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    18 mars (41km)
    Nous décollons vers 10h de la station essence. En début d'après midi, nous sommes arrêtés dans un petit resto de bord de route quand nous voyons un couple de voyageurs à vélos. Deux français, Emilie et Jean-Christian. Nous finissons la journée ensemble. Et logeons tous les 4 dans un petit hôtel.

     

    19 mars (75km)
    Nous roulons aujourd'hui avec Emilie et Jean Christian, les cyclos-cools. Nous visitons une grotte où il y a toute une collection de statues de bouddha dont un très grand, allongé et recouvert de feuilles d'or par les pèlerins comme nous qui passons par là. Des singes se promènent dans la grotte. L'un d'eux pisse sur les marches et comme nous sommes nu-pieds, évidemment nous marchons en plein dedans. Est-ce que la pisse de macaque porte bonheur ? On n'en sait rien mais en tout cas c'est une expérience très originale et inédite. A midi, nous avons quitté la grosse route et nous nous installons dans un petit bouiboui pour manger et passer le plus chaud de l'après midi. Il fait 46°c.

     

    20 mars (78 km)
    Départ de bon matin et après cinq kilomètres, casse de la chaîne du SEIRAN. Enroulée entre la cassette et la roue. Dérailleur retourné et coincé dans les dents des pignons. 1h30 à rafistoler la chaîne et redresser le dérailleur! C'est dommage car nous avons perdu beaucoup de temps alors qu'il faisait plus ''frais'' le matin. Pour rejoindre Hua Hin où nous devons retrouver Emilie et Jean-Christian, il nous faut pédaler en pleine chaleur et c'est une véritable torture. Arrivés à destination, nous restons dans un hôtel où nous tentons de refroidir notre organisme en surchauffe. Douche froide et repos sous le ventilateur.

     

    21 mars
    Nous restons une journée à Hua Hin à nous poser des questions sur le SEIRAN! Depuis le début du voyage nous avons eu de très nombreux soucis. Les casses cumulées dernièrement nous font dire que ce n'est peut-être pas un vélo tellement adapté au grand voyage. Nous contactons Paul le fabriquant. Il nous expliquera qu'il existe une version du SEIRAN plus solide avec des adaptations au voyage, par exemple la fourche arrière plus large pour mettre des pneus de grosse section, Une pièce en acier sous le siège réglable, etc.

    Cédric  ''Apparemment, je serais parti sur un modèle de base avec juste un gros porte bagage. En attendant nous ne savons trop que faire avec un vélo tout boiteux. Depuis la dernière casse de la chaîne, le dérailleur fait de la musique, les grands pignons en ont pris un sacré coup et la chaîne saute souvent me faisant faire des quarts de tours de pédales dans le vide, l'aluminium fendu sous le siège grince à chaque tour de pédale. Le tout créé une musique qui donne du rythme certes mais qu'il est parois difficile à supporter.
    D'où cette question qui nous taraude, doit-on changer de disque ? Autrement dit,  est-ce que je dois continuer sur ce vélo ?''

     

    22 mars (130km)
    Cédric : ''Les jours se suivent et finissent par se ressembler ! Ce matin, au bout de 5 km, Recasse de la chaîne !!! Mon dérive chaîne ayant été cassé lors de la dernière réparation, c'est Jean-Christian qui me prête le sien. Du matériel très efficace qui me permet de réparer la chaîne en 10 minutes seulement. Par contre, comme la nature ne veut pas nous faire profiter de l'air ''frais'' matinal, en remontant sur nos vélos, le pneu avant d'Alice est à plat! Aucun pneu n'aurait pu résister à cette belle agrafe. Réparation faite nos deux vélos à nouveau sur les roues nous décollons enfin. Le paysage change aujourd'hui et devient plus que monotone. Les vastes plantations de palmiers transgéniques alternent avec les bassins industriels de production de crevettes. Et ce, même au sein d'un parc naturel. Ben voyons !''
    La
    journée est longue de 130 km, l'un de nos plus gros scores !


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  • 13 mars 2009
    Premier jour : réception des vélos dans le grand aéroport de Bangkok. Difficile de trouver la sortie et la route où les vélos sont autorisés à circuler. On pense à un DUBAI II. Finalement nous mettons les vélos dans un bus plein de touristes allemands. Le bus nous fait descendre dans le quartier à touristes. Nous rencontrons le couple Fremont. Deux Normands de Granville dans la Manche, qui passent 3 mois de l'année à se reposer au sud de la Thaïlande. Ils ont payé une nuit supplémentaire d'hôtel juste pour pouvoir stocker leurs bagages dans la chambre en attendant le soir pour reprendre l'avion vers la France. Ils nous font cadeau de leur chambre payée et nous laissent les clés. Le maître d'hôtel a un peu tiqué, mais il a accepté. C'est très gentil à eux, merci les normands !


    14 mars (35 km)
    Nous partons à la recherche d'un bon magasin pour réparer nos vélos.
    Nous souhaiterions changer les pédaliers pour en mettre des plus petits. Pour le Nazca qui est déjà équipée en Shimano, ça ne pose pas de problème, par contre pour le Seiran équipé en SRAM, il va falloir changer aussi les manettes (plus chères). Pour ce qui est de ressouder le cadre, nous trouvons un petit ferrailleur qui ressoude l'alu, mais c'est très cher. Nous pensons changer de vélo. L'après midi : Visite du temple de l'informatique, un grand building rempli uniquement de magasins informatique. Nous sommes dans un autre monde. Combien de tonnes de métaux précieux, combien de zones naturelles détruites, combien de peuples exploités pour la fabrication de tout ce matériel jetable ! Toutefois, nous devons admettre que nous y sommes pour racheter un nouveau disque dur pour stocker nos photos, car celui que nous avons acheté à Dubaï commence déjà à beuguer (c'est dire la fiabilité du matériel informatique. Le moins on en a besoin, mieux c'est). Le soir de retour dans notre quartier touristique, découverte de Bangkok et de la prostitution. Grosses pubs pour les capotes. A 22h, des couples toujours composés d'un homme étranger et d'une jeune Thaïlandaise, viennent envahir les terrasses des restaurants et bars. Complètement décomplexés, ils ne se cachent pas et nous voyons de gros Occidentaux avec des jeunes filles dont on peu douter de leur majorité. Evidemment, nous savons que les couples mixtes existent, mais quand nous regardons la proportion de ces couples, on voit bien qu'il y a quelque chose qui cloche. Dans le temple de l'informatique, il y avait de nombreux revendeur de films X. Au bout du 5ème nous craquons et nous lui répondons que nous ne sommes pas ici pour ca. Il nous répond méchamment que si nous ne sommes pas en Thaïlande pour du sexe, nous n'avons rien à faire ici.


    15 mars
    Nous essayons de visiter Bangkok. Nous faisons le ménage dans nos sacoches et nous nous promenons dans la ville. Dans un temple bouddhique, un moine nous interpelle et nous offre du thé au jasmin, puis nous explique la vie du bouddha. A la fin, il nous demande de l'argent.


    16 mars
    On change d'hôtel, celui où nous sommes est beaucoup trop cher. Nous croisons un couple d'allemands très sympas et intéressés par nos vélos. Ils nous orientent vers une guest house pas cher où nous restons 2 nuits de plus. Nous nous posons toujours la question, est-il judicieux de continuer avec un vélo en piteux état ? Où allons nous après Bangkok ? Est-ce que nous trouverons un bateau pour l'Australie ?
    Ce soir nous donnons une interview à une jeune Brésilienne qui vit en Inde et qui veut faire un article sur Portrait de Planète.


    17 mars (42km)
    Nous nous décidons enfin à partir de Bangkok. Le chemin n'est pas très facile et désagréable. La grosse ville quoi...Et puis c'est complètement fou. Des routes sur plusieurs étages, et des éléphants qui font la quête sur le bord de l'autoroute. Les Thaïlandais semblent complètement déconnectés de la nature.
    Le soir nous nous arrêtons dans une station service. Nous avons très chaud dans la tente et nous nous réfugions dans la boutique climatisée de la station, puis régulièrement pour nous rafraîchir, nous prenons une bonne douche dans les WC.

     


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  • Voyez plutot par ici les photos de la Thailande


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    3 mars 2009 (9 km)

    Le lendemain de la fête,  le moment est venu pour nous de quitter cet endroit formidable. Rencontrer tous ces gens et ces enfants a été une expérience très enrichissante. Ils nous ont offert le plus simple, mais le pus bel accueil au Népal. En guise de cadeau, tous les enfants nous ont aidés à pousser les vélos sur plusieurs kilomètres les plus raides dans la poussière et les cailloux. Grâce à eux, nous avons pu nous sortir de là en une seule journée. Toutefois arrivés au sommet, nous décidons de nous arrêter pour la nuit.

    En pleine côte, à notre grand regret nous avons rappelé à nos petits amis qu'il était l'heure pour eux de l'école, ils nous ont abandonné et nous avons recommencé à pousser, pousser, pousser et mordre la poussière.

    Cédric  ''En pleine côte nous trouvons une maison qui vend quelques bricoles venues de la ville! Nous achetons un paquet de biscuits et pendant la pause, un vieil alcoolique vient regarder les vélos de près. En se glissant au milieu d'eux, il donne en grand coup de cul dans mon vélo qui tombe dans le chemin Ça fait bien rire le vieux, mais nous, on a plutôt envie de l'étrangler !!! Nous vérifions si rien n'est cassé sur le vélo et dans les sacoches! Apparemment, pas trop de mal, le vélo à l'air d'aller, il n'y a que quelques éraflures et un trou dans une sacoche!

    Le vieux disparaît et nous décidons de reprendre notre galère. Sur une petite portion de chemin moins pentu, nous décidons de donner quelques coups de pédales. Je me rends compte à cet instant que la patte métallique sous le siège qui sert à fixer les gaines qui guident la chaîne, est cassée en deux.

    Nous faisons demi-tour en espérant retrouver le gars, mais il s'est envolé. Un homme ayant vu toute la scène et visiblement mal à l'aise essaie de trouver une solution. Il fait venir un petit homme du village que je suis jusque chez lui. L'instant est magique! Nous sommes paumés en pleine montagne et ce gars m'assure qu'il peut réparer la pièce cassée. Quand on sait qu'il n'y a ici que des maisons en terre et pas d'électricité, le pari semble assez osé. Et pourtant, tous les deux assis devant sa maison, il commence le travail. Il met quelques charbons sur des cendres, fait tourner une hélice qui remplace le soufflet de forge et redémarre le brasier. Avec calme et minutie, il commence son tour d'alchimiste, broie des fragments de pierres, trempe le doigt dans un verre d'eau et fait tomber une goutte sur son petit mélange qu'il touille avec une plume de poulet et une autre goutte sur la pièce à souder au milieu des braises.

    En 10 minutes, il a réparé la pièce et casse l'ambiance en me demandant de le payer. Je lui explique qu'il faut qu'il me suive car c'est son copain alcoolique qui va payer ce qu'il a cassé. Malheureusement, le gars à disparu et je dois payer la réparation. Le pire c'est que 1 km plus loin, la soudure lâche et la chaîne pend à nouveau sous le siège! Réparation maison, un bout de scotch, un morceau de ficelle et on repart. La chaîne subit plus de frottement ce qui fait du bruit et rend le pédalage encore plus difficile (faut dire qu'on pousse plus qu'on pédale!)

    Retour sur Katmandou du 04 au 13 mars 2009
    Avec grand peine, nous rentrons à Katmandou où Sonam nous tire encore une fois d'affaire en réparant la pièce métallique. Pour ne pas rester trop longtemps chez Razen, nous décidons d'aller dans un petit hôtel avec Darius l'anglais! Ce dernier connaît maintenant bien Katmandou et les ruelles autour de Thamel! Il nous fait découvrir les endroits pas chers pour bien nous nourrir. Il y a le resto tibétain où nous allons parfois manger le soir et boire de la tungba, une boisson un peu alcoolisée fabriquée à partir de graines de millet fermentées servies dans un grand bock en bois que l'on remplit et remplit à volonté avec de l'eau chaude. Dans une ruelle boueuse, il y a entre deux immeubles, une cabane en taule ondulée et si l'on va sous cet abri, il y a quatre tables et quelques bancs et une femme nous sert un délicieux dal-baht ''maison''. Pour cinquante centimes d'euros, nous avons un repas complet et nous ressortons toujours de table avec le ventre qui traîne par terre car en plus, contrairement aux restaurants chics, ici, on nous ressert de tout! Et en plus on mange avec les doigts. Au Tibet, la situation ne semble pas prête d'évoluer avant au moins le mois d'avril, nous devons revoir notre itinéraire! A l'Est, nous sommes bloqués par la frontière du Myanmar, fermée avec l'Inde et le Bengladesh. L'idée de prendre un bateau pour la Thaïlande doit être abandonnée, (merci l'avion). Il existerait bien une dernière solution qui consisterait à passer la frontière avec le Tibet en étant bourrés de dynamite ou alors plus sérieusement, il faudrait que l'on retourne en Inde puis au Pakistan, passer la frontière chinoise, traverser tout le pays et pourquoi pas, rentrer illégalement au Tibet (''beaucoup'' plus facile depuis l'intérieur de la Chine). Nous nous préparons à cette dernière option. Nous achetons des cartes précises pour le Tibet et étudions des cartes de la Chine. Gorgan nous situe les points de contrôle de l'armée chinoise qu'il connaît.  Malheureusement, après mûres réflexions, cette route nous semble trop difficile d'autant plus que le Nord du Pakistan est toujours incertain et la frontière avec la Chine est fermée jusqu'à tard dans l'année en raison des cols fermés pendant l'hiver. Après bientôt 2 mois au Népal et un mois stoppés en Inde à cause de la pneumonie, nous commençons à en avoir assez de faire du surplace et d'être confrontés à ce problème récurrent:  les frontières. L'option qu'il nous reste, la plus économique et la plus polluante, c'est de prendre l'avion et de survolé les conflits géopolitiques. L'avion oui mais pour aller où ? Nous décidons de nous rendre en Thaïlande, puis reprendre nos vélos et continuer sur un nouvel itinéraire Pourquoi ne pas rendre visite à Miranda l'espérantiste en Australie s'il y a des correspondances en bateau avec l'Indonésie? Aigris par cet échec de ne pas pouvoir nous passer de cet oiseau de fer de malheur (Cédric:  '' d'autant plus qu'il aura fallu pour moi que je commence un voyage à vélo pour devoir prendre la première fois de ma vie un avion !), nous achetons 2 billets pour Bangkok et nous préparons nos bagages et nos vélos.

    Cédric: '' En nettoyant en profondeur mon vélo, j'ai découvert effaré la raison d'un récent grincement et d'un jeu dans le siège. C'est tout simplement que la partie du cadre avant où est fixé, siège et porte bagages, est cassée ! Un ennui de plus qui tombe mal, juste avant le départ pour la Thaïlande. J'essaye très vite de trouver quelqu'un pour ressouder de l'alu, mais Sonam me confirme que cela n'existe pas au Népal. Je contacte Paul de chez Challenge et il vole encore à notre secours en nous envoyant de toute urgence une pièce en acier qui pourrait me dépanner. La veille du vol, nous recevons la pièce. Le problème, c'est que pour la fixer, je dois percer 2 trous dans le cadre et dans la capitale Népalaise, à cette heure ci, il n'y a pas d'électricité. Nous allons de quartiers en quartiers, de mécaniciens en électriciens à la recherche d'une perceuse et d'une alimentation électrique. Nous finissons par trouver un menuisier qui nous prête sa perceuse. la réparation est rapide et finalement, nous trouvons même le temps d'aller remplir nos papiers de procuration à l'ambassade française pour les prochaines élections au pays (car même si avec la grosse manipulation de l'opinion publique, les élections se finissent parois en véritable désastre, nous continuons d'utiliser nos droits tout en restant vigilants et lucides quant au fait que la quasi totalité des grands hommes politiques appartiennent à l'oligarchie et que leur principale préoccupation est de veiller à leur confort et à l'accroissement de leur richesse avant de penser aux petites gens que nous sommes)''

    Après un dernier délicieux dal-bath à la lueur de la bougie, nous finissons de préparer nos sacoches et nous passons une courte nuit à penser au voyage de demain! Départ de Katmandou sans regret car à l'aéroport nous avons eu à faire à des militaires peu amicaux et c'est le moins que l'on puisse dire! Après avoir laissé embarquer des népalais avec dans leur bagages à mains des sacs de fruits et légumes, des bombes de mousse à raser, des bouteilles de gel douche et des rasoirs, ils nous ont fait un vrai scandale en voyant le rouleau de scotch qui nous a servi à emballer nos vélos avec des cartons. Dans un zèle de colère complètement démesuré et inexplicable, ils ont pris le scotch et l'on balancé à travers l'aéroport en nous engueulant comme ce n'est pas permis. Allez comprendre ce qui peut ce passer dans la tête d'un militaire après des années de bourrage de crâne!!! Enfin, c'est bien connu que l'uniforme donne de véritables pouvoirs à celui qui les porte. Regardez Superman, Spiderman, Batman, Policeman, etc.

    Toujours est-il que cette mésaventure nous conforte dans l'idée que ce voyage en avion est bien le dernier que nous ferons car l'avion, c'est tout sauf la liberté !

     


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