréable mais nous avons vraiment été marqué par l'irresponsabilité des gens qui se plaisent à réduire leur base de loisir en décharge, alimentée en plus par un petit marchand ambulant qui vend tout un tas de boissons fraiches et barres chocolatées avec des sur-emballages que l'on va évidemment retrouver une heure plus tard dans l'eau...

    Lorsque nous avons repris notre route, nous nous sommes retrouvés vraiment seul au monde, sans carte, sans argent slovaque, et pas de signe de vie à perte de vue. heureusement on a toujours de quoi manger pendant au moins 2 jours et dans le pire des cas nous pouvons filtrer l'eau du Danude. A 60 km au compteur, on trouve un petit village, on fait le plein d'eau dans un bar perdu et on repart.

    On cherche la route pour la Hongrie, mais il semblerait qu'il n'y ait pas ou peu d'échanges entre les 2 pays. Après avoir fait le tour du village (seul endroit ou nous pouvions espérer trouver une issue pour la Hongrie), on s'aperçoit qu'il n'y a qu'un seul accès, toutes les autres routes se finissent en cul de sac. Nous reprenons le chemin le long du Danube et nous arrivons sur un gros barrage hydroélectrique. Nous changeons de rive mais pas de cap et on roule toujours au fil de l'eau. La nuit arrive et nous impose de nous arrêter, nous sommes à proximité d'une carrière, il y a plein de moustiques voraces, des ouvriers travaillent encore sur d'énormes machines. On a beau essayer de se faire discret et s'installer un peu plus loin, il y a toujours du bruit et surtout ... les moustiques !
    C'est bizarre mais quand nous ne pressentons pas un endroit, ça fini toujours un peu comme ça : nouilles cramées, super attaques de moustiques, terrain boueux, vêtements complètement crades, des grosses machines qui tournent sans arrêt, impossible de se laver (cause moustiques), réveil en pleine nuit par des gros bruits bizarres, des gens qui crient, les démangeaisons, le froid (car si les journées sont torrides, les nuits sont fraîches et quand on préfère laisser les sacs de couchage sur les vélos ...)



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