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Nepal Episode 3 : de Pokhara à Katmandou
La route de Pokhara à Katmandou et la découverte de la capitale Népalaise
Une route terrible! C'est un axe majeur pour le pays et contrairement à la route qui longe les montagnes au sud, cette voie de communication est très empruntée et très dangereuse. Le trafic est principalement constitué de camions et de bus tous plus chargés les uns que les autres, tantôt débordants de passagers, tantôt écrasés sous les chargements de pierres. Et pourtant, évoluant accroché à la montagne avec la plus part du temps un torrent en contrebas, cette route pourrait être magnifique. Mais nous n'avons pas le temps de profiter du paysage, car les camions sont là, nombreux, dangereux et très polluants. C'est quand même fou, nous devons rouler avec des masques! Nous sommes toujours sur terre et nous constatons que l'air de notre seule et unique planète devient irrespirable. Nous nous souvenons du dessin d'un artiste engagé représentant une famille assise sur un canapé, tous portant un masque à gaz. Par la fenêtre, un paysage désolé et des arbres morts, et la petite fille sur le canapé demandant à ses parents très embarrassés, « dites, c'était comment avant ? ». Ce dessin était censé faire réfléchir les gens sur les dégâts de notre mode de vie sur la planète et notre responsabilité vis à vis des générations future. En ce moment, on ne pense qu'a une chose : ''Désolé les enfants, on n'a pas su ou plutôt, pas voulu vous offrir ce qu'il y a de mieux. On a pensé surtout à nous, on s'est bien gavé, maintenant démerdez vous avec ce qu'on vous laisse, c'est-à-dire rien à part ce qu'il y a de pire ! ''.
Dans les villages que nous traversons, le trafic ne ralentit pas. Tout le monde en souffre et cela se voit, mais au lieu d'essayer de changer les choses, d'imposer aux bus et aux camions de rouler moins vite et d'être tout simplement moins nombreux, chacun prend sur soi et subit sans rien dire. Les enfants toussent, les grands-mères regardent leurs poules se faire écraser, les femmes attendent des heures avant de pouvoir traverser la route pour aller à la fontaine et les hommes se dégagent du nez des crottes plus noires que le bitume.
Les 42km avant Katmandou ont sans doute été parmi les pires moments du voyage!
42 km de côte et comme si ça ne suffisait pas, la casse définitive des freins avant du Seiran et un bouchon de camions presque du début à la fin à cause des ralentissements dus à des accidents ou des pannes. Parfois, en passant à coté d'un camion les 4 roues en l'air et la cabine du chauffeur complètement écrasée, on pourrait penser que les autres conducteurs auraient tendance à se calmer sur le champignon. Mais pas du tout ! Dès qu'ils le peuvent, ils doublent sans aucune visibilité, en plein virage. Comme certaines épaves de bus, nous avons plus d'une fois cru que l'on allait finir comme eux, écrasés en contrebas dans le torrent.
A la fin de cette journée d'ascension, heureusement notre ami Razen espérantiste népalais, nous attend chez lui, mettant tout le confort possible à notre disposition.
Dès notre arrivée à Katmandou, nous cherchons à réparer les freins et commençons les démarches pour traverser le Tibet! Nous avons la grande chance de rencontrer par hasard le plus célèbre des réparateurs de cycles du Népal, Inde et Tibet réunis, le grand Sonam Gurung! Il regarde bien le vélo et nous propose de changer les 2 freins à disque à câble. Le problème, c'est que sur ce vélo, nous ne pouvons pas installer de v-brakes classiques. La seule solution est de remettre des freins à disques. Sonam a tout ce qu'il faut mais, en y regardant de plus près, la gaine de liquide de frein est trop courte pour aller à l'arrière du vélo. Et oui car c'est un grand vélo couché. Nous contactons Jean-Jacques notre revendeur qui ne peut rien faire pour nous, puis en désespoir de cause nous contactons Paul le fabriquant hollandais de ce vélo couché. Ce dernier comprend vite le problème et nous envoie dans la foulée un kit complet de freins à disque haut de gamme que nous recevons seulement 3 jours après. La seule chose qui nous manque pour remonter le frein arrière, c'est un câble de tandem puisque les câbles classiques sont trop courts. Sonam réussi à refaire un long câble avec un vieux tout effiloché, un vrai travail d'artiste. Enfin un vélo qui freine ! Comme c'est agréable et rassurant !Pour ce qui est du Tibet, nous retrouvons Gorgan, le montagnard savoyard, capitaine de bateau et voyageur à vélo que nous avions rencontré la première fois à Pokhara. Il nous file plein de tuyaux pour passer au Tibet. Des cartes, des contacts de guides (puisque c'est nécessaire pour traverser cette zone sensible), infos sur le climat, l'administration chinoise et les chinois. Nous nous sentons prêts à traverser ce plateau mythique mais malheureusement, au moment de contacter une agence de voyage pour la partie administrative, on nous informe que la frontière tibétaine vient d'être fermée jusqu'à nouvel ordre, car des heurts ont encore éclatés entre tibétains et occupants chinois. Il faut savoir qu'en signe de solidarité pour les tibétains torturés, emprisonnés ou tués l'an dernier à la même époque par les chinois, les frères tibétains ont tous décidé de ne pas fêter le nouvel an cette année. Or les chinois les y obligent ! Ces derniers les obligent également à signer des pétitions contre le Dalaï Lama. Dernièrement, des tibétains ont incendié un poste de police chinoise provoquant ainsi la venue d'un gros renfort militaire. Si au moins la Chine était franche et disait la vérité sur le Tibet. Car le Tibet, avant d'être un plateau désertique situé à près de 5000 mètres d'altitude et peuplé de gens rigolos, c'est un réservoir incroyable de ressources rares, de métaux précieux ou encore de lithium dans les lacs salés sacrés. Et puis pour fabriquer tous ces produits ''made in china'' comme les vélos électriques, téléphones portables, ordinateurs et autre gadgets électroniques jetables, il faut en retourner des tonnes et des tonnes de terre dans des mines à ciel ouvert et il faut en faire sauter des bâtons de dynamite et il faut en produire du CO2. Enfin quand la Chine est accusée d'être le plus gros pollueur au monde devant les Etats-Unis, elle répond, (et elle a raison d'ailleurs) que ce n'est pas tant de sa faute mais plutôt celle des pays qui achètent le ''made in china''!
Vous avez compris ce qu'il vous reste à faire ? BOYCOTTEZ DEFINITIEMENT TOUT CE QUI EST FABRIQUE EN CHINE !!!
Bref pour en revenir au Népal, nous voici coincé avec l'impossibilité de continuer l'itinéraire prévu de notre voyage. La tête pleine de questions, nous rencontrons Darius l'anglais musicien qui a lui aussi traversé le Tibet à vélo! Il veut rentrer chez lui en Angleterre toujours à vélo mais il a du mal à quitter le Népal. (Serait-ce à cause d'une charmante népalaise vendeuse de fruits et légumes?).
Ne pouvant tenir plus longtemps dans la pollution de la capitale, nous décidons de partir quelques jours dans les montagnes. Malheureusement même loin de tout, il y a toujours une fumée de plastique qui vient nous ronger la santé. De retour à Katmandou pour être présents aux rencontres internationales de l'espéranto dans l'Himalaya, nous retrouvons Razen, notre hôte, mais aussi Miranda l'australienne que nous avions rencontré à Pokhara avec Himalal. Puis plein d'autres espérantistes Chinois, Coréens, Japonais, Allemands, Danois, Indiens...Lors du congrès, nous discutons avec Shree le vice président de l'association d'esperanto au Népal. Il nous met en relation avec des élèves à lui qui apprennent l'espéranto et qui sont par ailleurs actifs au sein de l'association ''Society Of Humanism'' qui s'occupe de valoriser les castes d'intouchables en les aidant à accéder à de l'eau potable, des toilettes, et surtout l'instruction des enfants. Le rendez-vous est pris et le lendemain nous rencontrons les membres de l'association qui nous proposent de visiter le village pilote de l'association situé à l'Est de la capitale.
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Commentaires
Les explacation sont tres detailles, grand merci