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    Du 24 au 30 aout (279km)

    Le jour de notre arrivée à Nanning, première grosse ville au Sud de la Chine, Nous retrouvons progressivement des routes bitumées et des camions qui roulent vraiment, excusez du mot, mais comme des cons !

    Cédric : ''Pour ne pas me faire écraser par l'un d'eux j'ai du me jeter volontairement dans le décor. Cet imbécile a commencé à me dépasser alors que dans le même temps il voulait se rabattre sur la droite pour vider sa benne de terre. J'ai juste eu le temps de freiner en me jetant le plus loin possible à droite sur le bas coté pour ne pas être écrasé. Alice a engueulé le pauv' gars qui à vrai dire n'y est pour rien s'il doit travailler 80 heures par semaine. Comme la plupart des esclaves chinois, il n'est pas considéré comme un humain, mais comme une machine. Pour lui, il n'a pas fait d'erreur. Son travail consiste a conduire un camion et à vider la terre sur le tas à droite de la route. vélo ou pas vélo, il n'a fait que son travail, cet homme ''machine'' est programmé pour ça.''

    Quelques kilomètres avant la ville, nous passons à coté de quelques élevages intensifs de canards. Un remède super efficace pour vous dégoûter de bouffer de la viande. Des milliers de canards qui pataugent dans une seule et même mare. On ne sait pas s'il restait beaucoup de molécules d'eau dans le liquide qui remplissait les étangs. En tout cas, il fallait passer très vite car l'odeur était abominable. Quand on est enrhumé et que l'on a le nez bouché, on dit souvent que l'on parle comme un canard. Pour survivre dans ce jus, c'est certains que les canards doivent avoir le nez bouché. En tout cas, pas besoin d'être spécialiste pour comprendre que de telles conditions d'élevages intensifs et démunies de toutes caractéristiques naturelles puissent conduire à l'apparition de nouvelles maladies comme la grippe aviaire.

    Un petit rajout sur ce récit, extrait du livre Bidoche de Fabrice Nicolino, pour mieux comprendre à quoi ressemble l'élevage industriel : ''En 1968, la Chine comptait environ 800 millions d'habitants, 50 millions de porcs et 120 millions de poulets. Ce n'est déjà pas si mal, mais attendez les statistiques de 2005 : un peu plus d'un milliard deux cent millions d'humains, 500 millions de porcs et la bagatelle de 13 à 14 milliards de poulets. Un tel phénomène porte un nom bien connu à Pékin : c'est une révolution. L'élevage concentrationnaire a transformé de fond en comble en moins de quatre décennies, les campagnes d'un pays relativement stable depuis quatre millénaires.''

    Nous ne savons pas comment c'était avant, mais nous avons un aperçu de ce qui se passe aujourd'hui.

    Nanning apparaît d'abord comme une boule grise marron à l'horizon. Il va falloir rentrer là dedans ? La pollution de l'air et la poussière de la ville est tellement importante qu'au début, nous ne voyons toujours pas les grandes tours du centre. Nous entrons par une petite route qui traverse une zone, nous ne savons pas trop ce que c'est. Un bidonville ? une zone industrielle? une déchèterie ? Pendant 10 kilomètres, le soleil disparaît complètement, tout devient très noir et puant, les murs, les ruisseaux, les gens, la route. On dirait que c'est ici que l'on essayent de retraiter les déchets. Si la production d'emballage est industrielle, leur gestion en tant que déchets reste artisanale. De pauvres gens vivent au milieu des ordures. Ils ramassent ce qu'ils peuvent sur leur vélo et tentent de revendre ce qui est valorisable. Tout le reste est brûlé sur place. Une apnée de 10 kilomètres, c'est impossible. Alors nous tentons un long sprint le tee-shirt sur le nez. L'appareil photo reste dans la sacoche. Enfin sur les grands boulevards, nous pouvons respirer un peu mieux, mais le ciel qui était bien bleu le matin est maintenant uniformément gris. A Nanning, pour la première fois nous utilisons le réseau international de cyclistes hébergeurs ''warmshower'', nous rencontrons Nancy, une américaine prof d'anglais dans une université de médecine traditionnelle chinoise à base de plantes. Nancy est vraiment très sympa et elle a déjà reçu pas mal de voyageurs. Nous laissons chez elle quelques livres et repartons avec un guide lonely planète ayant servi à un cycliste anglais qui a traversé le Tibet avec notre ami Darius, rencontré au Népal à Katmandou. Nous allons faire un petit tour sur Internet dans un cybercafé immmmmense avec plus de 350 ordinateurs !!! Malgré tout, c'est pas facile de surfer sur le net. Nous n'avons pas accès à notre site, la mise page du blog est toute déformée et il est impossible de voir les photos. Tant pis, on verra tout ça au Japon. Nancy nous aurait bien hébergé au moins deux semaines chez elle, mais nous préférons avancer vite sachant que nous préférons atteindre vite le Japon et que nous n'avons toujours pas nos billets de bateau. Hors de question cette fois ci de prendre l'avion. Nous restons tout de même une journée supplémentaire à Nanning pour nettoyer les vélos, les graisser et vérifier s'ils n'ont pas trop souffert sur les plus de 200 km de pistes.

    En route vers Liouzhou, nous sortons de la boule grise de Nanning. En regardant en arrière, le nuage apparaît assez clairement. Le ciel petit à petit redevient bleu, mais où que l'on regarde, il y a toujours de la fumée  qui sort de quelques cheminées. C'est bien simple, nous ressentons le même mal de gorge que l'on peu avoir en pédalant à Istambul, Téhéran, New Dehli, Katmandou, Pnom Penh ou Bangkok, sauf qu'ici, nous sommes dans la campagne chinoise. Nous pédalons au pied de montagnes décapitées  à cause de la beauté des cristaux de roches qui les constitues. Avec ces roches de couleurs pures roses ou blanches, on en fait des sculptures polies aux formes arrondies, des blocs qui serviront à la construction de bâtiments modernes (genre banques ou ministères). Mais attention, rien ne se perd car les miettes de ces roches sont agglomérées pour refabriquer des plaques qui serviront à cacher le béton affreux des nouveaux shopping malls et des banques. Sur la route, nous croisons des véhicules bourrés d'animaux, dont on imagine le futur proche. Des cochons entassés dans la benne d'un vieux trois roues, des canards bourrés dans des paniers de bambous, ou bien une douzaine de chiens compressés en plein soleil dans des cages installées derrière une moto. La question du bien être animal est loin de faire débat par ici. Le principal est de manger de la viande, peu importe comment.

    A coté de cette violence banale, les chinois sont d'une gentillesse incroyable. Nous avons bien sûr fait l'expérience du bain de foule de curieux dans un petit village où nous avons eu la mauvaise idée de nous arrêter manger une soupe de nouille avec des morceaux de viande de rats. Le restaurant, vide à notre arrivée, s'est rempli en quelques minutes. Les chinois ruraux, loin d'avoir une réaction agressive envers les extraterrestres que nous sommes, nous observent de très près. Vraiment très près c'est vrai, mais ils gardent le sourire. Arrivés plus tard à Liouzhou avec notre appareil photo en panne, nous décidons de prendre le train depuis cette ville, direction Shanghai où nous devrons nous y prendre à l'avance pour acheter nos places sur le bateau vers le Japon. C'est bientôt la rentrée scolaire et les trains sont bondés d'étudiants qui migrent vers Shanghai. Pas facile d'acheter un ticket et les places pas chers sont rares. Heureusement nous rencontrons un super couple de jeunes gens. Tchang et Ann. Ils parlent bien anglais et nous aident à acheter les billets et à envoyer les vélos dans un autre train (ce que nous regretterons arrivés à Shanghai). Après cette épreuve difficile, Ann et Tchang nous font visiter leur ville. Ils nous promènent dans la Chine moderne, la Chine illuminée, bruyante, polluée vivant au rythme des klaxons, la Chine qui n'a plus rien à voir avec un pays en voie de développement. Nos amis disent regretter que leur ville soit si petite, sans intérêt particulier. Il n'empêche, nous faisons un tour en taxi dans des embouteillages monstrueux, direction les grands centres commerciaux où toutes les grandes marques de fringues ont leur boutique. Les leaders mondiaux de la malbouffe sont aussi bien représentés. Il y a Mc Caca bien sur, KK Food Cie, Pizza Beurk, Starbeurk café, Mister Gronut, etc. Nous suivons nos amis qui nous emmènent voir leur tante, vendeuse de fruits épicés et sucrés, puis dans l'un de ces grands malls hyper-climatisés, nous passons une soirée agréable dans un café à boire du jus de fruit et à manger des crêpes. Le lendemain sur le quai de gare, Ann et Tchang nous retrouvent pour nous dire au revoir et nous souhaiter bonne chance. De Liouzhou et nos amis, nous n'aurons pas de photos, mais un très bon souvenir. Les sacoches des vélos sont lourdes à porter jusque dans le train. Nous avons les épaules en compote et les mains lacérées. Franchement, nous devons avouer le fait que nous sommes content de faire ce bon rapide de presque 2000 kilomètres. Nous espérons que le climat de Shanghai sera plus frais car les 6 mois de chaleur intense que nous venons de vivre dans le Sud-est asiatique nous ont épuisés. Pour dire vrai, couchés sur nos banquettes à 50 cm du plafond du wagon, nous n'avons qu'une idée en tête : le Japon ! Sur cet archipel, nous devrions retrouver un climat tempéré. Peut-être même verrons nous de la neige en montagne. Enfin, nous pourrons retrouver la fraîcheur d'une nuit sous la tente.

     


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  • Du 20 au 23 aout 2009 (301 km)

    Passage de la frontière presque sans problème. Nous sommes fichés de tous les cotés (photos, poids, taille, adresse internet, etc...). Dans cet énorme bâtiment gris, la procédure d'admission se déroule sur plusieurs niveaux. Nous devons franchir des escaliers mais avec les vélos ce n'est pas si simple. Nous décidons de passer tous les bureaux en laissant nos vélos dehors. En retournant chercher nos montures, un douanier nous interpelle ! Il nous demande, avant de passer les vélos en Chine, de franchir tous les bureaux. Nous essayons en vain de lui expliquer que c'est exactement ce que l'on vient de faire, mais le gars s'en fiche. Alors nous recommençons tout le circuit devant des fonctionnaires qui ne comprennent pas pourquoi nous passons une deuxième fois. Vient ensuite le moment de la fouille des vélos. Le même type qui nous a demandé de tout repasser crève d'envie de fouiller nos sacoches. Il tourne un peu autour des vélos et nous prie d'attendre son collègue. Ce dernier n'arrivant pas, le douanier frustré nous fait des signes de la main, du vent, du balai, je ne veux plus vous voir.

    Et voila, nous sommes en Chine. Premiers coups de pédales sur une route super nickel! Presque pas de circulation. Nous qui étions très angoissés à l'idée de rouler dans cet empire, nous sommes peu à peu rassurés. Les premiers chinois que nous croisons sont très sympathiques et respectueux. Après 30 kilomètres de route de campagne et de forêt, nous circulons dans une énorme zone industrielle où l'on ne commercialise que du bois. Il y a des scieries, des usines qui sentent le produit chimique et des grands magasins où l'on expose les meubles énormes en bois tropical massif. Cette première vision de la Chine industrielle nous donne des frissons, mais rassurez-vous, ce n'est qu'un début, le pire est à venir. A coté de cela, nous rencontrons des chinois toujours gentils et prêts à nous aider malgré une sérieuse barrière de la langue. Dans les épiceries, les prix sont affichés. Nous n'avons donc pas à marchander, ce qui nous repose du Vietnam, car même sans négociation, les tarifs sont toujours moins chers en Chine. Un truc incroyable que nous découvrons dans la première épicerie, puis partout, ce sont les pattes de poulets entières avec la peau, les ongles et tout, confites et emballée sous vide dans du plastique. hmmmm !!!

    Comme le temps est toujours très chaud et moite, nous ne pouvons absolument pas dormir sous la tente. Nous allons donc dans les hôtels qui à notre grand étonnement, nous proposent des chambres toujours bien et beaucoup moins chers que les prix affichés. Est-ce à cause de la saison creuse, ou bien à cause de nos têtes complètement déconfites en fin de journée ?

    Les villes Chinoises sont toutes construites sur le même modèle : Du béton, du béton et du béton. Des immeubles de trois étages, tous identiques et tous en toc. Même dans les petits villages, les maisons traditionnelles de paysans sont rasées. Les familles sont expropriées pour être relogées dans des ''cages à lapin''. Cela donne une impression très étrange de campagne à la ville, car devant ces bas immeubles, on voit des buffles, des récoltes qui sèchent au soleil, des meules de paille, des tas de bambous, des enfants qui jouent avec des pompes à traiter...

    Très vite, le paysage de campagne que l'on avait près de la frontière vietnamienne se transforme en gigantesque plantation de cannes à sucre. Pendant 3 jours, nous quittons la route principale pour rouler presque exclusivement sur de la terre, alternant entre zone de cailloux, sable, taule ondulée et boue. Le paysage de montagne dont nous pouvions rêver a presque disparu. Pour des chinois, rien n'est impossible. Nous avons vu dans le Sud de cette Chine des forêts de montagnes rasées pour être replantées en cannes à sucre. 24h/24, des ouvriers travaillent sur des pelles mécaniques pour arracher, mettre en tas et brûler des milliers d'hectares de forêt. Sachez que cette canne à sucre ne servira jamais à sucrer votre yaourt ou votre café, mais à produire de l'éthanol pour faire rouler les voitures. Après la Malaisie et son carburant à base de noix de palmiers à huile, voici la Chine et son essence sans plomb 100% origine canne à sucre. A force de réserver autant d'espace pour nourrir nos bagnoles, que restera-t'il  pour nourrir les hommes ? Vivre ou conduire, c'est à nous tous et maintenant de choisir ! On entend déjà les commentaires : ''si vous croyez que c'est facile de se passer de la voiture" comment on fait pour aller faire les courses ? Pour aller travailler ? Quand on habite à la campagne ? Quand on à pas le temps ?...'' C'est sur, nous ne disons pas le contraire, ce n'est pas toujours facile de se passer de la voiture et on a tous de bonne raisons pour rester accroché à son volant. Simplement, qu'en il faudra se passer de manger pour pouvoir continuer à faire rouler la voiture, la vie sera encore plus dure, ne pensez vous pas ? Toujours est-il que le spectacle qui se déroule sous nos yeux à de quoi faire peur, surtout quand on sait que la plupart des gens en Europe ou dans le monde occidental ne verrons jamais ce qui se cache derrière leur pompe à essence. Une belle publicité viendra vanter et reverdir les atouts des BIOcarburants, comme écologique et durable.

    Pour en revenir au Sud de la Chine que nous avons traversé, une des démonstrations de force les plus impressionnante qui soit ; un fait réel montrant à quel point l'homme est capable de déployer une énergie phénoménale pour détruire sa planète : c'est tout simplement ces montagnes qui disparaissent sous les explosions de dynamite. Un peu partout dans le Sud de la Chine, des montagnes entières disparaissent pour finir en route, en immeuble, en bordure de trottoir, ou en banc public. A une vitesse extraordinaire, le paysage est définitivement modifié, les montagnes pas seulement grignotées, mais bouffées jusqu'à la base, laissant une surface plate, apte à être recouverte ensuite par de la canne à sucre.

    Dans ce paysage désolé, mort, sans biodiversité, où fume de loin en loin des cheminées de cimenteries, nous avons parfois la surprise de trouver entre deux rangées de montagnes préservées, quelques paysans, vivants dans des maisons traditionnelles en pierre ou en terre et travaillant avec des animaux de trait. Au fil des kilomètres, nous arrivons même à remarquer que les villages isolés les uns des autres appartiennent à des groupes de gens différents. Nous remarquons des différences notamment dans la conception des maisons, tantôt en pierre, tantôt en terre. Dans la façon de récolter et stocker le riz, certains villages ne travaillent presque exclusivement qu'avec des buffles tandis qu'ailleurs, on ne travaille qu'avec des chevaux. Certains villages tirent leur subsistance des rivières (épinards d'eau, lotus, poissons, canards...). Un point commun cependant, et c'est loin d'être une qualité : tous les paysans sans exception s'empoisonnent et empoisonnent leur environnement avec des pesticides. Ils ont beau être parmi les gens les plus pauvres de l'empire de Chine populaire, ils ont tous la télévision et suivent rigoureusement les bulletins de météo agricole, financés par les grosses firmes de l'industrie agro-chimique. Résultat, 7 paysans sur 10 que nous croisons, se ballade avec une pompe à traiter dans le dos. A quand le procès de ces fabricants de poisons qui empoisonnent sciemment tous ces paysans !

     

     


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  • Et voici la fin du voyage au Vietnam. D'un point de vue relations humaines, nous aurons eu dans ce pays des expériences très difficiles. Heureusement que les espérantistes que nous avons rencontrés ont été formidables et nous ont permis d'apprécier leur beau pays à sa juste valeur.

    Du 12 au 20 août 2009 (268km)

    Le 12 août au petit matin. Nous avons fini de préparer notre diaporama présentant la première partie de notre voyage. Nous prenons un rapide petit déjeuner sur le toit de l'hôtel puis notre ami Verda Rivero vient nous chercher pour nous guider vers la salle de conférence. A 8h45, nous sommes dans la salle qui a été décorée pour l'occasion. Un grand panneau écrit en espéranto nous souhaite la bienvenue (Bonvenon al Portreto de Planedo). Des espérantistes locaux ainsi que des membres d'associations d'amitié franco-vietnamienne viennent prendre place. 9h30, la conférence commence. Thu traduit l'espéranto en vietnamien et tout se passe bien du début à la fin. Après la présentation du diaporama, le moment des échanges a été très intéressant et nous avons été très agréablement surpris par les questions qui tournaient toujours autour de la protection de l'environnement. Nous ne pouvions pas toujours apporter de réponses précises aux questions du genre : mais alors que faire ? Car les réponses se trouvent probablement en chacun de nous. Nous sommes tous des pollueurs, c'est donc à chacun d'entre nous d'étudier la question et de changer ses comportements pour diminuer la taille de notre empreinte écologique.

    Les journalistes nous attendaient à la sortie et nous avons pu nous en donner à coeur joie pour faire passer le message. Espérons seulement que nous aurons été compris.

     

    En fin de matinée, on nous invite à une petite ballade dans Hanoï pour rejoindre un restaurant chic, fréquenté parait-il, par le roi du Cambodge. Nous pédalons dans un peloton d'espérantistes à vélo qui est lui même entouré par un groupe de motos composé de journalistes et d'espérantistes. Tout cet essaim évoluant au sein d'un flot continu et infini de motos. Vu du ciel, l'image devait valoir le coup d'oeil. Arrivés au resto au bord d'un lac, Verda Rivero nous explique qu'au fond des eaux il y a toujours la carcasse d'un avion de guerre américain qui s'est écrasé ici en plein centre ville. Le repas fut très bon, bien meilleur que ce que nous pouvons trouver dans les petits restos de rue. Deux vietnamiens francophones nous invitent au bal ce soir! Comme ça sans trop réfléchir, nous acceptons et le rendez-vous est pris pour 20h00.

    20h00 sonne et sans trop savoir où nous allons, nous suivons ces deux hommes. Nous nous retrouvons dans une grande salle de bal où ne dansent que des confirmés ! Nous restons assis à regarder le spectacle. Sur une musique plutôt de style disco les couples dansent la valse, le chacha, le tango, la salsa. C'est du grand, grand spectacle ! Et parfois nous ne pouvons nous empêcher d'éclater de rire en voyant des danseuses pencher et balancer la tête comme des marionnettes, ou bien lorsqu'un homme trop grand danse avec une femme trop petite et que l'air de rien, il la soulève tellement qu'elle n'a plus du tout les pieds par terre. Tous sans exception, on dirait de vraies caricatures. Le film ''Dirty dancing'' version danse de salon. Nos copains nous poussent sur la piste. Finalement on se laisse tenter par une danse traditionnelle du Laos. Heureusement, le ridicule ne tue pas. Vers 23h00, la danse de salon se termine et commence la techno. C'est alors que tout notre stress accumulé au Vietnam, se libère. Tous les trois avec Anne, nous sautons comme des fous, bougeant dans tous les sens et exécutant des pogos (pas vraiment une danse, le pogo consiste à se jeter l'un sur l'autre comme des bêtes), nous évacuons toute cette énergie qui commençait à nous peser. Une fois libérés, nous rejoignons nos deux compères qui visiblement ne sont pas fans de la musique électro et peut-être un peu choqués par nos façons de danser. Nous rejoignons notre chambre d'hôtel où nous passons enfin une bonne nuit.

    Le 14 juillet, Anne fait ses valises. Elle a revendu son vélo à une espérantiste. Nous embarquons son gros carton renfermant une tête de dragon et son gros sac à dos sur nos vélos, Anne transporte Hyen sur son vélo. Sur le chemin de l'aéroport, on ne parle pas beaucoup. Hyen et Fouah nous accompagnent. Pendant ce long séjour à Hanoï des liens suffisamment forts se sont tissés et bien entendu, au moment de la séparation, les larmes coulent de tous les cotés. Nous avons beaucoup aimé la visite d'Anne même si le Vietnam ne fut pas un pays facile pour nous. Elle nous aura bien fait rire! Elle n'est pas clown pour rien! On mettra plus tard ses coordonnées sur notre blog pour vous montrer ce qu'elle propose comme spectacles. Si vous voyez le spectacle sur la conférence du dragon, vous verrez la grosse tête de dragon qu'elle a rapporté du Vietnam (on précise pour les enfants, il s'agit d'un vrai dragon)!!! Pour nous, les adieux avec les espérantistes du Vietnam ont lieux le lendemain soir. Hyen et Fouah viennent nous dire au revoir. C'est toujours triste de quitter des gens avec qui nous avons passés de bons moments.

    Le 16 août, nous quittons Hanoï mais pas la pollution ni le bruit. Pour rouler, nous devons utiliser nos masques et nos lunettes tellement il y a de poussière. Le dérailleur avant du vélo d'Alice est cassé. Impossible de changer de plateau, il faudra monter sur du 40 dents. En clair, ça va être très dur dans les montées.

    En plus des masques et lunettes, nous devons pédaler avec des bouchons d'oreille car tous les véhicules qui nous doublent, klaxonnent. C'est une vraie maladie chez les vietnamiens. En plus il n'y a aucune limite dans les décibels. Les bouchons d'oreilles sont absolument indispensables si on tient à garder un minimum d'audition.

    Point de vue climatique, il fait très très chaud et moite. Pour savoir comment nous nous sentons, mettez vous à la place de deux grains de riz perdus dans une cocotte-minute sur le feu. Dans cet enfer, personne ne pédale à part quelques écoliers. Sur cette route vers la Chine, nous nous faisons doubler par d'innombrables camions bourrés de cochons entassés exactement comme des sacs de riz. Si vous parlez de bien-être animal à ces gens la, vous allez les faire beaucoup rire, c'est sûr!

    En passant à coté d'un poste de contrôle, un camion de cochons s'arrête. Un policier masqué sort sa pompe à traiter et, avec une grande lance, commence à asperger les cochons. Nous n'avons pas le temps de comprendre ce qui se passe, nous sommes au passage, aussi arrosés. Comme ça, nous ne craignons plus rien, nous avons notre dose d'antibiotique contre la grippe du cochon ! Cette route principale étant vraiment trop bruyante et dangereuse, nous décidons de bifurquer sur une petite route secondaire circulant dans les montagnes. Physiquement, c'est beaucoup plus difficile, mais en même temps, les paysages sont magnifiques et les gens plus tranquilles. Un soir, nous dormons dans un hôtel où se prépare un grand banquet de leaders communistes locaux. Ils n'ont sûrement pas l'habitude de recevoir des étrangers alors c'est la fête avec nos passeports qui passent de mains en mains. Ils sont pliés, froissés et subissent vraiment de mauvais traitements. Ils ont beau être plus nombreux et pas d'accord, nous décidons de récupérer de force nos passeports et nous leur donnons à la place des photocopies. Pour se faire pardonner de ce mauvais accueil, un camarade coco nous invite à boire de la bière. Il est en train de préparer des petits drapeaux communistes avec des baguettes en bambou. Le banquet se prépare, la salle se décore petit à petit et les bouteilles de vins et les plats de viandes commencent à se disperser sur les tables. Pendant qu'à l'extérieur, les paysans vont manger leur bol de riz quotidien, les chefs du parti dans cette petite fête privée, vont s'en mettre jusque là.

    Le lendemain, l'étape est très difficile. Le soleil est brûlant et l'ombre très rare car les forêts ont toutes été coupées. Dans une montée particulièrement difficile à 10% sur 5km, nous ne supportons plus les brûlures du soleil à tel point que nous finissons par nous cacher à l'ombre de grandes herbes du bord de la route. Recroquevillés sous cet abri rudimentaire, nous agitons notre éventail jusqu'à ce qu'un nuage nous permette de continuer sur quelques dizaines ou centaines de mètres. Puis nous nous réfugions à nouveau sous un arbuste. Malgré cette torture solaire, nous apprécions quand même ces lieux tranquilles sans circulation, sans humain ou presque et en plus même pas agressif. Quand les enfants rentrent de l'école, ils portent tous leur tabouret de classe en plastique rouge. A notre grand regret, nous n'avons pas eu l'occasion de visiter l'une de ces écoles rurales. Cela aurait sans doute été très instructif. Au vue des panneaux qui ornent parfois les écoles et les camps militaires sur la grandeur du peuple communiste et la gloire de Staline, l'éducation des enfants doit se résumer en priorité à l'apprentissage de l'obéissance et le refoulement de tout questionnement qui mettrait en doute la grandeur de la nation. Bref, ici au Vietnam on n'a pas encore sorti mémé des orties.

    Dans la petite ville frontalière, nous essayons de trouver un bureau de change, mais il n'y en a pas. Alors nous cherchons un commerçant avec qui marchander nos Dongs contre des Yuans. La première commerçante veut nous refiler des faux billets à un taux incroyable. Nous allons voir ailleurs et nous marchandons avec un vendeur de fringues ''made in China''. Il nous propose un taux intéressant. On se demande où est l'arnaque ? Mais après tout, nous sommes peut-être tombés dans une maison honnête. Il nous faudra attendre d'être en Chine pour constater que ce voyou, nous a arnaqués en nous refilant des billets de 50 centimes de Yuans au lieu de 5 Yuans, car sur le billet de 50 centimes, il est juste écrit 5. Du début à la fin, on se sera fait arnaqué au Vietnam.

    Le passage de la frontière avec la Chine se fait par contre les doigts dans le nez. Nous avions beaucoup de craintes, mais finalement grâce à nos super vélos nous avons esquivé sans le vouloir tous les contrôles. Au premier bureau, nous avons donné nos passeports à tamponner, puis nous avons avancé sans nous arrêter devant le bureau où nous devons remettre notre carte de sortie du territoire puis le bureau de contrôle des bagages et celui de la quarantaine. Aucun contrôle, les gars ont surtout regardé les vélos au lieu de vérifier nos sacoches. Et c'est comme ça que nous nous sommes soudain retrouvés face à des fonctionnaires chinois dans un immense et affreux bâtiment gris. Nous voici en Chine!

     


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  • Du 05 au 11 août 2009 (65 km)

    Extrêmement fatigués par nos trois jours de stress intense, nous récupérons nos vélos à l'hôtel Elisabeth en leur expliquant calmement qu'ils se sont bien foutus de nous et que par conséquent nous ne resterons pas une nuit de plus dans leur établissement. La réceptionniste est au bord des larmes, pourtant nous sommes très calmes et pas du tout agressifs. Nous la consolons comme nous pouvons et lui faisons comprendre qu'elle n'y est pour rien. La pauvre fille travaille 7 jours sur 7 et se fait engueuler du matin au soir par son supérieur et par les clients. Nous reviendrons voir le directeur un autre jour. En quittant l'hôtel nous allons retrouver Lili et Reiku, les deux japonaises, qui louent une chambre dans une guest-house pas cher. Nous prenons une chambre, en précisant au patron que nous avons des vélos. Pas de problème, il nous autorise à les mettre à l'intérieur. Quelques instants plus tard, après avoir payé la chambre à l'avance, nous débarquons avec nos vélos et là, c'est le drame! Le patron a changé d'avis et ne veut plus accepter nos vélos. Ce n'est pas très grave, nous lui demandons de nous rembourser et nous allons voir ailleurs. Impossible pour ce monsieur de nous rembourser. Ce n'est pas très grave nous lui expliquons que nous dormirons ici et que nous garerons les vélos dans la rue pour la nuit. Impossible pour ce monsieur car il ne veut pas risquer que l'on se fasse voler devant chez lui. Pas très grave pour nous, nous lui expliquons qu'il y a assez de place dans son établissement pour mettre nos vélos sans gêner qui que ce soit. Impossible selon ce monsieur qui nous ressort encore un argument bidon. Ce n'est pas très grave et nous lui expliquons que si c'est trop compliqué, vraiment, il n'a qu'à nous rembourser. La négociation dure comme ça longtemps sans que jamais nous ne puissions entrevoir le moindre espoir. Tout compte fait, il fini par nous accepter mais seulement pour une nuit et à condition que l'on parte à la première heure demain matin. Malgré le calme apparent, à l'intérieur, nos nerfs sont à fleur de peau et notre sang est en ébullition. Partout on essaye de nous arnaquer, c'est franchement très fatigant. Si nous étions venus en simples touristes directement de France, nous aurions probablement payé partout sans nous poser trop de questions mais lorsque l'on connaît le prix pour les locaux et celui pour les blancs, il y a franchement de quoi se révolter !

    Nous passons plusieurs jours à chercher un logement convenable à un prix raisonnable. En désespoir de cause nous allons voir un hôtel trois étoiles, préférant payer cher au moins en sachant pourquoi. Surprise complètement inattendue, nous arrivons à négocier le tarif et pour 20 dollars (soit le tarif d'une chambre pour trois, vétuste et moisie), nous avons une belle chambre confortable, propre, calme, avec une belle salle de bain et une télé écran plat dont on se passerait volontiers.

    Quelques jours avant la conférence, Thu vient nous rendre visite pour voir et corriger le diaporama. C'est une personne d'une gentillesse incroyable et grâce à lui nous pouvons rencontrer l'association VAVA < http://www.vava.org.vn >, Vietnam Association for Victims of Agent orange & dioxin qui tente de soigner les victimes de l'agent orange de Monsanto. Nous rencontrons en particulier le professeur TRAN XUAN THU qui étudie les effets de l'agent orange et de la dioxine sur le corps humain. Son exposé est accablant. Comment une société telle que Monsanto peut exister encore aujourd'hui et se vanter de vouloir le bien de l'humanité en balançant dans la nature ses OGM monstrueux et son Roundup (désherbant très utilisé à travers le monde et aussi en France.

    Aparté d'Alice :

    Alice : ''Vous vous souvenez de la publicité avec le petit chien Rex qui veut retrouver son os dans la terre du jardin. Malheureusement pour lui une ''mauvaise'' herbe, l'empêche de creuser! Hop un petit coup de Roundup, la plante meurt et le chien peut retrouver son os arrosé de Roundup. Après l'avoir mangé, il aura un bon cancer! Car cette publicité de Monsanto mentait honteusement en disant que ce produit polluant, était BIODEGRADABLE, donc qu'il n'avait aucune incidence sur l'environnement! N'est-ce pas wonderful, ça? Heureusement la justice a condamné (un tout-petit peu) Monsanto pour cette publicité mensongère.

    Hélas, la France est sur le podium des plus gros utilisateurs de pesticides dans le monde. Et cette mauvaise habitude est bien ancrée chez les agriculteurs, les municipalités mais aussi et surtout chez les jardiniers amateurs qui s'acharnent à vouloir un jardin PUPQD (Pas Un Poil Qui Dépasse!).

    Bon je voulais juste envoyer un message de soutien à mon père qui loue un jardin ouvrier et qui va sûrement arrêter, non pas parce que c'est dur physiquement de cultiver mais que c'est dur psychologiquement. Et oui, car régulièrement il reçoit des lettres d'avis d'expulsion, de l'association des petits jardiniers, parce que son jardin n'est pas ''PUPQD'' et qu'il doit se dépêcher de désherber s'il ne veut pas être viré! En gros dans son jardin, il ne doit pas y avoir un brin d'herbe!!! Incroyable non? Les chemins doivent être désherbés! Ce qui n'est pas agréable car la terre se colle en gros paquet sous les bottes! Alors beaucoup de jardiniers bétonnent, mettent des cailloux, du sable et/ou du ROUNDUP mais surtout pas d'herbe!!! C'est sale dans un jardin!

    Mais ce n'est pas tout, entre les légumes aussi, tout doit être ''PUPQD''! Donc la majorité des petits jardiniers chimistes amateurs arrosent de désherbants entre leurs pieds de légumes et aspergent régulièrement le tout d'engrais chimiques. Vous l'aurez compris, mon père veut un jardin biologique, naturel et sans produits chimiques qui donneront le cancer après avoir mangé des légumes empoisonnés.

    Si c'est pour produire de la saloperie, autant l'acheter dans les supermarchés, ça fera gagner du temps, ça coûtera moins chers et ce sera peut-être plus sain car une étude a montré que les jardiniers amateurs avaient des légumes contenant plus de produits chimiques que les légumes industriels car ils dosent mal les produits. Je ne veux pas lancer une guerre entre les jardiniers, seulement qu'ils tolèrent mon père jardiner comme il le veut sur son terrain et pourquoi pas échanger des idées de jardinage plus respectueuses de l'environnement et de la santé. Le chiendent n'a jamais tué personne alors, vive l'herbe verte dans les allées!

    Bon revenons en au récit sur l'agent orange''.


    Comment des agriculteurs, des hommes politiques, des scientifiques peuvent-ils croire Monsanto, cette firme multinationale à l'origine d'un poison aussi terrible que l'agent orange ?

    Ce produit (l'Agent Orange) n'a pas été conçu comme un simple pesticide, il contient aussi une grande proportion de dioxine dont le but est ni plus ni moins d'empoisonner les hommes pour des générations et des générations, en altérant leur patrimoine génétique. Résultat, aujourd'hui encore et pour plusieurs générations à venir, des enfants naissent avec des malformations monstrueuses. Le professeur nous explique que l'altération du patrimoine génétique par la dioxine est terrible et en de nombreux points similaires aux effets de l'irradiation suite à l'accident nucléaire de Tchernobyl. Il nous explique aussi que le cocktail entre dioxine et irradiation, même à des doses extrêmement faibles, aurait des conséquences encore plus dramatiques. Cela nous fait frémir et nous ne pouvons nous empêcher de penser à la France. Car dans ce bel hexagone, le cocktail de ces poisons mortels est déjà réuni. Nous avons nos vieilles centrales nucléaires entretenues par des intérimaires surexploités, sur-irradiés et sous antidépresseurs, nos déchets radioactifs qui se promènent un peu partout de la Côte d'Azur à la manche en passant par la Creuse et la Lorraine, nos pesticides chimiques qui ont déjà atteint les nappes phréatiques et puis nos incinérateurs dernières générations qui crachent encore leur nuage de vapeur d'eau et de dioxine!

    Par respect pour les victimes de l'agent orange ou de Tchernobyl, tout le monde devrait descendre dans la rue pour réclamer l'arrêt du nucléaire, l'arrêt des incinérateurs, des pesticides, des OGM! Et le comportement de chacun devrait changer tout de suite en devenant responsable. Tous les citoyens riches ou pauvres devraient enfin se sentir concernés par l'avenir de leur propre existence ! Au lieu de cela, nous avons souvent l'impression que la majorité de la population reste anesthésiée par les politiciens et les médias et que les quelques lanceurs d'alerte comme le professeur Tran Xuan Thu ou de simples citoyens ne sont pas soutenus, voire même, pas écoutés et pris au sérieux. Devant un tel constat, nous avons souvent l'impression que l'humanité est à coté de la plaque. Ce ne sont pas les quelques faucheurs d'OGM en sandales et en short qui devraient être jugés mais plutôt les entreprises comme Monsanto et les politiciens complices, qui sont responsables de la mort de millions d'innocents à travers le monde.

    Nous n'avons pas eu le temps ou peut-être pas voulu prendre le temps d'aller jusqu'au village des victimes de l'agent orange. Est-ce que nous aurions supporté de rencontrer ces enfants difformes au point que nous nous posions la question : est-ce un enfant ou un monstre ? Contrairement au film d'horreur, nous n'oublions pas ce que nous avons vu. Nous n'oublierons pas les photos que le professeur nous a montrées et qui continuent de nous hanter. Le pire est de savoir que le grand coupable de toute cette horreur est toujours libre et s'appelle MONSANTO. Peut-être que vous avez du Roundup de Monsanto dans votre garage? Ou bien peut-être que vous mangez des biscuits ou de la viande d'animaux nourris avec du maïs ou du soja transgénique de Monsanto? Peut-être que votre tee-shirt est en coton transgénique de Monsanto?

    Que faire? Virer au naturel, au bio, faire un jardin sans pesticides, ne plus manger de viande ou alors beaucoup moins et de la bonne, vous avez sûrement plein d'autres idées à partager alors allez y ! Causez-en !

    Bon, désolé pour ce passage pas très joyeux, mais on ne pouvait pas ne pas vous en parler et il nous est impossible de plaisanter sur ce sujet extrêmement grave. Donc, revenons en à Hanoï en l'an 2009, le 12 août exactement , jour de notre conférence en Esperanto...

     


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